au fil des plaisirs
La vallée de la Dordogne, classée Réserve de biosphère par l’Unesco pour la préservation de son patrimoineii naturell et culturel,l est un territoire profondément attaché à sa rivière. Réputé pour ses châteaux légendaires, ses sites préhistoriques, ses paysages sauvages, ses jardins luxuriants, et pour le charme de ses villages, ce riche territoire envié par la douceur de son art de vivre et sa gastronomie est une destination idéale pour satisfaire vos goûts et vos envies.
Capitale du Périgord noir, Sar la t-la-C anéda est un site touristique majeur en Dordogne. Possédant un ensemble urbain médiéval parmi les plus importants du monde, le secteur sauvegardé, défini sur 11 ha, dispose d’une densité unique de monuments historiques classés ou inscrits. Parcourir son lacis de ruelles pavées et de placettes pittoresques bordées d’hôtels particuliers, c’est effectuer un saut fantastique dans le temps. Pour preuve, la cité a régulièrement été choisie par des cinéastes pour
servir de décor à des films historiques( Le capitaine Fracas se, Les Misérables, Jacqu ou le Croquant …). Faut-il préciser que Sarlat est également célèbre pour sa gastronomie ? Les recettes paysannes se transmettent de génération en génération et contribuent à une réputation culinaire qui justifie à elle seule l’afflux des milliers de visiteurs du monde entier. La place de la Liberté, bordée de terrasses, est le siège du marché traditionnel du mercredi et du samedi, repaire de la truffe noire – la truffe noire de Lalbenque et du Quercy est inscrite depuis décembre 2020 au patrimoine culturel immatériel de France –, châtaigne, noix, mais également les fromages locaux, tels que le cabécou, les vins de Dordogne (vins de Bergerac, vin de Domme) et tout ce que les canards et oies du Périgord peuvent nous offrir, foie gras, magret, confits et autres charcuteries fines. Savoureux produits que l’on retrouve à la Maison Pélégris, épicerie fine et lieu de dégustation, située face à la mairie. À côté de la place, dans l’ancienne église Sainte-Marie restaurée par Jean Nouvel, le marché couvert aux mille saveurs fait la fierté des Sarladais. L’architecte a créé en 2013 un ascenseur panoramique permettant de monter au sommet du clocher. De ce belvédère remarquable situé à35m de haut, vous toiserez 1 000 ans d’Histoire et découvrirez les édifices emblématiques de la cité, les portes des anciens remparts, le Présidial, l’abbaye Sainte-Claire, les tours de noblesse, la Lanterne des Morts, la cathédrale Saint-Sacernos, l’hôtel Plamon, la maison de La Boétie… et l’ancien évêché qui abrite l’Office de tourisme où vous pourrez glaner une foultitude d’informations pour préparer votre itinéraire, le « département aux 1001 châteaux ». En commençant par celui de Beynac-et-Cazenac. Perché sur l’une des plus belles falaises de la vallée, ce château édifié au XIIe siècle est une véritable forteresse protégée par une double enceinte. Durant la guerre de Cent Ans, il servit de bastion français – la rivière Dordogne servant de frontière – face au château de Castelnaud occupé par les Anglais. Du sommet, la vue est imprenable sur la campagne environnante et sur le village – classé parmi les plus beaux de France – avec ses venelles grossièrement pavées descendant en cascade vers la rivière.
On comprend mieux pourquoi Beynac séduisit autant de cinéastes pour le tournage de films : LaFillede d’Artagnan de Bertrand Tavernier, LesVisiteursII de Jean-Marie Poiré, Jeanne-d’Arc de Luc Besson... Le temps de reprendre la route et l’on rejoint les jardins suspendus de Marqueyssac, site classé situé sur la commune de Vézac. Sur un éperon rocheux, à 130 m au-dessus de la rivière et autour d’un château du XIXe siècle coiffé d’une toiture en lauze, le parc de 22 ha agencé en terrasses vous offre des points de vue inoubliables sur les châteaux environnants et les méandres de la Dordogne. Les allées bordées de 150 000 buis centenaires taillés à la main mêlent sur 6 km, salons de verdure, parcours d’eau, l abyrinthes, volière, pavillon de la Nature et belvédères. En saison, plusieurs activités sont organisées pour petits et grands : ateliers de bricolage, parcours entre les arbres ou à flanc de falaise (Via Ferrata), initiation à l’escalade, mais aussi des soirées aux chandelles avec animations musicales dignes des plus beaux contes de fées. En face, sur l’autre rive, le château de Castelnaud, datant du XIIe siècle et le plus visité du sudouest français, fusionne parfaitement avec le village à ses pieds. Exemple de fortification médiévale, il est consacré à l’art de la guerre au Moyen Âge. En le visitant, vous pourrez contempler les collections qui s’articulent avec dynamisme dans les quinze salles.
Visite chez Joséphine Baker
Également situé sur la commune de Castelnaud-la-Chapelle, le château des Milandes, construit en 1489, sera un autre temps fort de votre balade en vallée de Dordogne. Audelà de la beauté architecturale du bâtiment, le site doit surtout sa réputation à l’ancienne propriétaire des lieux : Joséphine Baker, la star du music-hall, au destin hors du commun. En parcourant l’intérieur du château, vous découvrirez de magnifiques collections qui retracent la vie et l’oeuvre de l’artiste, rassemblées avec passion au fil des années par Angélique de Saint-Exupéry, l’actuelle propriétaire. Des bandesson d’époque, des interviews et des chansons diffusées vous plongeront encore davantage dans l’univers de cette grande diva avant-gardiste. Pour prolonger les plaisirs de la visite, vous pourrez flâner dans le parc du château et ses jardins à la française, admirer la chapelle seigneuriale nouvellement restaurée depuis la terrasse panoramique, ou encore assister à des spectacles de fauconnerie. Autre carte postale, La Roque-Gageac, également classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Cerné par les falaises d’une part et la rivière de l’autre, la cité bénéficie d’un microclimat presque méditerranéen grâce à son exposition plein sud. Sur fond de jardin exotique avec ses palmiers, ses bougainvilliers, ses bananiers…, la cité médiévale aligne de jolies demeures aux façades dorées en toits de lauze, avec en vedette le manoir de Tarde, de style Renaissance, et le fort troglodytique du XIIe siècle, ancien refuge des évêques de Sarlat. Dans cet ensemble architectural qui semble avoir été taillé dans la roche, n’hésitez pas à prendre de la hauteur en arpentant les ruelles du village, puis au terme de votre ascension, par l’escalier vertigineux de 140 marches posé au-dessus du vide qui mène au fort, vous profiterez d’une muséographie moderne retraçant l’histoire du site et d’une perspective à couper le souffle sur les méandres de la
Dordogne. Pour découvrir le village de la rivière, le meilleur moyen est d’embarquer à bord d’une gabarre pour une visite commentée sur la vallée des cinq châteaux. Et ensuite pourquoi ne pas faire une halte gastronomique « O’Plaisir des Sens », pour déguster une cuisine bistronomique typiquement périgourdine ! Mettez ensuite le cap sur Rouffillac-de-Carlux, en frontière du Lot. Idéalement située entre Sarlat et Souillac, la Gare Robert Doisneau, lieu unique en France, est la seule exposition permanente dédiée au célèbre photographe humaniste français, auteur du non moins célèbre cliché «LeBaiserdel’Hôtelde Ville»! Ce nouvel espace culturel et touristique entièrement gratuit est principalement dédié à celui qui a immortalisé en 1936 par ses photographies, des vacanciers bénéficiant des premiers congés payés sur le quai de cette gare.
Des sept viaducs aux sept tours
Le temps de reprendre la D703 et vous arrivez à Souillac, première étape de votre escapade en vallée de la Dordogne, dans sa partie lotoise. Entre rivière et vieilles pierres, cette ville de contrastes mérite que l’on s’y attarde en raison de ses sept viaducs, de sa remarquable église abbatiale Sainte-Marie de style romano-byzantin et de sa collection unique d’objets mécaniques au musée del’ Au tomate. Plus à l’est, Martel, que l’on surnomme la ville aux sept tours, était une riche bourgade marchande et une étape importante sur la route du pèlerinage vers Rocamadour dès le début du XIIe siècle, avant de connaître un deuxième âge d’or au XIXe siècle grâce au commerce de la truffe. Munissez-vous du livret « Parcours de Martel » qui présente un aperçu historique et un parcours détaillé passant par quelques majestueux monuments : le palais de la Raymondie, surmonté d’une tour transformée en beffroi, la halle remarquable pour sa charpente où se tient le marché de producteurs locaux les mercredis et samedis, l’hôtel Fabri et sa tour d’escalier en vis, l’église Saint-Maur construite en trois étapes (église romane, église gothique et tour-clocher), la Tournemire qui servit de prison sous l’Ancien Régime et les nombreux hôtels particuliers et maisons de caractère. Plus au sud par la D840, au coeur du Parc naturel régional des Causses du Quercy, Rocamadour, accroché à la falaise qui surplombe l’impressionnant canyon de l’Alzou, est un véritable défi à l’équilibre. Dans un déploiement vertical de rochers et de toits, le village est une prodigieuse superposition de maisons et de sanctuaires. Cité mariale et haut lieu de pèlerinage de l’Occident chrétien du XIIe au XIVe siècle, Rocamadour est aussi l’un des sites les plus visités de France avec un million de visiteurs par an, dont 30 000 pèlerins. Le Grand Escalier de 216 marches que les pénitents gravissaient à genoux conduit à l’esplanade des sanctuaires où se côtoient
la basilique Saint-Sauveur, la crypte Saint-Amadour (classées au patrimoine mondial) et les sept chapelles évoquant les sept sacrements de la religion catholique, dont celle de Notre-Dame vouée au culte de la Vierge noire. L’ensemble est dominé par le palais des Évêques de Tulle. Le chemin de croix conduit au château et à la croix de Jérusalem où a été aménagé un belvédère qui permet d’embrasser du regard le magnifique défilé bordé de falaises noyées dans la végétation, et parfois des majestueux rassemblements de montgolfières. Rocamadour a donné son nom à un fromage de chèvre au lait cru (AOC) qui, crémeux ou sec, est tout simplement irrésistible ! Sur les hauteurs du sanctuaire, par la D36, la Forêt des Singes vous fera vivre une expérience immersive en compagnie de 150 macaques de Barbarie, appelés magots, évoluant en totale liberté dans une forêt de 20 ha qui permet de les observer dans des conditions proches de la vie sauvage. Les guides du parc, véritables passionnés, révèlent tous les secrets de cette espèce menacée. Le leitmotiv du parc : « Mieux connaître l’espèce pour mieux la protéger ».
103 mètres sous la terre
À 15 km de Rocamadour par la D673, le gouffre de Padirac saura également vous captiver par son univers féerique. Après une descente vertigineuse à 103 m de profondeur au milieu d’une cavité naturelle circulaire de 33 m, vous embarquerez sur la rivière souterraine pour une promenade en barque le long des galeries majestueuses, formation géologique unique au monde. Poursuivez à pied jusqu’à la salle du Grand Dôme, l’une des plus grandes salles visitables de France, dont le plafond culmine à94m. Avant de remonter, allez jeter un oeil à l’exposition « Explorations et faces cachées », constituée de 11 panneaux lumineux qui illustrent un univers souterrain inaccessible au public, soit 42 km de galeries s’étendant au-delà du parcours de 1 km ouvert au public. En direction de SaintCéré, deux autres villages labellisés « Plus Beaux Villages de France » compléteront le charme de votre visite. Loubressac forme une bourgade harmonieuse avec ses magnifiques bâtisses et ruelles médiévales. Le film de Georges Lautner «Quelques messieurs trop tranquilles », a été tourné en grande partie dans ce village perché. En vous perdant dans les rues intimistes vous reconnaîtrez sûrement les lieux. De la terrasse de l’église, vous profiterez d’un panorama sans égal sur la vallée. Plus au sud, Autoire, autrefois surnommée le « Petit Versailles », est blotti dans un impressionnant cirque naturel formé par de hautes falaises calcaires. Gentilhommières à tourelles, maisons à colombage ou à encorbellement, pigeonniers et manoirs, font d’Autoire un autre ensemble architectural de toute beauté. La dernière étape de notre itinéraire vous conduit à Saint-Céré, ville médiévale qui a su préserver son patrimoine architectural, avec ses maisons anciennes, ses hôtels particuliers et sa belle place du Mercadial. Dominant la ville, le château de Saint-Laurent dresse ses quatre tours vers le ciel. Jean Lurçat en fit l’acquisition sur un coup de foudre en 1941. Dans ce superbe site à la mesure de sa démesure, Lurçat réalisa la plupart de ses oeuvres emblématiques, comme LeChantdu Monde ou La Tapisserie de l’Apocalypse. Le talent, l’imagination, la fantaisie de l’artiste tapissier aux multiples facettes brille dans tout le manoir transformé en atelier-musée. Avant de quitter la forteresse, n’oubliez pas de faire le tour des remparts, le panorama sur la vallée y est grandiose.
Remerciements à Anna Crépin (Lot Tourisme) et Katia Veyret (Sarlat Tourisme) pour leur bienveillance et leur professionnalisme.