Le Journal de la Maison

Sur la route de « Mantis »

Suspendue dans l’air, sa forme défie les lois de la gravité. Les deux fondateurs de DCW. Éditions rallument ce lampadaire sous les feux de la rampe. Intemporel.

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Son créateur Designer iconoclast­e au parcours atypique, Bernard Schottland­er, d’origine allemande, commence sa carrière dans l’armée anglaise. Bricoleur avant d’être ingénieur, l’artiste se passionne pour la soudure pendant la guerre. Puis il rejoint Londres pour apprendre la sculpture au sein de deux grandes écoles. Dans les années 50, il touche au design, essentiell­ement pour vivre. On connaissai­t ses luminaires. Sans doute moins son drôle de cendrier, en forme de sablier étiré. Pourtant, dans le monde entier, il fut le fidèle compagnon des amateurs de tabac. Dans la fumée de l’anonymat. Le plus complet. Il y a une chaise aussi, dont la structure en fil métallique rappelle celle d’autres modèles de l’époque. À la fin des années 60, l’artiste consacre ses journées entières à la sculpture en métal. Et enseigne l’art de travailler ce matériau qui le passionne.

Son nom « Mantis » fait référence à la mante religieuse. L’insecte a inspiré la forme organique du lampadaire, dessiné comme d’un seul trait. Il exprime aussi le mouvement et le déplacemen­t par saut et jet de cette créature. C’est aussi le nom de toute la série de luminaires dont chaque abat- jour s’inspire du téton féminin. Une collection composée d’un lampadaire édité en deux tailles, d’une lampe de table et de trois modèles d’appliques.

Ses secrets Grand admirateur des sculptures d’Alexander Calder, Bernard Schottland­er a 27 ans lorsqu’il lui dédie « Mantis ». « Pour ce modèle de luminaire, il a mis au point un système de pivot, contrepoid­s qui tourne à 360°.

Ce dernier est percé de cinq trous pour incliner la tige de la lampe dans cinq positions différente­s. L’abat- jour s’incline de haut en bas et tourne à 340°.

Le bras, qui le tient en forte tension, projette l’abatjour dans le vide. Schottland­er a joué sur la sensibilit­é entre équilibre et déséquilib­re, comme pour un mobile », explique Frédéric Winkler. Et l’abat- jour joue les funambules. Il dessine une ligne unique. Julia, la fille de Bernard Schottland­er, a retrouvé des archives qui ont permis et facilité la réédition. Car les « Mantis » ont été fabriquées en très petit nombre par leur créateur jusqu’en 1955. Aujourd’hui, ces pièces vintage sont rarissimes et coûtent cher. Grâce à l’éditeur DCW, chacune de ces créations nous éclaire, pour un prix raisonnabl­e.

 ??  ?? « Mantis BS1 », version lampadaire
de grande taille en aluminium tourné repoussé. H 170 x base
56 cm, 850 €, par Bernard Schottland­er, 1951, DCW. Éditions.
« Mantis BS1 », version lampadaire de grande taille en aluminium tourné repoussé. H 170 x base 56 cm, 850 €, par Bernard Schottland­er, 1951, DCW. Éditions.

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