À 17 ans, Yannis porte les espoirs de l’escrime vitréenne
Yannis Renard, 17 ans, est licencié à La Vitréenne escrime. Passionné par son sport, mais gêné par une blessure, il rêve d’atteindre le plus haut niveau.
VITRÉ
Une graine de champion. A 17 ans, le Vitréen Yannis Renard a déjà tutoyé le haut niveau en escrime. Hasard d’une rencontre, nous l’avons croisé une première fois aux Sportiviales de Vitré, cette année, alors qu’il faisait découvrir son sport aux plus jeunes.
« J’ai moi-même découvert l’escrime aux Sportiviales, lorsque j’avais 7 ans. J’ai tout de suite aimé, car c’est un sport de combat et d’opposition et puis c’est assez complet », avoue-t-il timidement.
Blessure au genou
Très vite, les premières compétitions vont arriver et les premiers résultats aussi pour le jeune vitréen. « J’ai commencé par tirer en loisirs avant de faire une première compétition à Laval et après, ça s’est enchaîné. »
Les compétitions se multiplient et la saison dernière il parvient à intégrer le circuit national. Malheureusement, une vilaine blessure au genou va lui couper les ailes : « Le problème est difficile à identifier. J’ai une tumeur osseuse probablement liée à la croissance et cela entraîne des problèmes musculaires également... », soupire le jeune homme qui ne perd pas son optimisme pour autant. Car la saison dernière, il avait tout de même eu un peu de répit au niveau des douleurs afin de participer au championnat de France.
Après ce championnat, le Vitréen terminera tout de même en beauté en remportant la Coupe de Bretagne à Plérin.
Cette saison, Yannis repart sur les chapeaux de roue avec une défaite en quart de finale lors d’une épreuve régionale à Hérouville (Calvados), puis il retourne sur le circuit national pour une compétition à Dax (Landes). Mais là-bas, les choses ne se passent pas forcément comme prévues. « Mon genou a refait des siennes. Je n’ai plus fait de compétition en valide depuis... », regrette-t-il.
Découverte de l’handi-escrime
Mais il n’a pas pour autant arrêté de tirer. Car la particularité de l’escrime permet aux valides de tirer avec les handisports. « On m’a proposé de faire les championnats de Bretagne handi à l’épée et au sabre. J’ai accepté. »
De fil en aiguille, il découvre un autre univers et rencontre Enora Tarju, 17 ans, vice-championne du monde et championne de France. « Elle m’a proposé d’être son partenaire pour une épreuve par équipe en région parisienne. J’ai accepté et depuis on ne se quitte plus. »
Yannis découvre une autre façon de tirer, non plus sur ses deux jambes, mais sur un fauteuil. « L’ambiance est différente. C’est beaucoup plus détendu et cela me permet de faire de belles rencontres et surtout de continuer l’escrime en attendant que mon genou se soigne. Cela m’apporte aussi de nouvelles valeurs, comme l’humilité. »
Arbitrage national
Dès cette saison, Yannis retournera avec Enora participer à l’épreuve de Val d’Europe où les meilleurs para-athlètes seront présents. Un honneur pour le jeune vitréen.
Je n’ai pas eu le résultat escompté, car je n’avais pas tiré depuis 3 mois. Habituellement, je peux atteindre un top 32, voire un top 16... Là, je suis arrivé autour de la 60e place. YANNIS RENARD
Certains participeront aux Jeux paralympiques. Il y a les meilleurs Français. C’est assez impressionnant, mais ils sont toujours ouverts pour donner des conseils et nous consoler. YANNIS RENARD
Outre le volet compétition, l’escrimeur a également été sélectionné pour arbitrer les championnats de France jeunes qui auront lieu à Mâcon le 14 juin prochain. Une évidence pour Yannis que de se tourner vers l’arbitrage : « On ne peut pas faire de sport sans arbitre. Cela me permet aussi de voir d’autres choses qui pourront me servir à l’avenir en tant que tireur. »
Malgré sa blessure, Yannis pense déjà à l’avenir et lorsqu’on lui demande ses objectifs pour la suite de sa carrière, il n’hésite pas longtemps : « J’aimerais beaucoup reprendre avec les valides et retrouver mon vrai niveau et mon classement. Sur le long terme, ensuite, pourquoi pas aller sur le circuit européen, voire mondial. » La route est encore longue, mais la détermination est là pour le jeune vitréen.