Le Journal de la Maison

Paillote de rêve

ARCHIPEL DES BALÉARES. À DEUX PAS DES EAUX TURQUOISE QUI OURLENT L’ÎLE DE FORMENTERA, UNE MAISON ÉPOUSE LA NATURE. BOIS FLOTTÉ, COQUILLAGE­S ET MATIÈRES NATURELLES. ROBINSON CRUSOÉ, VOUS AIMEZ ?

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Le coeur de l’île de Formentera offre un refuge idéal à tous ceux en quête de tranquilli­té absolue. C’est justement ce à quoi aspirait ce couple de Düsseldorf quand il a découvert ce petit bout de terre encore sauvage, et décidé d’y bâtir un havre de paix pour des vacances au long cours. Le projet a été confié aux architecte­s Nacho Alonso et Bill Wright, avec deux recommanda­tions : respecter l’âme de Formentera et imaginer la maison autour d’un grand espace ouvert. Résultat ? Une propriété d'une simplicité rare, qui se fond dans le paysage. On la découvre presque par hasard, au détour d’une route de campagne, perdue au milieu des oliviers, des amandiers et des caroubiers. Elle apparaît comme par magie. Les murs, légèrement inclinés pour mieux épouser l’environnem­ent, et les deux corps de bâtiment qui la composent lui donnent des airs de ferme traditionn­elle. Les façades réalisées selon les méthodes ancestrale­s, d’un mélange de mortier de chaux et de pigment couleur argile, s’accordent aux tonalités de la terre alentour. Cette nuance accompagne en douceur la luminosité intense qui règne partout. Une partie de la constructi­on est réservée aux chambres. L’autre répond à la lettre aux souhaits des propriétai­res. Salon et salle à manger forment un vaste espace accueillan­t, totalement ouvert et sans contrainte. Avec la cuisine bien sûr, rustique, conviviale, et qui séduit d’emblée par ses meubles bas, ses rangements simples, comme la longue étagère où s’exposent pièces de vaisselle et céramiques provençale­s. Principal atout, l’îlot habillé de planches de récupérati­on et coiffé d'ardoise où l’on peut écrire à la craie la dernière recette à essayer. Au-dessus de la cuisine, sous la charpente typique en sabine (genévrier local), un coin repos aux airs de mansarde a été aménagé, idéal pour regarder la télé ou lire au calme. En quête d’authentici­té, les propriétai­res ont choisi un décor simple, un brin modeste. Tout est léger, naturel. Le ciment teinté et poli des sols, les poutres apparentes, le bois brut ou décapé, les chants arrondis et les murs aux couleurs du paysage composent une atmosphère fraîche et intemporel­le. Les sculptures de branches, les assemblage­s de pierres et de galets trouvés sur la plage poétisent les pièces d'une nature qui s’invite tout entière par les grandes baies coulissant­es, de part et d’autre de la maison. L'air circule en toute liberté.

Ouverte sur l'extérieur

À Formentera, la douceur du climat pousse à vivre dehors, la plus grande partie de l’année. Pour profiter pleinement de cet art de vivre, la constructi­on s’entoure de terrasses accueillan­tes. La plus grande, abritée sous un auvent de poutres de sabine et de canisses, prolonge le coeur de la maison. Un coin repas avec table et bancs en bois accueille des déjeuners improvisés, avec vue sur la Méditerran­ée et l’île d’Ibiza, si proche. À côté, un petit salon protégé par de grands rideaux blancs confection­nés par la propriétai­re invite à la sieste. À l’arrière, une salle à manger a été installée dans un patio, à l’ombre d’un filet de camouflage comme on en utilise dans le désert. En extérieur comme en intérieur, le style minimalist­e s’est imposé avec, partout, des références à la nature environnan­te. Le mobilier nordique voisine avec les souvenirs des propriétai­res. Les pièces rustiques cohabitent avec des objets issus du monde industriel, et l’artisanat local est omniprésen­t. Les tissus mélangent le blanc, le gris et le bleu. Les objets chinés dans les petits marchés de l’île trouvent un écho inattendu dans les rares créations design. Et, quand la fraîcheur pointe le bout du nez, la maison regorge de couverture­s tissées en laine de brebis, typiques de Formentera, pour lutter contre les coups de vent marin qui décoiffent la campagne. Et sentir les embruns, assis bien au chaud.

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Rigueur et symétrie. Vases en verre soufflé, chandelier­s et paniers tressés… Chaque objet est classé par famille, rangé, ordonné.
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Comme échoués sur la plage, galets et coquillage­s font écho à la Méditerran­ée, si proche. Le miroir ancien, souvenir de famille, semble évoquer les vestiges d'une épave.

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