Zoom : discret et maniable, débutez par un van !
À l’heure où il semble qu’un nouveau public s’intéresse aux véhicules de loisirs, ce dossier sur les vans nous est apparu s’imposer. Certes, ni par leur habitabilité ni par leur niveau de confort ils ne peuvent être comparés aux camping-cars traditionnels
Le plus souvent, on ne vient pas au van par hasard mais par choix. Tous les inconditionnels de ces camping-cars ultra-compacts vous le diront. Pour eux, le van est avant tout un outil de liberté. Sa maniabilité et sa discrétion facilitent une manière de vivre presque sans contrainte, si ce n’est celle réclamant des ravitaillements plus fréquents et une incapacité à affronter le
froid hivernal. Pour le reste, rien ou presque ne les arrête. Là où un camping-car classique ne peut aller ou hésite à le faire, ils vont sans crainte. Ils s’insèrent avec aisance dans la circulation parfois dense des grandes cités dont ils ne craignent pas de fréquenter le coeur où ils trouvent à stationner sans difficulté, que les emplacements y soient en épi, en bataille ou en créneau. Loin des cités, les petites routes et les chemins tortueux leur sont ouverts, ils n’y redoutent pas les passages rétrécis, pas plus que les branches basses ou la paroi rocheuse en encorbellement. Et si d’aventure il faut rebrousser chemin et qu’un demi-tour s’impose, il est bien rare qu’ils ne puissent le faire. Pas étonnant alors que les vans soient les camping-cars préférés des arpenteurs de villes tout autant que des amateurs de sports de nature et des amoureux de celle-ci au plus près de laquelle ils permettent d’être. Avec eux, le coin tranquille, peu fréquenté ou isolé, devient accessible le temps d’un déjeuner en plein air ou d’une étape nocturne. Avec en prime, selon la région, un panorama valant le détour. Autre point fort à mettre à leur actif, une hauteur « passe partout » inférieure à deux mètres (ou flirtant avec) ne leur interdisant jamais – ou très exceptionnellement – l’accès aux parkings souterrains et autres tunnels urbains. Une taille qui n’est pas sans incidence aux péages autoroutiers où ils bénéficient, comme les voitures, du tarif de la classe 1. Et surtout une hauteur qui se rit des barres de hauteur entravant certains parkings de villes touristiques et nombre de ceux du littoral. À ce titre, au plein coeur de l’été, en bord de mer fréquenté, ils facilitent l’accès à la plage.
Sans effort
Grâce au toit rapporté relevable qui les coiffe, les vans affichent à l’étape une hauteur intérieure autorisant la station verticale. Les plus petits, appelés toits champignons, sont positionnés au droit de l’ensemble cuisine/ dînette. Avec eux pas de lit haut, le van demeure un deux places nuit. S’ils limitent la facture, ces petits toits pénalisent cependant l’esthétique des véhicules sur lesquels ils sont installés. Rien de tel avec les grands toits qui, lorsqu’ils sont baissés pour la route, se laissent à peine deviner, le dessin de leur coque s’harmonisant beaucoup plus, voire pour certains ne la modifiant pas, avec celle de la carrosserie. Un plus pour qui tient à ne pas altérer l’aspect automobile de son van. Côté manipulation pour le relevage, pas d’inquiétude à avoir et nul besoin de suivre un entraînement d’haltérophile ! Des vérins s’en chargeront pour vous, vous n’aurez qu’une petite poussée à donner pour les déclencher. Rien de plus. Les partisans du tout automatique se tourneront vers des vans équipés de série (ceux de la marque Randger) ou en option
d’un modèle à commande électrique qui fera grimper la facture aussi rapidement que le moteur son toit. Quelques marques proposent cet équipement que l’on préférera débrayable, au cas où… Exception faite des vans de l’aménageur JCG Créations, qui sont à parois rigides isolées, tous les toits relevables sont à parois entoilées intégrant baie souple et moustiquaire. Leur abaissement ne réclame aucun effort, juste un peu d’attention. Il suffit d’enrouler la toile sur elle-même afin d’éviter qu’elle ne déborde à l’extérieur et ne soit pincée dans les pantographes ou les systèmes de verrouillage. Qu’ils soient à grenouillère, à molette ou à sangles autobloquantes, les systèmes de verrouillage sont éprouvés, leur efficacité se vaut quel qu’en soit le type. Aucun risque d’ouverture intempestive du toit durant les trajets ! En revanche le portage n’est pas leur point fort, ils n’acceptent que des charges légères (planche à voile, canoë) via des inserts ou des rails, de série ou en option, noyés dans leur coque. Hormis sur les modèles avec agencement deux places route, ces toits abritent un couchage
– également relevable – auquel on accède en prenant appui sur le mobilier ou les sièges cabine selon le sens d’ouverture du toit, ou encore par une échelle amovible. Rien de tel qu’un
essai pour évaluer la commodité d’accès. Ôtez vos chaussures et allez vous coucher « pour de rire » comme disent les enfants à qui ce lit est plutôt destiné. Faites-le toutes portières fermées, ainsi pourrezvous apprécier à sa juste valeur sa facilité d’accès. Ce sera également le meilleur moyen de juger du confort de ce couchage. Pour lui, hauteur contenue oblige, pas d’épais matelas, mais bien souvent un sommier à lattes ou à coupelles compensant la faible épaisseur (4 ou 5 cm) de la mousse. Si le sommier participe du confort nocturne, la présence d’une coque – ou d’un rebord frontal – interdisant le glissement du matelas durant le sommeil, de petits plans de dépose ou de vide-poches, d’un éclairage – de préférence un spot sur flexible – renforcera l’agrément de cette chambre haute. Sans oublier celle d’un filet antichute pour les jeunes enfants. Ce « passage à l’étage » sera également l’occasion d’évaluer de visu l’opacité de la toile de la paroi. Les adeptes de la grasse matinée tourneront le dos à la fine toile écrue, lui préférant une toile épaisse et foncée atténuant mieux la lumière matinale. Quelques marques (Campérêve, Glénan Concept-Car, Stylevan Origin…) proposent en option des kits isolants multicouches permettant d’affronter les nuits fraîches d’arrièresaison. Un équipement que l’on pourra associer à l’option chauffage lorsque celui-ci n’est pas de série.
Moins long, moins large, moins haut qu’un fourgon aménagé, le van se plaît à mélanger les genres, se faisant à la fois véhicule de loisirs et véhicule du quotidien.
Une double fonction pour laquelle les marques ne manquent pas de propositions variées, privilégiant une fonction plus qu’une autre ou les équilibrant, comme sur l’agencement baptisé « California » du nom du modèle commercialisé par Volkswagen. Chez cet incontournable au succès jamais démenti, dont toutes les marques sans exception, d’Adria à West Camper en passant par Hanroad et Reimo, ont adopté le plan avec grand meuble longitudinal et banquette centrale, la vie s’organise autour d’un espace dégagé, ouvrant sur la cabine, la partie cuisine et
l’extérieur. Dans cet espace, entre banquette et sièges cabine pivotés, une table de dînette prend place à l’heure du repas en occultant partiellement et provisoirement l’accès au réfrigérateur. Le soir venu, cette banquette (en deux ou trois places selon les modèles) se transforme en un tour de main en un couchage dont on améliorera le confort en le dotant d’un surmatelas. Lorsqu’elle est coulissante, elle se fait plus conviviale durant les trajets ainsi qu’à l’heure des repas, tout en rendant le coffre arrière modulable. Cet agencement facile à vivre présente un volume de rangement plutôt favorable au regard de sa capacité d’accueil nocturne et pourra s’enrichir d’un WC chimique portable. Quelques marques (Campster, Campérêve, Westfalia) ont, sur la base de cet agencement, développé des versions pouvant offrir jusqu’à sept places carte grise tout en demeurant des quatre places nuit ! Ces modèles très modulables (sièges arrière coulissants amovibles, meuble cuisine amovible) présentent une polyvalence appréciée des familles en dépit de volumes eau et frigo revus à la baisse.
Pour garder le bénéfice de l’accès arrière, des agencements rapprochent la banquette de la cabine, la positionnent contre la carrosserie et implantent la cuisine à l’arrière avec en vis-àvis un meuble dédié au rangement. Le passage avant/arrière y est étroit mais la cuisine, souvent en L, est toujours accessible et bien dégagée tandis qu’en dînette, le siège chauffeur pivote plus librement. Bien qu’il perde son coffre, cet agencement conserve sa polyvalence. Adopté par quelques marques (Dreamer, Ford, Lando, MCC, Stylevan…), il s’enrichit d’équipements ou présente une variante, assurant l’indépendance sanitaire grâce à un WC à cassette et, selon les marques, un receveur de douche de faible profondeur encastré dans la zone arrière. Si l’utilisation du WC n’impose aucune contrainte, il n’en est pas de même de la douche réclamant l’installation préalable d’une protection et de pas mal de précautions à l’usage. Pour un espace toilette moins contraignant, on pourra leur préférer les agencements similaires développés par Campérêve et Westfalia sur lesquels le cabinet de toilette occupe toute la zone arrière et forme sas. Positionnée latéralement, la cuisine se rapproche de la dînette et délimite un couloir autorisant une circulation à bord légèrement plus aisée. Chez eux on gagne un peu en rangements mais la conception de leur dînette réclame un supplément de manipulation pour sa transformation en couchage. Très proche de ces modèles, la variante de chez Font Vendôme condamne l’accès arrière en attribuant au cabinet de toilette un compartiment indépendant. Il y a là au final de quoi satisfaire nombre d’attentes.
Comme sur un fourgon !
S’il est un agencement qui ne manque pas de surprendre quiconque découvre le monde du van, c’est bien celui permis par une légère transformation de la carrosserie. L’élargissement de cette dernière au niveau des
parois arrière par des joues d’extension en polyester augmentant la largeur intérieure et autorisant du même coup l’implantation d’un… lit transversal permanent ! Un lit faisant bénéficier de son confort (sommier à lattes, épais matelas) à tout passager ne dépassant pas sous la toise le mètre quatrevingt, ou alors de peu. Pour cet agencement, la dînette sollicite les sièges de cabine et la cuisine s’installe, selon les modèles, sur la droite ou sur la gauche selon que l’agencement dispose d’une dînette de deux ou quatre places, d’un ou deux sièges arrière amovibles, d’un espace toilette central et modulable (WC, receveur de douche, voire vasque pour certains). Chez eux, penderie et grand coffre arrière sont de mise et l’autonomie en eau ne fait pas dans la restriction, tant s’en faut. Seules deux marques
– JCG Créations et Stylevan Origin – ont inscrit cet agencement à leur catalogue. Un couchage arrière trouve également place à bord des modèles conçus par Armorique Van et Évasion 24. De stricts deux places disposant d’un WC portable, d’une dînette centrale et d’un bon volume de rangement. L’offre d’Évasion 24 se distinguant par l’absence de joue d’extension et des dimensions de lit permettant d’y dormir de biais dans l’un et longitudinalement dans l’autre. Une formule illustrant le savoir-faire des concepteurs de vans dont l’ingéniosité parvient à faire « du grand dans du petit ». Que ces vans soient issus des usines de la quinzaine d’industriels ou des dizaines d’indépendants du secteur, tous en offrent bien plus qu’un simple regard extérieur peut laisser supposer.