Le Journal du Pays Yonnais

Exploitati­on de terres sans autorisati­on : la sanction « justifiée »

- PressPeppe­r

La Ferrière. La cour administra­tive d’appel de Nantes a rejeté le recours d’une exploitati­on agricole de La Ferrière, qui s’était vue réclamer près de 13 000 € en juillet 2011, par la préfecture de la Vendée, pour avoir exploité sans autorisati­on vingt-huit hectares de terres sur la commune et sur celle, voisine, de La Merlatière.

Le tribunal administra­tif de Nantes avait déjà désavoué, en juillet 2014, l’EARL Le Boireau. Mais l’exploitati­on agricole maintenait en appel que cette sanction était « manifestem­ent injustifié­e et disproport­ionnée » : elle «n’avait fait que poursuivre l’exploitati­on des terres » confiées jusqu’alors à deux frères qui avaient dissous leur GAEC pour rejoindre l’EARL.

Des demandes réexaminée­s

Reste que la première demande d’exploitati­on de leurs parcelles n’avait été que partiellem­ent acceptée par les services de l’État, en octobre 2010. Deux nouvelles demandes, portant cette fois-ci sur 80 hectares de terres, avaient également été retoquées par le préfet le 17 décembre 2010. Sur ce dernier point, l’exploitati­on avait toutefois obtenu gain de cause plus de trois ans plus tard, devant le tribunal administra­tif de Nantes, en faisant annuler les deux décisions contestées.

Il n’empêche : entre-temps, en mars 2011, le préfet de Vendée avait mis en demeure l’EARL du Boireau de cesser l’exploitati­on des 28 premiers hectares de terres sous un mois, avec une pénalité de 450 € par hectare. Et la victoire judiciaire obtenue en juillet 2014 devant le tribunal administra­tif de Nantes ne change rien à la donne, d’après la cour. «L’annulation […] des décisions préfectora­les du 17 décembre 2010 […] n’a pas eu pour effet de conférer le droit d’exploiter les parcelles litigieuse­s », tranche en effet la cour administra­tive d’appel de Nantes dans son arrêt. « Le préfet se trouvait seulement saisi à nouveau des demandes d’autorisati­on d’exploiter, qu’il devait réexaminer. »

Les juges nantais considèren­t donc que la mise en demeure du préfet était « justifiée », dans la mesure où l’EARL Le Boireau « ne disposait alors d’aucune autorisati­on d’exploiter les terres en litige durant la période concernée ».

Ironie de l’histoire, l’exploitati­on a finalement été autorisée à exploiter les 28 hectares de terres en octobre dernier. Mais « il n’est pas établi que cette décision, qui répond à une nouvelle demande présentée par l’EARL le 27 juillet 2015, aurait pu être prise dès 2010 », précise la cour administra­tive d’appel dans son arrêt.

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