Le projet de la galerie Bonaparte dérange
Du neuf pour la galerie Bonaparte. La Ville souhaite la transformer en commerces et logements. Une nouvelle froidement accueillie par le patron du Loft Lounge, Mohamed Khorri.
Après Piobetta, la Ville a jeté son dévolu sur l’autre côté de la place Napoléon. Plus précisément sur la galerie Bonaparte. Celle que les policiers municipaux surnommaient « la grotte ». Un vaste complexe de cellules vides, réparties sur deux niveaux, quasi laissé à l’abandon. A l’intérieur, tous, ou presque, ont quitté les lieux. France bleu et la police municipale ont fui. Tout comme les rares dealeurs de stupéfiants boutés par les derniers commerçants.
Au rez-de-chaussée, seuls quatre commerces résistent. Et ce, grâce à leurs vitrines qui donnent sur la place Napoléon ou sur la rue du Maréchal-Joffre. A l’étage, hormis les portes de l’ancien local de police, seuls deux médecins occupent les lieux. Pour peu de temps encore.
D’où l’idée de la Ville « de restructurer et requalifier l’ensemble du bâtiment à destination de commerces et de logements ». La mairie détient déjà 500 m2. Et elle envisage d’acheter les 440 m2 du Département pour 370 000 €. Idem pour les cabinets des docteurs LeLoup et Goulpeau d’une surface de 128 m2, estimés à 165 000 €. Une fois maître du foncier, la mairie pourra lancer un appel à promoteurs. Tel est le plan.
« C’est la fin »
Si la nouvelle a été accueillie plutôt positivement par la majorité des commerçants de la galerie, certains, cependant, ne cachent pas leurs craintes. A l’image de Mohamed Khorri, patron du Loft lounge. Lui voit d’un très mauvais oeil l’arrivée de locataires au-dessus de son établissement. « Je suis un bar d’ambiance. Avec les basses, il est évident que cela va créer des problèmes de voisinage. »
Le commerçant se dit d’autant plus déstabilisé qu’il avait ciblé la galerie pour son aspect isolé. « Lorsque j’ai acheté le fonds de commerce, il n’y avait pas de voisins. Que la police municipale. »
Difficile pour lui de se projeter dans cet ensemble de commerces et logements. « Si on me rajoute des contraintes, en plus des documents administratifs de 20 pages, c’est la fin. Tous les bars du centre sont en train de fermer. Bientôt, il faudra aller aux Sables pour sortir le soir. »