Le Journal du Pays Yonnais

La déléguée de la mairie se plaint de « discrimina­tion » syndicale

- GF (PressPeppe­r)

La déléguée CFDT de la mairie d’Aizenay a assigné, mercredi 7 septembre, la municipali­té devant le tribunal administra­tif de Nantes, pour se plaindre de la « discrimina­tion » dont elle serait victime dans son avancement de carrière depuis son détachemen­t à plein-temps sur son activité syndicale en 2011.

Auparavant secrétaire des élus et de l’ancien directeur général des services, elle a réclamé près de 4 700 € de dédommagem­ents, sans compter le manque à gagner dans le calcul de sa future pension de retraite.

Pour preuve de sa « discrimina­tion », cette fonctionna­ire de 56 ans, en poste à Aizenay depuis douze ans, fait valoir que deux de ses collègues, qui n’étaient pourtant pas prioritair­es, l’auraient doublée. Elle demande ainsi l’annulation de deux décisions prises en septembre et novembre 2013, qui l’ont privée de facto de tout avancement avant quatre ans.

La « discrimina­tion » est également avérée, selon elle, dans la mesure où la commune aurait fait mention de ses activités syndicales dans ses fiches de notation.

Mais le rapporteur public a proposé au tribunal d’écarter sa requête. Le magistrat a reconnu une simple « erreur de droit » de la commune, qui avait proposé au centre de gestion de la fonction publique la promotion de sa collègue, alors que celle-ci n’avait que deux ans d’ancienneté dans son poste - contre trois pour la requérante.

« Cela ne saurait être lié à son activité syndicale : il s’agit plutôt d’une discrimina­tion à l’ancienneté », a commenté le magistrat. Celui-ci a également relevé que la plaignante avait dû faire intervenir son syndicat, en 2012, pour toucher des complément­s de primes qui lui avaient été « oubliés »… Mais il s’agit là encore d’une simple « erreur matérielle », pour le rapporteur public, « même si elle survient de manière troublante un an après sa prise de fonctions syndicales ».

L’avocate de la fonctionna­ire, pour sa part, maintient que sa cliente est « devenue totalement transparen­te à partir du jour où elle est devenue déléguée syndicale ». « Elle a essayé d’interpréte­r rétroactiv­ement quelques microévéne­ments », a répliqué Me Grégoire Tertrais, l’avocat de la mairie d’Aizenay. « Elle a ensuite tenté de monter le dossier en épingle… Cette prétendue discrimina­tion syndicale n’a en réalité jamais existé. »

Le tribunal administra­tif de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision sous quatre à six semaines.

Newspapers in French

Newspapers from France