Rencontre avec :
Sylvie et Eric .
Arrivés à la cinquantaine et après une vie de travail bien remplie, Sylvie et Éric ont décidé de profiter de la vie pour partir à l’aventure autour du monde. C’est à bord d’un véhicule tout terrain, poids lourd, qu’ils vivent actuellement à plein temps sur les routes. Rencontre avec ces voyageurs pour qui voyage et nomadisme sont devenus une évidence...
C’est dans un petit village à côté de Montpellier que Sylvie et Éric nous reçoivent. Garée dans un beau jardin fleuri, la bête est là… Le camion Big Titou (c’est son petit nom) en impose. Préparatrice en pharmacie et prothésiste dentaire, Sylvie et Éric sont des bâtisseurs dans l’âme. Ils aiment rénover, construire, aménager. Alors très vite, ils laissent de côté leurs métiers de santé pour se consacrer entièrement à la construction et à la rénovation de maison. Petit à petit, ils achètent, restaurent et vendent plus d’une dizaine de maisons et appartements. Cette activité dégage assez de profits pour vivre et chaque achat est un nouveau défi qui enchante leur vie.
En 2008, ils partent en famille pour un long séjour aux Etats-Unis à bord d’un Hummer H3 qui les mène de Los Angeles à Montréal. Cette vie de liberté leur plaît vraiment. Beaucoup de rencontres, de partages, de découvertes… Après six mois d’itinérance ils doivent renouveler leur visa. Financièrement, l’opération la plus avantageuse est de retourner en France et de revenir aux USA pour continuer leur périple. Mais une fois revenus en métropole, les enfants leur font comprendre qu’ils n’ont plus trop envie de voyager et préfèrent retrouver leurs amis et retourner au lycée comme tout le monde…
La vie reprend son cours
Les années passent et, entre deux constructions de maison, Sylvie et Éric ont des envies d’autre chose. Après mûre réflexion, ils décident d’acquérir un voilier de 17 mètres qui leur servira d’habitation. Pendant plus de sept ans ce voilier a été leur maison. A priori la vie en voilier n’est que bonheur et tranquillité. « En réalité, on s’est vite rendu compte que, non seulement un bateau ça coûte très cher à entretenir, mais en plus on n’est jamais tranquille… Peur que l’ancre dérive, peur des coups de vent, peur qu’un autre voilier vienne se cogner contre le vôtre, peur de ne pas trouver de place au port… C’est aussi une vie en huis clos. Les discussions avec les autres navigateurs tournent toujours autour de la même chose : galères de bateaux, histoires d’avaries, mais très rarement on parle de voyages ou de découvertes. » L’expérience du voyage aux USA trotte toujours dans leurs têtes. Au mois d’août 2019, au salon de Düsseldorf, ils sont fascinés par un magnifique camion d’expédition de la marque Action Mobil. Le modèle
n’est pas dans leurs moyens, mais une chose est certaine, c’est un engin comme ça qu’il leur faut. Après plusieurs mois de recherches sur internet, ils trouvent un camion IVECO EuroCargo poids lourd de 15 tonnes, qui comble leurs rêves. « Bon… Nous n’avions pas le permis poids lourd. Nous l’avons passé ensemble Sylvie et moi. On avait l’impression de retourner à l’école. Ça nous paraissait plus prudent de pouvoir le conduire tous les deux en cas de problèmes. » Le camion sera remis à leur sauce. Le véhicule avait parcouru l’Afrique pendant presque dix ans. Parfaitement équipé, il leur semblait impératif de faire un grand nettoyage et un relookage pour le mettre à leur goût. « Au final, on a tout démonté, tout nettoyé (des kilos de sable du désert caché partout) et modifié 70% de l’aménagement. Électricité refaite, changement des ouvertures et lanterneaux, nouveau frigo, nouvelle salle de bain, nouveaux pneus, pose de 750 Watts de panneaux solaires, installation d’une machine à laver, etc. Sur ce type de véhicule on n’a pas trop de problème de charge utile. Alors on s’est fait plaisir en utilisant des matériaux nobles, le Fraké pour les portes de placards, du chêne massif pour le plancher. »
Les voilà fin prêts pour démarrer cette nouvelle aventure. Mais en mars 2020 la pandémie annule leur projet de parcourir l’Europe et l’Extrême-Orient jusqu’en Mongolie, puis de traverser l’Atlantique vers les USA pour descendre par la Panaméricaine jusqu’en Amérique du sud. « En attendant, on a testé notre engin en France et en Espagne. Pour l’instant, c’est vraiment du bonheur… On découvre vraiment ce que le mot partage veut dire. Il n’y a pas un soir où l’on ne rencontre quelqu’un avec qui on échange sur le véhicule ou sur le voyage. Des vrais rapports humains comme on les aime. Dans notre nouvelle maison on se sent franchement bien, mais surtout, on a le plus grand jardin du monde devant notre porte. »