Entre Causses, gorges et Cévennes
Itinéraire minéral et végétal pour ce circuit grandiose qui emprunte les routes du Causse Méjean, plonge dans les gorges de la Jonte et du Tarn puis s’envole sur la corniche des Cévennes. Du 100 % nature.
De l’air ! Grands espaces et tranquillité caractérisent la Lozère, héritière de l’ancien Gévaudan. Une terre sauvage qui offre l’avantage d’être le département français le moins peuplé. C’est aussi le plus haut de France (sans jeu de mots), puisque ses monts et ses hauts plateaux descendent rarement en dessous de 1 000 mètres. Dernier élément important, près de la moitié de la surface de la Lozère est recouverte de forêts. Cet itinéraire « Grandeur Nature » vous fait découvrir le sud du département. Débutons notre périple par la charmante cité de Meyrueis. Ce qui veut dire au « milieu des ruisseaux ». Ici l’eau enchante presque partout le promeneur, qui sera tout aussi ravi d’admirer les nombreux vestiges qui témoignent du passé prospère de la ville : vieilles rues, maisons de pierres, tours et remparts.
C’est depuis Meyrueis qu’en prenant la D986 vous pourrez faire une excursion à l’Aven Armand, grotte spectaculaire nichée dans les entrailles du Causse Méjean. Un funiculaire vous fait descendre à plus de 100 m sous terre, dans une incroyable forêt minérale composée de centaines de stalagmites. Certaines pouvant grimper jusqu’à 25 m, sous une voûte de 45 m de haut. Un son et lumière en 3D anime ce fascinant décor. En poussant un peu plus haut, sur les immenses étendues du Causse, vous atteignez Huresla-Parade, dernier sanctuaire des chevaux de Przewalski, une race d’équidés sauvages à la robe de feu. C’est en repassant par Meyrueis puis en prenant la D996 que vous remonterez les gorges de la Jonte, dont la profonde entaille enlace par le sud le Causse Méjean. La rivière s’engouffre dans un canyon dominé de hautes murailles calcaires façonnées par l’érosion. Le spectacle est de toute beauté, comme l’attestent l’arche naturelle de l’Arcade du Berger ou le Roc Saint-Gervais,
au hameau des Douzes. Après le joli bourg du Truel, arrêtez-vous à la Maison des vautours : vue imprenable depuis la terrasse d’observation qui permet de surveiller le vol de ces curieux rapaces, réintroduits dans les années 1970.
Le Rozier, joli par son nom comme par son cadre, marque le début des gorges du Tarn. Les sites sauvages se succèdent le long de la D907bis dans cet univers grandiose, avec la rivière émeraude qui serpente aux pieds d’impressionnantes murailles de pierre. De multiples possibilités de haltes s’offrent à vous le long du Tarn, afin de profiter de la quiétude d’une anse ou d’une plage de galets.
S’effile ensuite un chapelet de ravissants villages, comme agrégés au décor de roche, de vignes et de vergers. Aux Vignes, tournez à gauche sur la D995 pour entamer l’ascension vers le Point Sublime : un panorama à couper le souffle sur le canyon du Tarn et le Causse de Sauveterre.
A noter. L’activité incontournable dans les gorges est une balade en canoë (ou en kayak). Le Tarn est praticable sur une cinquantaine de kilomètres, du Rozier au Montbrun. Laissezvous tenter par une exploration au fil de l’eau, dans un cadre d’une stupéfiante beauté. Pour les non-initiés, privilégiez une première expérience entre le Cirque des Baumes et La Malène. Un parcours accessible de 8 km, qui permet de passer les Détroits, la partie la plus profonde des gorges. Et si l’expérience vous a plu, la navigation entre La Malène et Sainte-Enimie (13 km) permet d’admirer les plus beaux villages des gorges, dont fait partie Saint-Chély, entourée de falaises en forme de cirque. Inoubliable !
Après Sainte-Enimie, classée comme l’un des plus beaux villages de France, voici Castelbouc, dont les maisons troglodytes semblent incrustées dans la falaise calcaire. Puis Quézac, la fameuse source d’eau naturelle pétillante.
Avec ses toits de lauze lui donnant un air montagnard, la jolie cité cévenole de Florac Trois Rivières est aux portes du Parc national des Cévennes. Un cadre très différent de celui des gorges et des Causses, mais tout aussi exceptionnel. Ici aussi la nature s’exprime sans contrainte, au gré des hautes vallées aux allures alpestres, des torrents poissonneux, des prairies et des vergers, comme des cultures en terrasses (vignes, oliviers, mûriers), aux accents très méditerranéens.
Mettez le cap au sud, vers la forêt domaniale de l’Aigoual, splendide massif qui s’étend sur 16 000 hectares. C’est la quatrième plus grande forêt de France. Dire qu’en 1860 il n’en restait presque plus rien, et qu’il a fallu planter plus de 70 millions d’arbres (en 50 ans) pour lui donner cette splendeur actuelle. Le panorama qui se révèle au sommet de l’Aigoual (altitude 1 567 m) est absolument fabuleux. Puis remontez vers le nord pour rejoindre la corniche des Cévennes. Une route mythique qui suit la D9, sur une cinquantaine de kilomètres entre Florac et Saint-Jean-du Gard.
Les points de vue sur les vallées cévenoles sont à couper le souffle.
Parmi les plus beaux points de vue, ne manquez pas, près du Pompidou, le Champ de l’Aultre, immense prairie à la perspective infinie. De l’autre côté du col Saint-Pierre, vous voici dans le Gard.