Un effet toujours dissuasif
Comme pour son automobile ou son domicile, équiper son camping-car d’une alarme peut être une bonne idée à condition d’opter pour du matériel approprié. Lors de vos absences, cet équipement doit garantir l’intégrité du véhicule comme les biens qu’il contient, tout en assurant la sécurité des passagers quand ceux-ci séjournent à bord. Les solutions ne manquent pas.
Sur les 120 000 véhicules dérobés chaque année en France, soit un vol toutes les quatre minutes (sources Coyote System de 2022), les camping-cars n’en représentent heureusement qu’une infime partie (un par jour en moyenne). Ceux-ci n’en restent pas moins des cibles potentielles par leurs nombreuses pièces et accessoires (roues avec jantes alu, catalyseur de ligne d’échappement, panneaux solaires, antenne satellite, climatiseur de toit) assez faciles à revendre, sous le manteau ou via des sites internet grand public connus.
Montée d’origine
Il est possible d’investir dans une alarme pour assurer un minimum de protection. Côté équipements, ce marché regorge de propositions à tous les prix (de 147,55 à 999 € à dans la sélection qui suit) en fonction de leur sophistication. Des constructeurs de porteurs, ou fabricants de cellules, en livrent de série ou à travers leurs catalogues d’options. Ces alarmes viennent alors en complément des antidémarrages (généralisés sur la plupart des modèles actuels) couplés à leur télécommande de portes. Cependant, tous les systèmes d’origine ne présentent pas le même degré de protection, du fait de la standardisation de leur montage. Certains peuvent être détournés facilement par des voleurs expérimentés, qui parviennent à agir sans casse de vitrage. Ils recourent juste à la technique du vol à la souris (mouse jacking). Ce dernier se pratique à l’aide d’un simple ordinateur portable et d’un scanneur qui autorisent l’entrée à bord d’un véhicule, puis son démarrage sans même fracturer sa serrure de porte ou briser son Neiman (verrouillage mécanique de la colonne de direction). Commande d’ouverture « main libre » et coupure moteur avec transpondeur dissimulé dans la clé de contact montrent ici leur revers.
Équipée en après-vente
Pour écarter les tentatives de vol, les spécialistes conseillent avant tout la pose d’une alarme classique (entre 300 et 500 € de main-d’oeuvre), qui
utilise des contacteurs posés sur les ouvrants pour déclencher instantanément l’alerte avec une sirène puissante (toujours gênante pour les tympans des intrus) ou un avertisseur à distance (via un smartphone) pour éviter de déranger le voisinage. Plus discret, ce type d’équipement dernier cri permet aussi de prévenir les forces de l’ordre afin qu’elles puissent vous venir en aide, sans vous mettre physiquement en danger avec un assaillant. Dans le cadre d’une protection de l’habitacle durant la nuit, en restant dormir à bord, les centrales d’alarme les plus performantes peuvent être associées à un capteur de narcotiques, de monoxyde de carbone ou un détecteur de chaleur (contre les départs de feu).
Protéger porteur et cellule
Du point de vue de sa configuration, comme de son installation, une alarme pour camping-car se rapproche davantage de celle d’une habitation que de celle d’une voiture. Elle se révèle d’ailleurs plus complexe, dans la mesure où elle a pour mission de protéger le poste de conduite, la cellule d’habitation et éventuellement des équipements extérieurs (deux-roues sur un portevélo, kayak sur une galerie de toit). Son objectif est alors de pouvoir détecter des tentatives d’intrusion venant de l’extérieur comme une présence à l’intérieur de l’habitacle. Selon les cas de figure, les moyens pour y parvenir recourent à des technologies un peu différentes.
Périmétrique ou volumétrique
Comme l’indique son nom, une protection périmétrique prend en charge l’entourage externe du véhicule. Cette installation sécurise tous les ouvrants avec des capteurs, de type mécanique, magnétique ou de choc, qui déclenchent l’alarme dès qu’un évènement non autorisé est signalé. Entre les portes du poste de conduite, l’entrée cellule, les diverses baies et lanterneaux, les portillons de soute, ils peuvent vite s’avérer nombreux. D’où l’intérêt d’opter pour une centrale d’alarme évolutive capable d’en accepter plus d’une dizaine. En complément, il est possible d’ajouter une protection dite volumétrique. Son but est de détecter et signaler toute présence à l’intérieur de la cabine avant comme dans la cellule arrière à l’aide de capteurs par ultrasons ou ondes infrarouges. Les premiers détectent les mouvements par rupture d’un signal sonore (inaudible par l’oreille humaine). Les seconds analysent les changements de températures (chaleur émise par un corps humain). Leur portée limitée impose de coupler ces systèmes à d’autres moyens de détection, de manière à éviter les interférences liées au croisement de faisceaux.
Véhicule standard ou multiplexé
Comme pour nos voitures, les utilitaires légers modernes (depuis les années 2000) embarquent des faisceaux avec câblages « multiplexés » (un seul câble d’alimentation électrique peut servir à plusieurs fonctions). Pour vérifier que votre camping-car est concerné, il suffit d’enlever l’ampoule d’un de ses feux. Si un message d’alerte ou un voyant s’allume au tableau de bord, votre véhicule est multiplexé. Ce type de montage engendre un certain gain de poids et de place, mais complique la vie des électriciens automobiles. Il ne leur est plus possible de tirer aussi aisément des câbles d’alimentation 12 V, au risque de provoquer des interfé
rences sur des équipements déjà en place (éclairage, autoradio, climatisation). C’est pourquoi nombre d’accessoiristes proposent des alarmes spécifiques. Nous vous les recommandons si vous roulez avec un modèle sur Fiat Ducato et ses dérivés, Ford Transit ou Transit Custom, Iveco Daily, Mercedes Vito ou Sprinter, MAN TGE, Renault Trafic ou Master, Volkswagen Transporter ou Crafter.
Avec ou sans fil
Certains capteurs ou détecteurs d’alarme nécessitent un montage particulier afin d’assurer un fonctionnement optimal. Le multiplexage peut alors devenir un allié en autorisant la reprise de fonctions électriques de base du porteur, comme la fermeture centralisée. Selon l’alarme, sa mise en route peut alors s’effectuer durant la condamnation des ouvrants. Toujours sur le registre du montage, les systèmes sans fil (par ondes radio) facilitent assurément l’installation, par rapport à des modèles filaires. Mais pour éviter toute perturbation avec d’autres appareils embarqués ou environnants, n’achetez que des produits dument homologués (estampillés CE en Europe). Les marques les plus en vogue vont aujourd’hui encore plus loin dans la protection antivol. Leur installation peut être associée à une balise qui trace le véhicule (voir Le Monde du Camping-Car n°359) et permet de le géolocoaliser plus faci
lement s’il a été dérobé en stationnement, ou en cas de car-jacking si vous étiez à son volant.
Installation personnalisée
Quelle que soit la solution retenue pour protéger votre bien, elle devra comprendre au moins une centrale de contrôle, une paire d’émetteurrécepteur à ultrasons (côté poste de conduite), un capteur infrarouge (côté cellule), une sirène (autonome) et une commande à distance (mise en route-arrêt). Les bons bricoleurs aiment parfois installer, en plus, un interrupteur caché coupant l’alimentation électrique de la pompe à carburant qui empêche tout démarrage du moteur. Selon les assureurs, la pose d’une alarme antivol électronique se montre souvent bénéfique côté prime. Certaines compagnies vont jusqu’à appliquer de petites réductions. À méditer.