« Aujourd’hui, le projet Piobetta n’est pas faisable »
Premier grain de sable dans le chantier Piobetta. Les élus de l’opposition ont attaqué le projet en s’appuyant sur l’Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine qui interdit la démolition du bâtiment.
« Aujourd’hui, en l’état, le projet Piobetta n’est pas faisable », lance d’emblée l’élu de l’opposition, Thierry Delacroix, en conseil municipal, mardi 19 septembre. De quoi doucher l’enthousiasme de l’adjoint à l’urbanisme, Malik Abdallah, après sa présentation de l’aménagement de l’îlot Piobetta. Un chantier à 33 M€ mené par le promoteur Giboire, qui vise à transformer l’ancien collège en complexe de loisirs avec un cinéma, des commerces et 173 appartements.
Un garde-fou ?
Pour étayer son argumentation, l’élu du Front de Gauche a exhumé l’Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (Avap) votée en juin dernier. « Le document interdit cette démolition », a-t-il rappelé.
En effet, le document qui vise à préserver « la ville napoléonienne » a bien intégré les façades de Piobetta dans la sphère des bâtiments remarquables. D’où l’étonnement de Guy Batiot, élu des Verts : « L’Avap nous avait été présentée comme un garde-fou pour protéger notre patrimoine. On s’aperçoit qu’on peut la modifier sur la première demande d’un promoteur. »
« Bâtiment postiche »
Pour défendre le dossier, Malik Abdallah a tenu à relativiser l’importance architecturale de l’édifice en rappelant que l’Architecte des bâtiments de France était « favorable à la démolition de ce bâtiment postiche », « construit à une époque postérieure » à l’ère napoléonienne.
Pour gommer cette ligne faisant référence à Piobetta, « page 24 de l’Avap », la Ville prévoit de modifier le document cadre avant le dépôt du permis de construire, prévu début 2018. « L’Avap est là pour donner des règles, mais aussi pour s’adapter. Quand l’intérêt public demande qu’on modifie les règles, il faut être assez intelligent pour pouvoir le faire », a justifié le maire, Luc Bouard.