La Voie du Parlanjhe éternel
Guest-star du festival des Autres voies, Yannick Jaulin, l’enfant du pays, ouvrira les festivités jeudi 8 juin avec son spectacle : Ma langue maternelle va mourir et j’ai du mal à vous parler d’amour. Le conteur de Pougne-Hérisson est également venu avec trois amis artistes.
Yannick Jaulin donnera le « La » au festival des Autres voies. Dompierre-sur-Yon lui a donné carte blanche. Le chantre du Parlanjhe en a profité pour inviter ses protégés. L’accordéoniste, Sébastien Bertrand, et les comédiennes, Valérie Puech et Angélique Clairaud. Un trio qui filera la métaphore des identités
(lire ci-dessous) sur la scène de la salle du Moulin. Le fil rouge de ce festival, enraciné dans la vallée de la Margerie et ouvert sur le monde.
Pour ouvrir les festivités, ce jeudi 8 juin, Yannick Jaulin jouera son spectacle Ma langue maternelle va mourir et j’ai du mal à vous parler d’amour. Le premier volet d’un diptyque sur la langue, dont la seconde partie, Causer, prendra forme à l’automne 2018.
Cette pièce, née dans les jardins de Pougne-Hérisson, la base arrière du poète vendéen, est partie d’une blague. D’un enterrement loufoque, « celui de ma langue maternelle » qui s’est finalement métamorphosé en texte.
« Si Jésus avait connu mon Parlanjhe… »
La farce funeste, sous la plume de l’enfant d’Aubigny, est devenue une ode au Parlanjhe. Ultime déclaration d’amour à sa langue natale… « Je vois bien que je suis plus proche du grand trou que du petit et que je vais disparaître avec ma langue maternelle. » Aussi, avant de sombrer, le poète lui a offert une estrade. Pour nous rappeler « qu’une langue, c’est une autre façon de regarder le monde. D’autres trous dans la passoire à nouilles qu’on a sur le nez ».
Dans son spectacle, en archéologue du patois vendéen, l’artiste mêle anecdotes de son enfance et récit sur l’origine du Parlanjhe. Ou comment depuis la Monarchie, en passant par la Révolution, jusqu’aux nationalismes du XIXe siècle, « on essaye d’éradiquer le patois ». Le tout en veillant toujours à ne pas barber le spectateur et à prendre « le combat du côté du plaisir, de la malice des langues ».
D’où l’idée d’inviter le multiinstrumentiste béarnais, Alain Larribet, histoire de charmer les oreilles et envelopper les mots de Jaulin qui, parfois, touchent au blasphème : « Si Jésus avait connu mon Parlanjhe, le Sermont de la Montagne l’aurait fait dans cette langue. ». Bon, comme le talent excuse tout…