Les charmes de la Bourgogne du Sud
Océans de vignobles et paysages vallonnés où culminent des forteresses d’un autre âge, panoramas superbes et sites d’exception, la Saône-et-Loire, entre Mâcon et Tournus, est une terre surprenante et attachante.
Bienvenue au sud de la Bourgogne, que vous allez découvrir au gré de cet itinéraire dédié aux multiples richesses de la Saône-et-Loire. Un département aux atouts innombrables resté (pour notre plus grand bonheur) encore confidentiel.
Entrons par le sud, par Mâcon. Bordée par la Saône, cette préfecture de 33 000 habitants est également la capitale du Mâconnais. Entourée de vignobles, la cité la plus méridionale de la Bourgogne a un petit air de ville du sud avec ses tuiles romaines et ses toits colorés.
Depuis le pont Saint-Laurent, admirez la jolie vue sur les quais et ses maisons anciennes, dominés par les tours du Vieux Saint-Vincent. Plongez ensuite dans la vieille ville, incursion dans l’histoire facilitée par le « Tracé de la Plume ». En hommage au poète Alphonse de Lamartine, cet itinéraire de 28 étapes est un parfait moyen de découvrir le riche patrimoine de Mâcon : il vous fera passer devant la Maison de Bois, à la façade Renaissance, l’hôtel de Senécé (XVIIIe siècle), l’église Saint-Pierre, l’apothicairerie de l’hôtel-Dieu, et bien sûr le musée des Ursulines. Aménagé dans un ancien couvent (XVIIe siècle), ce musée offre tout un panel de l’histoire régionale, de la Préhistoire au XXIe siècle.
Puisque nous parlons de Préhistoire, le temps est venu de l’approcher au plus près. Rendezvous à la Roche de Solutré, à 8 km à l’ouest de Mâcon. Planté tel un immense navire de pierres dans un océan de vignobles, le « Grand Site de France» culmine à presque 500 mètres d’altitude. Ce lieu emblématique, d’une saisissante beauté, fut occupé par l’ Homme depuis plus de 50 000 ans. A l’instar du Président Mitterrand qui s’y rendait en pèlerinage chaque année, les plus courageux n’hésiteront pas à monter au sommet. Le point de vue sur le vignoble de PouillyFuissé est admirable !
Mettez cap au nord, en passant par Milly-Lamartine, où se trouve la maison d’enfance du célèbre homme de lettres, et Berzé-laVille, où vous découvrirez les peintures murales de la Chapelle des Moines (XVIIe siècle), parfait exemple d’art clunisien. Vous admirerez ensuite la silhouette de l’imposante forteresse de Berzéle-Chatel, dominant les vignes sur son éperon rocheux.
Vous voici maintenant à Cluny, attachant « gros village » qui fut pourtant longtemps l’une des capitales spirituelles de l’Occident. Au coeur de la cité monacale se dressait au XIIe siècle la plus grande église de la chrétienté. Un bâtiment extraordinaire, long de 187 mètres et doté de voûtes de 30 mètres de haut. Hélas, l’orgueilleuse abbaye subit
les terribles outrages de la Révolution et devint une carrière de pierres. Il ne reste de ce grandiose édifice roman que le transept sud, encore impressionnant. Pour se rendre compte des volumes colossaux de la Grande Abbatiale, vous aurez à votre disposition des écrans de réalité virtuelle très bien conçus.
Continuez donc à prendre de la hauteur en parcourant une superbe route qui, via la D15 puis la D146, vous fera passer par le col des Quatre-Vents puis par celui de la Croix. Avant de passer le col de la Pistole, laissez-vous tenter par un détour en haut du mont StRomain. Une table d’orientation, en haut de la tour, permet d’admirer un superbe point de vue, jusqu’au Jura et aux Alpes. Un autre détour à ne pas manquer en suivant la D187 : une escale à Cormatin. Il se dégage de cet agréable village un petit air méridional, tempéré par un fort accent bourguignon. Au milieu de superbes jardins à la française, le château de Cormatin mérite un arrêt prolongé. Merveilleusement restaurée par un groupe de passionnés, cette demeure bâtie au XVIIe siècle est un parfait reflet de la vie aristocratique de l’époque. Une incursion dans les fastes du passé qui touchera tous les publics !
Après Chapaize – belle église romane – la bucolique D14 serpente entre collines et forêts. Le col de Brancion est verrouillé par un véritable nid d’aigle. Cette forteresse médiévale perchée vous offrira là aussi des vues panoramiques extraordinaires. A ses pieds se niche la ravissante La Chapelle-sous-Brancion. Paisiblement installée au bord de la Saône, voici Tournus. Edifiée au début du XIe siècle, l’abbatiale Saint-Philibert étonne par la hauteur de sa nef et sa luminosité. Calme, sobriété romane et spiritualité règnent entre ses murs dépouillés. Ne manquez pas de faire un tour dans la crypte, comme dans l’incroyable chapelle Saint-Michel, au-dessus du narthex. A l’ancien HôtelDieu, siège du Musée Greuze, vous plongerez dans l’univers d’un hospice pour malades des siècles passés. Parfaitement restaurées, les trois salles communes avec leurs lits clos sont orientées vers le maître-autel. Une apothicairerie aux plafonds peints complète cet ensemble hors du temps. C’est aussi à Tournus que se trouve un curieux Musée du vélo, qui regroupe 200 modèles originaux collectionnés par un fou de la « petite reine ».
Vous n’avez pas encore rempli vos soutes en achetant du vin chez les nombreux producteurs croisés lors de cet itinéraire ? La coopérative « les caves de Mancey » (à la sortie nord de l’autoroute), vous réservera le meilleur accueil et un choix très complet.