Majestueuse vallée du Trieux
Il occupe une place à part dans le coeur de la géographie costarmoricaine. C’est indéniable, le fleuve Trieux rime avec majestueux. À marée basse il découvre ses filons de roches dorées, à marée haute il fait le fier jusqu’à la mer.
Vous partirez du port de Pontrieux vers Pleudaniel. La balade au printemps est merveilleuse et photogénique ! Le Trieux, dès la sortie du bourg, s’élargit pour rapidement devenir ce fleuve qui formera, à Lézardrieux, un superbe estuaire. Première visite au domaine départemental de la Roche-Jagu, impressionnante bâtisse sur les bords du Trieux. Roulez tranquillement – en direction de Pleudaniel – sur la D787, avant de tourner à droite dans l’allée balisée à l’entrée par deux panneaux en acier Corten. Au coeur du Trégor, surplombant l’estuaire du Trieux, le château est à deux faces. Côté pile, une façade aux nombreuses ouvertures, de type résidentiel avec ses parcs, jardins et potagers, et côté face, un profil plus militaire et très abrupt qui plonge vers la rive gauche du Trieux et permet aux visiteurs d’avoir un point de vue exceptionnel sur une boucle du fleuve. De La Roche-Jagu pour vous rendre à Lézardrieux votre camping-car roule rive gauche du Trieux, remontant vers le Nord. Difficile d’échapper à cet axe. Mais les curieux, ceux qui aiment prendre leur temps, feront quelques infidélités à ce cordon qui relie l’intérieur à la côte. D’abord au moulin à marée du Passage. L’endroit, dans une nature préservée, est épatant pour y randonner, marcher ou tout simplement vous poser dans l’herbe et pique-niquer. Mais il faudra vous engager sur des petites routes, à pied, à vélo. Pas de camping-car ! Auparavant vous le poserez sur le parking de la mairie, de la poste, de Pleudaniel : 3 places vous sont réservées. Un panneau le précise et pour 24h maximum. Vous pourrez donc y dormir. De l’église, reve
nez sur vos pas – ou vos roues de bicyclette – et au rond-point, virez à gauche toute, chemin de Coz Meguereno, puis route du Passage, vers l’ostréiculture installée sur les berges du Trieux. En suivant la rive vous prenez la direction du moulin à marée. Une balade très sympathique ! Plus indiqué pour des camping-cars – car l’endroit, champêtre, peut servir d’abri la nuit – le hameau de Camarel en Pleudaniel, situé à 1,2 km de la sortie du bourg vers Lézardrieux. Posez votre camping-car le long de l’anse de Goz-Iliz. Sur la grève, des bateaux posés, échoués à marée basse. Et marchez tranquillement vers la chapelle Notre-Dame-de-GozIliz, la vieille chapelle en breton. Saint Maudez, l’évangélisateur de cette contrée y a rendu la vie à l’enfant d’un seigneur des lieux. En reconnaissance il fit bâtir un sanctuaire. L’édifice actuel date de 1716. Les curieux remarqueront une ouverture surmontée d’une moulure ornée d’écus aux armes du fondateur de cette chapellerie décorée de statues en bois, dont celle de la Vierge de Goz-Illiz, vénérée lors d’un pèlerinage le 15 août. Une fontaine à mur-pignon en pierre se dresse à une vingtaine de mètres au sud, en contrebas du tertre de l’église. Vous êtes à cinq minutes de Lézardrieux. Ici la vallée prend tout son sens. Passez le pont qui la relie au territoire de Paimpol, elle est superbe car maritime. Au gré des marées le paysage change, époustouflant de beauté, margé de roches, de bois et sur ses eaux, saupoudrées de mouillages, de bateaux. Lézardrieux – ses fans, ses inconditionnels le savent déjà – fut un havre de paix pour le chanteur et compositeur Georges Brassens qui avait adopté cette bourgade et acheté son « refuge breton » sur les hauteurs du port, face au Trieux. Au port vous ne manquerez pas de remarquer une « tête de feu ». C’est l’ancienne lanterne du phare des Triagoz qui marque l’entrée du service des phares et balises de Lézardrieux. Montée en 1925, démontée en 1981, elle fait désormais la joie des photographes. Vous terminerez votre course dans un endroit plus que merveilleux pour la nuit. L’Île à Bois. Et dans ce lieu magique, improbable, que l’on pourrait croire interdit aux camping-cars, un parking vous est bien réservé. « Non ? » mais « Si ! ». Un panneau vous le confirmera. Extra les Bretons !