Le Monde du Camping-Car

De la forêt à l’océan

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De Sainte-Eulalie-en-Born, étape appréciée sur le chemin de Saint-Jacques, ce tracé original fait la part belle à l’intérieur des terres landaises et quelques-uns de ses plus beaux villages. Avant de vous en retourner vers l’une des plus célèbres stations balnéaires landaises : Mimizan.

Le village de Sainte-Eulalie-en-Born est situé à la pointe sud du lac de Biscarross­e-Parentis. Son bourg de 1280 habitants, traversé par la D652, en plein coeur de la forêt des Landes de Gascogne possède néanmoins un vaste cadastre qui vous ouvre plusieurs portes : celle de l’océan, à l’ouest, une plage lacustre au nord, où l’on peut s’adonner à toutes les activités nautiques. Mais plutôt que de le traverser, faites étape dans ce bourg tranquille. À voir : une église qui appartenai­t aux chevaliers de Malte. Localisée sur le chemin de St-Jacques, elle est encore aujourd’hui une halte très appréciée des pèlerins. Et si le parking de la mairie n’est pas trop encombré, alors profitez de cette pause matinale, pause-café, pour admirer son joli lavoir du XIXe. Par la D.47 qui s’enfonce dans l’immense pinède, direction Pontenx-les-Forges, pour deux raisons. Dès l’entrée du village, à hauteur de l’église, posez votre camping-car – il y a largement la place – sur ce parking équipé d’une borne électrique. Si vous jetez un oeil attentif aux maisons aux alentours, au café-tabacpress­e et librairie, à la mairie, à l’école communale, à l’église aussi, bref, – et c’est la première raison – vous constatez que tous ces bâtiments ont été édifiés avec de la brique et une pierre, rouge, presque mauve, pourpre : la garluche ! Un grès ferrugineu­x, un matériau traditionn­el des Landes de Gascogne, utilisé pour construire des bergeries, des granges, des maisons et des églises. Ce patrimoine architectu­ral, très visible à Pontenx, témoigne des années fastes des forges et autres industries des XVIIIe et XIXe siècles. Le joli bassin et ses arches qui jouxtent l’église mettent l’accent sur l’existence de ce grès brun typique du sous-sol landais. La deuxième raison de passer à Pontenx-lesForges sera le clou de ce parcours matinal, car bien qu’éloigné du village, le quartier de Bouricos et de sa chapelle n’en fait pas moins partie. Pour dénicher cette chapelle et les surprises qui vous attendent, continuez sur la D626 en direction de Labouheyre, pendant cinq kilomètres. Soyez attentifs, Bouricos est indiqué discrèteme­nt sur la droite. Une petite route goudronnée – pas

très large mais ça passe – vous indique la direction. C’est une voie sans issue… Au bout, un parking et surtout un magnifique airial, typique des Landes. Son église, sa fontaine de dévotion, une grande maison ou Espitaou, et ses dépendance­s (miellerie, poulailler landais) où vivaient des moines jusqu’en 2012. Aujourd’hui les membres de l’associatio­n « Les amis de Bouricos » gèrent cet îlot de verdure, de sérénité, accueillen­t des pèlerins de Saint-Jacques, fêtent la SaintJean, proposent des exposition­s d’art et vous invitent, le jour où le four s’allume, à goûter son pain, tout frais, tout chaud. Merveilleu­x ! Un autre édifice religieux mérite votre attention. Vous passerez peut-être, en vous rendant à Mimizan-plage, sans y prêter attention. Alors voilà : le clocher-porche. Là, sur le bord de la D626, le clocher-porche de l’église Sainte-Marie-de-Mimizan est le dernier vestige d’un important prieuré bénédictin du XIIe siècle. Il est étonnant, recouvert en partie d’essences de bois. Derrière ses murs en brique se cache un portail sculpté de toute beauté. Réalisé au début du XIIIe siècle, ce joyau de l’art médiéval a conservé ses polychromi­es et possède une des plus vieilles représenta­tions françaises de SaintJacqu­es-de-Compostell­e. Le clocher-porche abrite également des peintures murales datées du XVe. Il est classé monument historique, labellisé Patrimoine Mondial grâce aux chemins de St-Jacques. Un espace muséograph­ique complétera votre visite. Et à côté, la sculpture d’une coquille stylisée réalisée par Evilo (plasticien­ne ayant vécu à Mimizan) indique les 1 000 km qu’il reste à parcourir pour arriver à Compostell­e. Winston Churchill aussi appréciait la station landaise dont il aimait peindre des toiles représenta­nt coucher de soleil et arrière-pays. Pour mémoire, une stèle, récente, inaugurée à côté de l’office de tourisme et placée au bord de l’avenue Maurice Martin représente­nt un chevalet, sa toile, la silhouette de ce grand homme et une inscriptio­n, « Ici, en 1920, Sir Winston Churchill plantait son chevalet et peignait l’entrée de Mimizan-les-Bains », rappelle cet événement. Pour ceux qui ne souhaitent pas affronter les chaleurs de l’après-midi sur la plage et préfèrent les ombrages de la promenade fleurie, le fleuron du fleurissem­ent à Mimizan. Située dans une anse du lac rattachée à la terre par un pont de bois, elle compte plus de 300 variétés de plantes. Ce paradis fleuri est beau tout au long de l’année et accueille, le 3e week-end de mai, la manifestat­ion Jardins en Fête.

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des plages.
Mimizan, les sauveteurs veillent sur la sécurité des plages.
 ??  ?? Avenue Maurice Martin, une stèle en l’honneur du peintre… Winston Churchill.
Avenue Maurice Martin, une stèle en l’honneur du peintre… Winston Churchill.
 ??  ?? Le boulanger des amis de Bouricos vous attend chaque été.
Le boulanger des amis de Bouricos vous attend chaque été.
 ??  ?? L’aire de Mimizan-plage, à l’entrée de la ville, est ouverte toute l’année.
L’aire de Mimizan-plage, à l’entrée de la ville, est ouverte toute l’année.
 ??  ?? Mimizan bourg et son trésor : le clocher-porche de l’église Sainte-Marie.
Mimizan bourg et son trésor : le clocher-porche de l’église Sainte-Marie.
 ??  ?? Les arches qui jouxtent l’église mettent l’accent sur l’existence d’un grès brun typique : la garluche.
Les arches qui jouxtent l’église mettent l’accent sur l’existence d’un grès brun typique : la garluche.
 ??  ?? Dispersés dans la forêt, ces pots de terre cuite rappellent l’exploitati­on de la résine.
Dispersés dans la forêt, ces pots de terre cuite rappellent l’exploitati­on de la résine.

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