Tous les contrastes de la Haute-Provence
Parfums et vieilles pierres, décors à la beauté brute et eaux turquoise, cet itinéraire vous fait passer du calme d’une placette de village endormi aux horizons infinis des gorges du Verdon. Accrochez-vous !
C’est à Sisteron, facilement accessible par l’autoroute A51 que débute cet itinéraire en HauteProvence. Le site est remarquable, avec sa puissante citadelle campée au-dessus de la ville et de la Durance qui coule à ses pieds. Henry IV disait qu’elle était « la plus belle for teresse de mon royaume » . La vue est superbe sur la nature environnante, avec pour point de mire le rocher de la Baume, qui surplombe l’autre rive de la rivière. Depuis la cathédrale un parcours fléché permet de découvrir les charmes du vieux Sisteron, blotti entre la roche et la Durance. En traversant le cours d’eau, vous gagnez l’église Saint Dominique qui offre un point de vue unique sur la citadelle et la ville.
Mettez cap au sud, la D113 vous fait grimper vers les prodigieuses solitudes de la montagne de Lure, longue silhouette austère et lumineuse qui domine le pays de Jean Giono. Culminant à 1 826 mètres, le Signal de Lure dévoile un panorama à couper le souffle… sur 300 kilomètres ! A portée de vue : le Ventoux, le Vercors ou les Cévennes.
Sur votre route, bordée de hêtraies profondes, une halte à Notre-Dame de Lure vous fait goûter la paix et la sérénité de cet ancien ermitage. Poursuivez sur les fort jolies routes D113/D12 qui passent par les villages de Saint-Etienne-les-Orgues et Fontienne, et vous voici à Forcalquier. Entre Luberon et montagne de Lure, l’ancienne cité comtale s’épanouit aux pays des senteurs, entre lavandes et plantes aromatiques. Vous trouverez à Forcalquier tout le charme d’une vieille ville provençale, avec sa cathédrale, sa citadelle et ses rues
étroites aux façades ocrées. L’Université européenne des Saveurs et des Senteurs s’est installée au couvent des Cordeliers, où se trouvent des ateliers autour du parfum et des plantes, ainsi que l’Artemisia Museum, dédié aux plantes et aux thèmes dispensés par l’université. La D4100 file vers la Durance, que vous traversez en direction de Valensole. Avec ses champs de lavandes impeccablement alignées et la ligne bleue des collines pour horizon, la traversée du plateau de Valensole est emblématique des paysages provençaux. Pour profiter au mieux de ces feux d’artifice de couleurs, privilégiez le mois de mars lorsque fleurissent les amandiers, ou juillet quand ce sont les lavandes qui donnent leurs plus belles teintes. Une route enchantée, ponctuée de vieux villages attachants, tels Riez (la Romaine) ou St-Martinde-Brômes.
Autre cadre des plus magiques, Moustiers-Sainte-Marie séduit par son environnement exceptionnel. Organisé en amphithéâtre, le village s’offre le merveilleux spectacle d’un paysage unique, où dominent l’ocre des roches calcaires et le bleu du ciel. Village de carte postale, avec ses rues enchevêtrées, ses placettes et ses fontaines, Moustiers ressemble à une crèche provençale grandeur nature. En complément de ces atouts précieux, Moustiers façonne une faïence aux motifs délicats, appréciée depuis le XVIIe siècle. Moustiers, c’est aussi le point de départ vers le lac de Sainte-Croix, aux eaux turquoise, et surtout la porte d’entrée du Parc naturel régional du Verdon. Partez maintenant à la découverte des gorges du Verdon qui, avec ses falaises dont la hauteur varie de 250 à 700 mètres, forment un décor vertigineux. En serpentant sur la D71 qui encadre par le sud (côté Var) le plus grand canyon d’Europe, vous volerez littéralement de points de vue grandioses en belvédères impressionnants. Après le joli village d’Aiguines, le grand bain géologique débute au col d’Illoire. Un frisson assuré, avec en perspective le plateau de Valensole et les eaux bleues du lac de Ste-Croix. Non loin de là s’impose le cirque de Vaumale qui se déploie en éventail boisé à plusieurs centaines de mètres audessus du Verdon. Poursuivez sur cette route de la Corniche Sublime, si bien nommée, qui vous fait passer par le pont de l’Artuby pour atteindre les balcons de la Mescla. Nouvel émerveillement depuis le belvédère supérieur, où le regard plonge sur les eaux du Verdon qui se mêlent 250 mètres plus bas à celles de son affluent l’Artuby. La petite D90 vous fait passer par Trigance, dominée par son solide château, puis les D955 et D952, superbes également, vous emportent à Castellane, l’autre porte des gorges. Le chemin de l’Histoire vous y attend, puisque c’est la route Napoléon – empruntée par l’Empereur pour regagner Paris après son évasion de l’île d’Elbe – qui vous fera passer dans les Alpes-Maritimes. Au col de la Faye (984 m d’altitude), s’offre à vous un paysage moins abrupt mais dégageant une belle douceur de vivre : Grasse, les massifs de l’Esterel et les îles de Lérins. En suivant la route Napoléon, vous descendrez vers la Méditerranée et GolfeJuan, où l’Empereur a débarqué en 1815. Mais avant, faites comme l’homme des Cent-Jours, en vous arrêtant à Grasse. Vieille ville provençale avec ses jardins étagés, ses rues étroites et ses perspectives imprenables, la capitale mondiale des parfums dégage un charme envoûtant.