Vers Guérande, cité bretonne
Votre circuit débute les pieds dans l’eau, à Piriac-sur-Mer. L’océan et ses plages sont là, à deux pas de l’église et du centre bourg. Au départ de ce petit village de pêcheurs, charmant, ce tracé vous emmène à la découverte de Guérande, fief d’une presqu’île réputée pour son sel.
Le petit bourg de bord de mer de Piriac-sur-Mer dissimule bien son jeu. Cette « petite cité de caractère » est d’abord une vraie carte postale avec ses ruelles très fleuries parsemées de roses trémières, d’hortensias, ses petites maisons de pêcheurs au charme fou et ses belles plages de sable fin, très fin : plages de Port au Loup, de Port-Kennet, et la très belle plage Saint-Michel. Pour accéder à ce petit bijou, y séjourner, les services touristiques de « La Baule-presqu’île de Guérande » vous proposent un carnet de voyage (demandez-le dans les offices de tourisme) qui répertorie les aires de camping-car. À Piriac, elles portent le nom d’aire de Brambell, Kervin-Lérat, La Tranchée. Des aires CampingCar Park, ouvertes toute l’année. Si vous êtes à pied, celle de la Tranchée, à 500 m du centre, est pour vous. Si vous êtes équipés de bicyclettes, alors n’hésitez pas, adoptez Brambell. À Piriac, le passé lointain refait surface… Des fouilles ont mis en évidence une villa gallo-romaine. Les traces d’un pressoir prouvent l’existence d’une activité viticole et donc d’un ensoleillement exceptionnel – bon signe pour les vacances –, d’élevage, de maraîchage. Mais dans ce petit périmètre c’est le Murex qui était source de convoitise, car ce minéral permet d’obtenir du pourpre, une couleur très prisée. Naturellement vous êtes en bord de mer : le village se développe donc autour de la pêche, des conserveries de sardines, un village qui, de 2 500 habitants l’hiver, passe à beaucoup plus l’été. Un village dont les rues, les places et les quais ont vu passer de grands personnages : Zola, Alphonse Daudet, et qui, place de la Chope, dévoile son patrimoine architectural. Il faut lire la nouvelle
d’Émile Zola, « Les coquillages de M. Chabre », pour mieux saisir le Piriac-sur-Mer du XIXe. Ainsi parle Anne Simon, guide qui propose des balades passionnantes. Et on déambule avec elle, rue de la Centenaire, rue des Huguenots, rue des Pêcheurs. En face, c’est l’île Dumet, unique île du département de Loire-Atlantique, destination idéale pour une randonnée nautique, en goélette – le Fillao est un voilier pédagogique pouvant transporter votre tribu –, ou en kayak. Au port, quai de Verdun, on devine ce que pouvait être le paysage de Piriac à l’époque des sloops sardiniers. Une porte s’ouvre donc sur le passé… À Guérande, ce sont quatre portes, que vous franchirez, qui s’ouvrent sur la cité intra-muros, mais pas seulement ! Quatre comme les quatre points cardinaux. La porte de Saillé (15e), au Sud, comme un apparat aux angles saillants qui donne sur la rue Saillé, étroite, la rue des antiquaires. La porte Vannetaise, au Nord. La plus ancienne s’ouvre sur la rue du même nom, large, et au loin apparaît le clocher de la collégiale Saint-Aubin et sa place animée d’échoppes, de cafés. Et rue des Lauriers vous remarquerez de petits personnages (chevalier, poissonnier, paludier…) en fonte, oeuvres de Nicolas Fedorenko. La porte Bizienne, à l’Ouest, la plus modeste qui mène à la chapelle Notre-damela-Blanche. Enfin, la star, la porte Saint-Michel, à l’Est, la porte principale de la cité, tournée vers Nantes. Sans doute celle par laquelle vous arriverez, à pied, car en suivant l’avenue de la Brière – vous aurez stationné votre véhicule sur le parking du même nom – elle vous y mène droit. Son logis du XVe, s’est refait une beauté en 2019. Redécouvrez ce monument emblématique de Guérande. Encerclée de remparts (XVe siècle), ses trois kilomètres de créneaux donnent au Guérande intra-muros son caractère unique dans cette partie de la Loire-Atlantique. « On la surnomme la Carcassonne de l’Ouest. Une centaine d’habitants vivent à l’intérieur de la cité. Et moi qui suis guide, je peux l’affirmer, l’été, il y a un monde fou ! Car le centre commerçant de Guérande est dans ces murs. » Ainsi s’exprime le guide Sébastien Daboval que vous aurez sans doute la chance de suivre si vous faites appel à ses services auprès de l’office de tourisme. « Guérande fut épargnée pendant la Seconde Guerre. Quand je fais la visite je la nomme cité bretonne. La ville close captive… »