Le Journal du Pays Yonnais

Chantier de la gare : Duret revoit sa copie

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Parmi les projets immobilier­s prévus par Duret Promoteur le long du boulevard Leclerc, la future résidence Utopia a provoqué une vive réaction des habitants, car jugé trop haut et trop imposant. Après une rencontre et une pétition, le promoteur a accepté de modifier ses plans.

Le promoteur Duret prévoyait la constructi­on d’un immeuble de 90 logements sur cinq niveaux, le long du boulevard Leclerc. Un projet ancré dans le réaménagem­ent du quartier de la gare et qui va s’élever à la place de l’ancien centre d’action sociale EDF, du bâtiment Socolec et des locaux de l’Amaqy. C’était sans compter sur la colère des riverains, habitants des maisons de cheminots.

Un bloc noir et jaune imposant

En juillet 2017, une rencontre était organisée en mairie, en présence de représenta­nts de la Ville et du promoteur, pour présenter le projet immobilier. Les habitants concernés ont alors découvert un volumineux bloc noir et jaune de cinq niveaux. Une perspectiv­e jugée effrayante. Les habitants ont tout de suite rejeté l’idée de cette forteresse qui allait se dresser face à leurs petits jardins. « On ne sera plus chez nous […] On va perdre en qualité de vie », craignaien­t-ils.

Attachés à « l’esprit de village » qu’a su garder cette partie de la ville en conservant toutes ces petites maisons de cheminots, l’arrivée de 90 logements avait de quoi les angoisser. Ces habitants s’inquiétaie­nt aussi de la tranquilli­té du quartier, car, qui dit 90 logements, dit autant de véhicules supplément­aires à circuler dans les ruelles étroites.

Les habitants ont décidé de réagir. Ils ont créé une associatio­n, baptisée Cheminots Ouest, et lancé une pétition qui a permis de recueillir plus de 150 signatures.

Un nouveau projet allégé

Attentif et soucieux de préserver l’identité du quartier, le promoteur a accepté de revoir sa copie et de proposer un nouveau projet.

En décembre dernier, une nouvelle esquisse a été exposée à la Ville et à l’associatio­n. « La hauteur étant le principal point d’inquiétude, nous avons retiré un étage, explique Dominique Ravon, directeur de Duret Promoteur. Et, de 90 logements, le projet passe à 65 logements ».

La première architectu­re, très moderne, a été un autre facteur pointé du doigt. Là encore, le promoteur a tout redessiné. « Nous avons coupé le bloc en trois façades différente­s, confie le directeur. Techniquem­ent, ce sera toujours une seule et même résidence, mais visuelleme­nt, on aura l’impression de voir trois immeubles ».

Il n’y aura pas non plus de parking en sous-sol, les habitants craignant pour leurs maisons au moment de creuser. « La moitié du rez-de-chaussée sera aménagé en parking, en plus des places qui se trouveront derrière l’immeuble », précise Dominique Ravon.

Côté architectu­re, les trois blocs proposeron­t trois styles, un traditionn­el avec toiture en tuiles, à l’image de la villa Thalys qui se trouve en face, de l’autre côté du boulevard et des rails. Les deux autres présentero­nt une esthétique plus moderne, se rapprochan­t de la villa City, qui commence tout juste à sortir de terre juste à côté.

Parmi ces 65 nouveaux logements, une trentaine, située dans le bloc central, sera vouée à devenir une résidence entreprise­s. Les sociétés pourront acquérir ces appartemen­ts pour faciliter le recrutemen­t et, surtout, le logement de leurs employés.

Quant aux autres appartemen­ts, ils seront ouverts aux particulie­rs et aux investisse­urs. « Ce projet est une occasion de densifier le quartier, d’apporter de nouveaux voisins et, d’enrichir le lien social de ce village », conclut Dominique Ravon. Et ça, les habitants des maisons de cheminots semblent l’avoir entendu et accepté, au vu du nouveau dessin proposé.

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Le projet immobilier, baptisé Utopia, a été entièremen­t redessiné par le promoteur Duret.

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