Un plan pour Jean-Yole, Pyramides et Liberté
Comment occuper les jeunes qui squattent les halls d’immeubles et contribuent à accentuer le sentiment d’insécurité dans les quartiers Jean-Yole, Pyramides et Liberté ?
Luc Bouard : Ces jeunes sont désoeuvrés. Il faut connaître les raisons de leur désoeuvrement et savoir ce que l’on peut faire pour eux. En la matière, je veux une collaboration qui soit la plus large possible. C’est sur ce point que je voulais insister lors de mes voeux. Nous avons besoin, avec l’Association des maisons de quartier yonnaises et les maisons de quartier qui seront nos relais sur place, d’avoir une stratégie globale d’accompagnement de ceux qui sont en déshérence dans ces quartiers. Pour cela, on a mis autour de la table les forces de police, les forces de sécurité, les fonctionnaires de la justice, la préfecture, les services sociaux, les acteurs de la culture et les professionnels du sport. Tous ensemble, nous avons commencé à élaborer une stratégie d’accompagnement et d’identification. Elle est en train de se bâtir. Nous y reviendrons dans les mois qui viennent.
Quel sera le plan ?
Identifier le sujet, accompagner les parents et proposer quelque chose aux jeunes. L’exemple de la chorégraphe allemande, Pina Bausch, qui avait monté une troupe de spectacles avec des gamins de quartier, est inspirant. En l’espace d’un an, elle a réussi à transformer ces jeunes. Comme elle, je pense qu’il faut réussir à leur proposer quelque chose. Voir comment on peut les amener au théâtre, leur faire apprendre la musique, leur donner des moyens d’expression, leur offrir des créneaux supplémentaires dans les salles de sport, les stades, proposer des places pour les matchs de foot, basket, hand, cinéma… C’est un travail de longue haleine. Et si la Police de sécurité du quotidien débarque, on la mettra dans la boucle pour pouvoir éradiquer cette déshérence juvénile. Il faut faire en sorte d’ouvrir à ces jeunes un projet de vie, un projet de société.