Le Journal de l'Orne

La rivière La Vie cause de nouvelles inondation­s

La rivière la Vie est sortie de son lit, tôt, jeudi 2 mai. Les sapeurs-pompiers ont été engagés aux alentours de 3 h 50. Ils ont été une dizaine de Vimoutiers appuyés par la cellule Inondation d’Argentan à intervenir.

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La rivière la Vie est sortie de son lit, tôt, jeudi 2 mai, impactant une quinzaine de logements situés principale­ment à la cité des Près Gâteaux et avenue du Général-de-Gaulle ainsi que la Maison familiale rurale, le service des espaces verts et le boulodrome.

Sans compter les caves inondées ainsi que des glissement­s de terrain et des chutes d’arbres qui se sont produits à la Bergerie et à la Hunière. « Mais aucune victime n’est à déplorer. Une quinzaine de personnes a été mise en sécurité », précise le capitaine Nicolas Pestel, chef du centre d’incendie et de secours de Vimoutiers.

Les sapeurs- pompiers ont été engagés aux alentours de 3 h 50. Ils ont été une dizaine de Vimoutiers appuyés par la cellule Inondation d’Argentan à intervenir. Ils ont bénéficié, en fin de matinée, du renfort de collègues venus de Sainte-Scolasse et de Trun, soit une quinzaine de sapeurs-pompiers au total.

Un niveau d’eau surveillé comme le lait sur le feu

« Notre priorité est de nous assurer que les gens sont en sécurité. À cet égard, il est à saluer la solidarité qui s’est manifestée entre voisins » se félicite le capitaine Pestel ajoutant « qu’ensuite, nous procédons à l’assèchemen­t des locaux » .

Une tâche qui va les occuper une bonne partie de la journée. Il faut dire que des pluies diluvienne­s se sont abattues sur le secteur, en fin de soirée après une journée déjà bien arrosée.

Roger Bansard, président de l’associatio­n de pêche, a relevé « 48 mm d’eau tombés entre hier, mercredi, et ce matin » .

Le niveau de l’eau a été surveillé comme le lait sur le feu, comme l’atteste Michel Bigot, adjoint au maire, sur le pont (au sens propre comme au figuré) durant la soirée et la nuit avec le maire, Guy Romain. « Nous avons fait rallumer les lumières de la ville et mobilisé les agents de la ville et de la Cdc », précise Michel Bigot.

Cette nouvelle crue est de moindre ampleur que celle du 12 juin 2018 avec des logements inondés à hauteur de 40 cm, contre 1 mètre, voire 1,50 m en 2018. Mais des habitants aux Près Gâteaux et à proximité, expriment leur ras-le-bol voire leur colère, comme Sylviane Cardoso et Véronique Moreau.

« On ne voit rien bouger depuis 2018 ! »

Elles déplorent que depuis 2018, « on ne voit rien bouger. On ne peut pas vivre avec des meubles surélevés tout le temps » , mais aussi « qu’on ne nous prévient pas quand ça déborde » . Béatrice Legourdhie­r questionne « pourquoi ne pas nous alerter par la sirène ou bien par la sirène d’un véhicule de pompiers ? » .

Cependant, les riverains le disent, « nous recevons des alertes par SMS par notre assurance quand il y a un risque » . Le problème, c’est que « c’est assez souvent, pour rien » . Alors, à force…

Quartier des Près-Gâteaux

Face au mécontente­ment suscité par cette nouvelle crue et aux incertitud­es qui demeurent quant à l’avenir, Philippe Touchain, adjoint au maire, envisage « l’organisati­on d’une réunion, avant la fin du mois de juin avec les riverains pour voir ce qu’ils attendent de nous et être à leur écoute » .

Il rappelle « qu’une étude sur la prévention des risques et des inondation­s est en cours » .

Baptiste Bisson s’est trouvé réveillé « vers 3 h 30. Mon jeune chien ayant envie de sortir, je suis allé dehors. La rivière ne débordait pas encore. Ça commençait au niveau le plus bas de la rue et voyant que le niveau montait j’ai réveillé mes voisins en rez-de-chaussée, ainsi qu’un maximum de gens pour qu’ils mettent leur voiture à l’abri. Les pompiers sont rapidement arrivés » .

Jean- Pierre Delaroque habite un premier étage. Il aide à évacuer l’eau des parties communes. « C’est le bruit dans la cage d’escalier et les pompiers qui évacuaient les gens du rez-de-chaussée qui m’a réveillé. Je suis allé mettre ma voiture en sécurité ainsi que celles de voisins » .

Il a également accueilli chez lui sa voisine du dessous, Yvette Lailler, 85 ans. Elle est encore sous le coup de l’émotion. « J’ai été réveillée par les pompiers et en me levant, j’avais les pieds dans l’eau ! Jean-Pierre m’a dit de venir chez lui. Je suis toute retournée, il va falloir tout nettoyer » .

Responsabl­e d’Orne habitat sur le secteur d’Argentan, Thomas Aubourg est sur place. « Les locataires doivent prendre contact avec leur assurance pour ceux dont les logements ont été inondés, afin d’une prise en charge pour un relogement temporaire. Dans le cas où il serait nécessaire d’un relogement à plus long terme, on assurera ce relogement » .

La Maison familiale rurale n’a pas été épargnée mais « c’est de bien moindre ampleur par rapport à 2018 » se console la directrice, Christine Chalambert alertée par le maire Guy Romain « à 4 h 15. Nous avons pu faire évacuer les véhicules et surélever ce que l’on a pu » .

La chaudière en revanche a été noyée. « Nos internes reviennent dans une dizaine de jours. J’espère que nous serons en mesure de pouvoir les accueillir » .

Juste à côté de la MFR, Monique Tronchet, 78 ans, se dit « fatiguée de tout ça » . Sa maison a de nouveau été inondée avec 40 cm d’eau à l’intérieur. « En 2018, tout avait été refait » , indique son fils, Stéphane. Aujourd’hui « dès qu’il y a un orage on vit dans la peur » .

Rue de la Ribaudière

Le service des espaces verts, dont les serres se trouvent en proximité avec la rivière, et outre le fait d’avoir les pieds dans l’eau, a perdu « les trois quarts de nos plantes et une bonne moitié des fleurs » indique le responsabl­e, Bruno Blanchouin. Le boulodrome a été endommagé.

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