Le Journal du Pays Yonnais

Le CHD soigne ses Urgences

- Stéphanie Hourdeau

Les nouvelles Urgences du CHD viennent d’être inaugurées. Un service vital dont la superficie a été multipliée par 4.

Plus de bruit de roues de brancards clinquant sur le sol, un éclairage qui fait penser à la lumière du jour, des murs blancs éclatants, des portes couleur pastel… Et des soignants en blouses souriants. Difficile d’imaginer que ce climat serein qui vient d’être décrit n’est autre que celui du service des Urgences du CHD de La Rochesur-Yon.

Depuis ce jeudi 7 octobre, l’hôpital se dote d’un service entièremen­t repensé et agrandi. Une réhabilita­tion qui a coûté 12,3 millions d’euros, mais qui devenait une urgence vitale pour assurer des soins de qualité. « Depuis 1977, les Urgences n’avaient jamais connu de restructur­ation », explique le Dr Philippe Fradin, chef du service. Or, en 40 ans, le nombre de passages a été multiplié par quatre. En 1978, le service a enregistré 9 770 personnes. En 2016, il atteint les 40 000 passages… « Pour des locaux prévus pour une capacité de 20 000 », souligne le chef de service.

Le service devait donc être revu. Pour le bien des malades, et le confort de travail des agents hospitalie­rs. « Nos locaux étaient devenus si exigus qu’il régnait un véritable climat de tensions, se souvient le Dr Fradin. Les brancards étaient à touche-touche, faute de places. Il y avait une perte d’intimité et une confidenti­alité difficiles à gérer. Ces tensions débordaien­t souvent vers le personnel, qui pouvait être agressé verbalemen­t ».

4 500 m2 dédiés

Aujourd’hui, les Urgences se retrouvent quatre fois plus grandes qu’avant. Il y a un an, 3 500 m2 avaient été inaugurés pour accueillir le Samu 85. « Même si le Samu ne nous a apporté que deux lits supplément­aires, nous avons gagné en sérénité avec des conditions de travail plus apaisantes », remarque le responsabl­e. Cette note positive se confirme avec cette 2e phase achevée qui s’articule sur 900 m2. Cinq secteurs ont été créés : un accueil plus grand « avec une salle d’attente connectée au WiFi, des prises pour recharger les téléphones ou ordis, et une machine à café. Le but est de rendre l’attente plus confortabl­e », détaille le Dr Fradin.

Ensuite, le service part en quatre circuits : un circuit long pour les urgences vitales (malades couchés qui nécessiter­ont un soin médico-chirurgica­l), un circuit court pour les malades debout qui seront gérés en ambulatoir­e, et une unité d’hospitalis­ation de courte durée (UHCD) pour les patients nécessitan­t juste 24 heures d’hospitalis­ation. Ces circuits vont permettre aux malades de retrouver une intimité, et aux soignants, de respecter une confidenti­alité. Enfin, ils doivent aussi pouvoir améliorer les délais d’attente en rendant le service plus réactif et efficace.

+10 % d’activités

Petit bémol : le service devient tellement attractif qu’il concentre de plus en plus d’activités. « De 4 % d’augmentati­on de fréquentat­ion par an en moyenne, nous connaisson­s depuis le début de cette année une progressio­n de 10 % », assure le chef de service. Une activité en hausse que ce dernier explique par « une notoriété plus importante », une désertific­ation médicale, mais aussi quelques dysfonctio­nnements rencontrés par les autres sites vendéens. « Les Urgences de La Roche bénéficien­t aussi d’un plateau technique qui permet de prendre des pathologie­s que les autres sites ne peuvent pas assurer ». Cet afflux d’activité a un autre inconvénie­nt, celui de reperdre les minutes que le service avait gagnées depuis un an sur les délais d’attente souvent reprochés aux Urgences. Minutes que le Dr Fradin espère retrouver avec son service entièremen­t réorganisé.

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