Var : évasions varoises
La côte varoise offre une diversité propre à enchanter les amoureux de la mer, notamment autour du fort de Brégançon, lieu hors du commun situé au pied du massif des Maures. Mais pour échapper à l’affluence record que le département, le plus ensoleillé de
Sur les 430 km de côtes que compte le littoral varois, s’il ne fallait choisir qu’un seul endroit pour séjourner avant de découvrir l’arrièrepays, notre préférence reviendrait à Bormes-les-Mimosas. Référencé parmi les plus beaux sites de France, le village médiéval, étagé sur le flanc du massif des Maures, règne à la fois sur la route des Crêtes, les 17 km de plages faisant face aux îles d’Or, la station nautique du quartier de la Favière (premier port européen certifié « port actif en biodiversité »), les onze domaines viticoles produisant des vins AOC Côtes de Provence, et sur le fort de Brégançon, devenu résidence officielle des présidents de la République en 1968. Favorisées par un climat d’une grande douceur et par une lumière d’exception, près de 700 espèces de fleurs exotiques, dont quelque 90 de mimosas embaument les ruelles de la vieille ville. Le fleurissement est ici un véritable art de vivre. Une richesse botanique récompensée depuis 1970 par l’attribution de nombreux prix dont la distinction suprême : la médaille d’or au concours européen des villes et villages fleuris, et, depuis peu, le label « Jardin remarquable » pour le parc Gonzalez situé à l’entrée du village. En février, ne manquez pas, le défilé de chars fleuris, l’un des plus anciens corsos de la Côte d’Azur. Quittez le pays du mimosa pour celui des châtaignes par la belle D41 aussi étroite que sinueuse via Collobrières, petite capitale des Maures, qui s’est fait une spécialité de ses marrons glacés. Poursuivez par la D39 puis par la DN 7 jusqu’aux Arcssur-Argens, bourg viticole dominé par un quartier médiéval fort pittoresque. À l’est du village, la D91 conduit à la chapelle Sainte-Roseline, édifice incontournable des Arcs. Construite au XIe siècle, elle présente un intérieur d’exception où voisinent un retable de la Nativité, un jubé très rare, mais aussi quelques oeuvres d’artistes contemporains : une mosaïque de Marc Chagall, un bas-relief en bronze attribué à Alberto Giacometti et des vitraux signés Jean Bazaine et Raoul Ubac. Des Arcs, passez par Le Muy, « Terre de rencontres » reliant le Massif des Maures à celui de l’Estérel. Puis par les gorges du Blavet, à travers un paysage grandiose bordé de surprenantes falaises rouges, transitez par Callian et son château médiéval, jusqu’à Mons-en-Provence, le plus élevé des neuf villages perchés du Pays de Fayence.
Circuit des Villages perchés
Loin de la foule, Mons est un petit coin de paradis. Au détour des ruelles tortueuses dotées de noms croquignolets, on découvre des maisons ornées d’enseignes en fer forgé représentant les métiers d’antan. Les terrasses de la place Saint-Sébastien offrent un
panorama exceptionnel sur le littoral. Quand le temps le permet, on aperçoit même les sommets corses ! De Mons, empruntez la petite D563 jusqu’à Fayence, l’une des plus belles communes de l’arrièrepays. Avec sa tour de l’Horloge et son campanile qui dominent la vallée, le village aux pittoresques ruelles en calade a conservé une partie de ses remparts, notamment sa porte sarrasine. Du haut de la colline, la vue porte jusqu’aux Maures et à l’Estérel et permet de découvrir l’ancien aérodrome militaire, devenu l’un des plus grands centres de vol à voile d’Europe. Six kilomètres plus à l’est par la D19, vous arrivez à Seillans, l’un des Plus Beaux Villages de France. Ses maisons ocre, rousses et fleuries, étagées en gradin à flanc de colline, ses ruelles pavées de galets, ses passages voûtés, ses placettes, ses fontaines et lavoirs anciens et ses paysages de vignes et d’oliviers, en font un village provençal remarquable. Indéniablement notre préféré en pays de Fayence. Pour mieux le découvrir, procurez-vous le dépliant « Au fil des ruelles ». De retour en Dracénie, le circuit des Villages perchés constitue là aussi l’un des aspects les plus caractéristiques de l’habitat méridional. Construits pour la plupart au Moyen Âge pour résister aux incursions des pillards et envahisseurs, ces bourgades protégeaient les terrasses dont les cultures nourrissaient l’ensemble des habitants. Après l’exode rural du début du XXe siècle, certains d’entre eux connaissent aujourd’hui un regain de dynamisme grâce au tourisme et aux artistes qui ont réinvesti les lieux. C’est le cas des communes de Bargemon, Claviers et Callas situées le long de l’impressionnante D25, l’une des routes des Villages perchés et des Panoramas de Dracénie. En arrivant sur le site des Gorges de Pennafort au sud de Callas, vous serez surpris par la hauteur du précipice et la verdure qui entoure les parois. Le spectacle du défilé, vu d’en haut, est tout bonnement exceptionnel. Plus au nord, sur la même D25, vous arrivez à Bargème, site aussi classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Du haut de ce nid d’aigle situé à 1 097 m d’altitude, où subsistent de mystérieux vestiges médiévaux, on découvre un panorama inoubliable sur le plateau de Canjuers – le plus grand camp militaire d’Europe – et le Massif des Maures.
Des panoramas saisissants
Quittez ce vieux bourg hors du temps par la D21 jusqu’à Comps-sur-Artuby situé dans le Parc naturel régional du Verdon, en bordure des Gorges du Verdon. Les célèbres gorges, peut-être les plus impressionnantes d’Europe où les hautes falaises calcaires atteignent parfois 700 m de haut, forment un impressionnant canyon. La rive gauche du Verdon se découvre en empruntant la route de la corniche Sublime (D71), ponctuée de multiples belvédères comme les balcons de la Mescla, le pont de l’Artuby (un des hauts lieux du saut à l’élastique), la falaise des Cavaliers, le cirque de Vaumale, et le col d’Illoire qui marque la fin du défilé. Les perspectives sont toutes impres
sionnantes. Aucun risque de vous lasser ! En arrivant à Aiguines, vous pourrez faire de magnifiques photos du château, avec les eaux émeraude du lac de Sainte-Croix, le quatrième lac artificiel de France, en toile de fond. Au sud du lac, bordé de plages propices à la détente et aux activités nautiques, les villages de Bauduen et Baudinard-sur-Verdon vous surprendront par leur environnement naturel. Pour profiter de l’un des points de vue les plus saisissants sur l’étendue d’eau, rejoignez à pied la chapelle Notre-Dame de Baudinard. La petite randonnée vaut vraiment le détour ! Poursuivez votre itinéraire jusqu’à Aups, la capitale varoise de la truffe noire. Tous les jeudis matin en hiver, un marché aux truffes (appelées diamants noirs ou rabasses localement) se tient sur la place principale. Au coeur de la commune, un musée gourmand, interactif et très instructif, lui est entièrement consacré. De son passé, ce village de caractère a conservé des vestiges de fortifications, quelques vieilles rues ponctuées de lavoirs, de fontaines, de cadrans solaires et une superbe collégiale de style gothique. En été, la proximité du lac Sainte-Croix confère à la cité une ambiance presque balnéaire. Plus au sud par la D31, Salernes s’étend au pied des ruines d’un château médiéval dans une large vallée bien irriguée par des cours d’eau. Son église romane a la particularité de posséder deux clochers ! Réputé pour sa production de carreau hexagonal appelé tomette, le village dispose d’un musée, qui, dans un cadre architectural inattendu, retrace la tradition céramique du canton de la préhistoire à nos jours. La maison Terra Rossa présente, audelà de la richesse locale, des artistes internationaux renforçant le caractère d’art majeur de la céramique. Un vrai coup de coeur !
Musées et patrimoine
Gagnez ensuite Villecroze qui doit cette appellation de ville creuse aux grottes percées dans la falaise de tuf d’où dévale une cascade de 35 m de haut. Un seigneur y fit aménager au XVIe siècle une habitation troglodyte que l’on peut visiter d’avril à octobre.
À 6 km au nord-est de Villecroze, la cité médiévale de Tourtour, avec ses monuments répertoriés, ses maisons de style Renaissance aux façades ouvragées, est pourvue d’un patrimoine culturel absolument remarquable. Perché au sommet d’une colline où de nombreux artistes ont
élu domicile, Tourtour surnommé le Village dans le ciel de Provence, bénéficie d’un panorama majestueux portant sur les massifs des Maures, de la Sainte-Baume et de la Sainte-Victoire et par temps clair jusqu’au mont Ventoux. Plus à l’ouest sur la D51, prenez le temps de vous arrêter à Ampus pour une promenade le long du Chemin de l’eau, puis à Châteaudouble, le gardien légendaire des Gorges de la Nartuby, où vous pourrez emprunter l’une des 400 voies d’escalade aménagées sur sept différents sites. Juché sur le rebord d’une falaise surplombée par une tour de guet, ce bout du monde qu’aucune route ne desservira jusqu’au XIXe siècle, est probablement le village perché le plus étonnant de Dracénie. Pour terminer votre itinéraire, prenez la D54, via Figanières, jusqu’à Draguignan. Difficile d’imaginer, en visitant cette sous-préfecture, qu’elle fut au XVe siècle la quatrième ville de Provence. Quand on arrive, le charme n’est pas immédiat mais en pénétrant dans son vieux quartier, dominé par la tour de l’Horloge, on s’aperçoit qu’en mariant grands boulevards, placettes ombragées, rues piétonnes et musées, la cité du Dragon qui rayonne aujourd’hui sur 23 villages dracénois, offre l’attractivité d’une capitale. Ne manquez pas le musée des Arts et Traditions populaires, possédant l’une des plus belles collections d’objets ethnographiques en France, le musée de l’Artillerie retraçant l’évolution technique de l’artillerie française du Moyen Âge à nos jours, et enfin le cimetière américain (861 sépultures), lieu unique qui honore le Débarquement oublié du 15 août 1944 en Provence.