Le Journal de l'Orne

La chronique de Bertrand Le Jardinier

-

ALAIN DE MONDEVILLE

Bonjour Bertrand. Je vous envoie cette photo de cette herbe envahissan­te dans ma pelouse. Que faire ? Merci de votre réponse.

On voit sur la photo qu’on a affaire à une achillée millefeuil­le. On l’appelle aussi « Herbe de la SaintJean», «Saigne-nez» ou «Herbe aux charpentie­rs » . En botanique, elle appartient à la famille des composées, comme la pâquerette. On dit qu’une de ses feuilles dans la poche chasse les mauvais esprits, la maladie et la tristesse. Elle tire son nom du héros grec Achille, qui a pansé ses plaies avec pendant la guerre de Troie. Maintenant, il n’existe plus de produit qu’on disait «sélectif» pour enlever les mauvaises herbes dans une pelouseƒ: quand on vaporisait le produit, il éliminait toutes les mauvaises herbes en épargnant les gazons et graminées, qui résistaien­t. Vous allez donc devoir acheter une gouge à asperge - c’est une sorte de couteau avec une lame incurvée - pour enlever à la main la plante avec sa racine. Et juste après, vous mettrez à la place du gazon de regarnissa­ge

ROGER DE SUBLES

Roger, vous me posez là une question de botanique : vous me parlez de violette et pas de pensée, elles sont de la même famille, mais les violettes sont en réalité les ancêtres des pensées ; la violette est vivace, par rapport à la pensée qui est bisannuell­e. Avant tout, il n’existe pas à ma connaissan­ce de violette rouge : la variété la plus proche en couleur est la violette odorata, qui est d’un violet plus sanguin. En revanche, il existe plusieurs espèces bleu pâle, comme la viola rupestris, la v. lactea ou v. canina. Les plus blanches sont la v. arvensis et la v. persicifol­ia. On parle de botanique : la viola biflora est jaune, mais vous ne m’avez pas demandé cette couleur. Vous pourriez voir un botaniste qui a récolté les graines sur des viola : il y en a dans tous les jardins botaniques, comme au Jardin des plantes de Caen, mais elles sont réservées aux profession­nels. Aussi, je vous propose de prendre contact avec Mme Dorléans - au Jardin Conservato­ire des Fleurs et Légumes de SaintPierr­e-sur-Dives - qui disposera sûrement de graines prêtes à être semées.

NOËL PAR MAIL

Comme dans beaucoup de jardins en cette saison - j’ai déjà reçu 3 questions cette semaine sur le sujetƒ! -, votre buis est victime de la pyrale du buis. Comme le bucéphale, c’est une chenille qu’on rencontre sur de nombreuses espèces persistant­es. Les feuilles sont rongées très rapidement, et en 3-4 jours, tout est détruit. On peut intervenir tout au début de l’apparition des chenilles : vous allez mélanger, comme on fait pour un purin d’ortie, de l’absinthe avec des feuilles de noyer, et vous pulvériser­ez toutes les feuilles, sans oublier la face inférieure (le dessous). Sinon, les chenilles auront raison de votre buis. Si vous n’avez pas de noyer à votre dispositio­n, vous prenez des feuilles de rhubarbe (attention, c’est toxique, mais vous n’avez pas le choix). Quand les températur­es vont augmenter, il est possible d’utiliser une bactérie (bacillus thuringien­sis), qui est un prédateur naturel de toutes les chenilles en groupe sur les buis.

JEAN-LUC PAR MAIL

Bonjour. Je vous joins une photo de mon pêcher qui est atteint, je pense, de la cloque du pêcher. Il donne des pêches plates. Que faire pour le sauver? Merci

On voit sur la photo que vous avez raison, il s’agit bien de la cloque du pêcher ƒ : les feuilles épaississe­nt, s’enroulent et deviennent cassantesƒ; elles prennent une couleur rouge puis se dessèchent. Le champignon responsabl­e a le nom de Taphina deformans ; il prend aussi sur les pruniers et sur les agrumes. Quand il est en installé, c’est difficile de le contrer. J’ai vu, dans l’émission de Stéphane Marie «Silence, ça pousse», une astuce qui a fait son chemin : dans un filet, au début de l’éclosion des feuilles, vous allez mettre des coquilles d’oeuf fraichemen­t cassé et accrocher le filet dans les branches ; cela empêche la venue du champignon, on ne sait pas pourquoi, mais ça marche ! Je poursuis dans mes astuces : au mois de février, vous allez planter de l’ail au pied du pêcherƒ; j’ai essayé quand j’étais plus jeune, et ça a été efficace. Maintenant, une réponse de profession­nel : vous allez pulvériser avant la venue des feuilles un fongicide, juste avant les organes verts, tous les 10 jours, jusqu’à ce que les feuilles soient toutes sorties. Et je vous rappelle que les pêchers aiment les sols caillouteu­x : il faut éviter les excès d’eau !

PAULINE PAR MAIL

Non, le phormium ne se taille pas. C’est une plante qui pousse jusqu’à sa taille adulte, il ne faut pas l’écourter. Mais il est possible de la diviser pour réduire la plante maitresse et produire de nouveaux pieds à planter autre part. La plante, pour qu’elle résiste à l’hiver, doit être recouverte d’un voile de mariée, mais elle supporte le climat de bord de mer. Et vous allez voir qu’au bout d’un moment, elle va faire des fleurs et, après la floraison, c’est facile de la ressemer. Elle vient de Nouvelle-Zélande, c’est une plante textile appelée aussi «lin de Nouvelle-Zélande».

ALEXIS DE MESSEI

IIl arrive de temps en temps que les pruniers soient malades, c’est dû à Monilia laxa (la moniliose) : après la floraison, les boutons floraux se dessèchent avec des coussinets grisâtres, et parfois-même l’infection gagne le rameau qui se dessèche à son tour. Cette année, vous n’aurez donc pas de fruits, mais pour l’année prochaine, avant l’éclosion des boutons, vous allez permuter avec des fongiques (soufre et cuivre), en alternance tous les dix jours, jusqu’à la fanaison des fleurs. Cela empêchera le champignon de s’installer sur l’arbre en fleurs. Il n’y a pas d’autre solution. Évidemment, il existe aussi des produits industriel­s qui font également leur effet contre la moniliose.

Une erreur s’est glissée dans la réponse à Stanislas de Bayeux la semaine dernière, il fallait lire «produits à base de soufre « et non «de soude».

APosez vos questions à Bertrand

Par courrier :

Newspapers in French

Newspapers from France