Vers « Ka Breton, » à la découverte d’un diamant
Le diamant de Lévignacq est une exception de tranquillité champêtre, d’environnement préservé, avant de retrouver la joyeuse agitation de Cap-Breton, station balnéaire et port de pêche réputés.
Comme une barrière à l’océan, voici ContisPlage, station balnéaire de Saint-Julien-en-Born, connue des marins pour son phare, le seul du département 40. Le repérer, chemin de la lanterne, c’est borner l’aire de camping-car qui est à ses pieds. Il est distinctif de la côte avec sa bande à spirale noire sur un fond blanc qui sert d’amer. Son automatisation a entraîné la fin d’une présence : celle des gardiens, qui assurèrent sa veille pendant plus de 100 ans. À l’intérieur, un petit musée, ouvert d’avril à septembre, fera l’affaire des curieux, et du haut de sa tour (38 m) – on y accède par un escalier de 183 marches –, un panorama d’exception sur l’Atlantique, la canopée landaise et le cordon dunaire. On ne vient pas ici par hasard ! Bon, l’aire de campingcar fait boîte à sardines : c’est un banal parking, certes avec services et réservé aux seuls camping-cars, mais un parking, très poussiéreux quand ça « cogne » ! Et très médiocre en surface : vous stationnez en épi, à touchetouche avec votre voisin et encore, s’il y a de la place. Le site officiel référence 75 places là ou d’autres n’en verraient honnêtement que la moitié. Grand avantage : l’océan est à 50 pas ! Vous voilà prévenus. Mais Contis, c’est la plage tout au bout de la route. Le courant se jette à l’océan et offre à lui seul un spectacle de lumière et de couleurs à toute heure de la journée. Et pour les cyclistes, les pistes cyclables en forêt rejoignent la Vélodyssée TM qui passe au pied du phare. La boucle est bouclée. Les fans de surfs pourront faire un petit tour au Cap-de-l’Homy-Plage, l’une des plages les plus sauvages des Landes. Quant à nous, direction le premier village d’exception de ce tracé. 18 km – une broutille –
et à peine plus de 20 minutes, séparent Contis de Lévignacq. Lévignacq est un diamant. Vous êtes à la limite du Marensin, dans la plus méridionale des communes du pays de Born. On est d’abord surpris par la propreté de son environnement. Vous descendez vers le coeur du village par la rue des Tilleuls et pas un fil électrique ne dépasse. Les premières maisons à colombage défilent et la pignada cède sa place à de magnifiques chênes. Changement de décor. Avant l’église, sur votre gauche l’architecture du « foyer municipal » vous interpelle et avec lui, les maisons XIXe, restaurées avec grand soin. Vous stationnerez sur le beau parking « place de l’église » qui sert d’arrêt navette ville-plage. Vous descendez le marchepied de votre campingcar et là, surprise, seul le son de l’eau se fait entendre. Quel bonheur ! Mais quel bonheur ! Ce petit bruit cristallin vient de deux sources de son : celui du ruisseau du Vignac, juste en bas, et son eau transparente – un poisson, deux poissons…– qui glissent sur un lit de sable où s’accrochent des cheveux d’ange, renoncules d’eau. Mais un second bruit est là aussi, sous l’aire de piquenique ombragée : de la maison du médecin – une belle bâtisse tr aditionnelle – une r igole, comme une oeuvre artistique, laisse g l isser son eau vers le ruisseau. Vous êtes ailleurs, vous êtes à Lévignacq et c’est vraiment beau. Ensuite, faites un détour par Uza, 4 km plus au nord, au milieu de la pinède landaise. À voir, son lac aux berges verdoyantes, église, mairie, le tout à l’architecture d’origine, et les vestiges de ses forges ! Aujourd’hui ce cadre naturel, devenu le fief de l’asperge bio, contraste avec l’effervescence industrielle de son passé métallurgique jusqu’en 1981. Avant Cap-Breton, un crochet par Moliets vous permet d’admirer le courant de Huchet, merveille de la nature, très protégée, et une chapelle, perdue dans les pins. La chapelle templière de Maâ, située sur le chemin littoral de SaintJacques-de-Compostelle, était au XIIe un lieu de culte de la commanderie des chevaliers du temple. Leur mission ? Protéger les pèlerins. Un conseil : suivez la visite guidée, passionnante, en juillet et août. Une trentaine de kilomètres, très au sud, par la D79, changement de décor, changement de ton. Voici Cap-Breton, son estacade, son port et son marché aux poissons, ses plages, sa joyeuse effervescence...