Le CHD soigne ses Urgences
Les nouvelles Urgences du CHD viennent d’être inaugurées. Un service vital dont la superficie a été multipliée par 4.
Plus de bruit de roues de brancards clinquant sur le sol, un éclairage qui fait penser à la lumière du jour, des murs blancs éclatants, des portes couleur pastel… Et des soignants en blouses souriants. Difficile d’imaginer que ce climat serein qui vient d’être décrit n’est autre que celui du service des Urgences du CHD de La Rochesur-Yon.
Depuis ce jeudi 7 octobre, l’hôpital se dote d’un service entièrement repensé et agrandi. Une réhabilitation qui a coûté 12,3 millions d’euros, mais qui devenait une urgence vitale pour assurer des soins de qualité. « Depuis 1977, les Urgences n’avaient jamais connu de restructuration », explique le Dr Philippe Fradin, chef du service. Or, en 40 ans, le nombre de passages a été multiplié par quatre. En 1978, le service a enregistré 9 770 personnes. En 2016, il atteint les 40 000 passages… « Pour des locaux prévus pour une capacité de 20 000 », souligne le chef de service.
Le service devait donc être revu. Pour le bien des malades, et le confort de travail des agents hospitaliers. « Nos locaux étaient devenus si exigus qu’il régnait un véritable climat de tensions, se souvient le Dr Fradin. Les brancards étaient à touche-touche, faute de places. Il y avait une perte d’intimité et une confidentialité difficiles à gérer. Ces tensions débordaient souvent vers le personnel, qui pouvait être agressé verbalement ».
4 500 m2 dédiés
Aujourd’hui, les Urgences se retrouvent quatre fois plus grandes qu’avant. Il y a un an, 3 500 m2 avaient été inaugurés pour accueillir le Samu 85. « Même si le Samu ne nous a apporté que deux lits supplémentaires, nous avons gagné en sérénité avec des conditions de travail plus apaisantes », remarque le responsable. Cette note positive se confirme avec cette 2e phase achevée qui s’articule sur 900 m2. Cinq secteurs ont été créés : un accueil plus grand « avec une salle d’attente connectée au WiFi, des prises pour recharger les téléphones ou ordis, et une machine à café. Le but est de rendre l’attente plus confortable », détaille le Dr Fradin.
Ensuite, le service part en quatre circuits : un circuit long pour les urgences vitales (malades couchés qui nécessiteront un soin médico-chirurgical), un circuit court pour les malades debout qui seront gérés en ambulatoire, et une unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) pour les patients nécessitant juste 24 heures d’hospitalisation. Ces circuits vont permettre aux malades de retrouver une intimité, et aux soignants, de respecter une confidentialité. Enfin, ils doivent aussi pouvoir améliorer les délais d’attente en rendant le service plus réactif et efficace.
+10 % d’activités
Petit bémol : le service devient tellement attractif qu’il concentre de plus en plus d’activités. « De 4 % d’augmentation de fréquentation par an en moyenne, nous connaissons depuis le début de cette année une progression de 10 % », assure le chef de service. Une activité en hausse que ce dernier explique par « une notoriété plus importante », une désertification médicale, mais aussi quelques dysfonctionnements rencontrés par les autres sites vendéens. « Les Urgences de La Roche bénéficient aussi d’un plateau technique qui permet de prendre des pathologies que les autres sites ne peuvent pas assurer ». Cet afflux d’activité a un autre inconvénient, celui de reperdre les minutes que le service avait gagnées depuis un an sur les délais d’attente souvent reprochés aux Urgences. Minutes que le Dr Fradin espère retrouver avec son service entièrement réorganisé.