Expertise : l’assurance
Sur la route, en camping ou entre deux voyages, vivez tranquilles. Dotez-vous de la bonne assurance : celle qui correspond à vos besoins. Des professionnels sont à votre disposition pour vous aider dans vos choix. Mode d’emploi.
Selo elon l’article L211-1 du code des assurances, une caravane d doit faire l’objet d’une a assurance responsabi bilité civile… qu’elle soit en circulation ou immobilisée. D’où l’importance de faire les bons choix avec le bon interlocuteur. Les contrats d’assurance recèlent des subtilités et des nuances à bien maîtriser afin de ne rien laisser de côté. La caravane est particulièrement concernée compte tenu de l’usage que vous en faites. Dans l’univers « assurantiel », entre options, garanties nombreuses et variables, sociétés de toutes sortes que vous contactez via leurs agences, leurs représentants, des courtiers, des mandataires ou bien des
associations qui peuvent vous orienter, la route peut être longue. En direct avec une compagnie ayant pignon sur rue ou via un intermédiaire, les solutions qui vous sont offertes sont très diverses quant aux interlocuteurs. Mais le fond du problème est bien moins celui qui va vous proposer un contrat que le contenu de celui-ci.
Les bons conseils de l’assureur
Un vrai professionnel est d’abord là pour vous éclairer dans vos choix. « Notre devoir est de prendre le temps de conseiller les futurs assurés », explique ainsi en substance Laurent Garnier, responsable de l’agence de la MFA à Montpellier. Il est dans l’intérêt des spécialistes de l’assurance de bien accompagner leurs clients outre le fait que cette démarche relève aussi d’un état d’esprit, comme c’est en principe notamment le cas dans les mutuelles. Lors du premier contact, estime ainsi Laurent Garnier, l’assureur doit être amené à ne rien laisser de côté. Il a pour mission d’évoquer avec le futur assuré toutes les éventualités de sinistres et les garanties alors nécessaires : l’estimation de la valeur de la caravane et la liste des éléments de série, parties intégrantes de la même caravane, sont notamment à établir afin d’éviter tout malentendu par la suite. Autre point important : lister également tous les accessoires ajoutés pour votre confort ou même l’esthétique de la remorque (télévision, antenne TV, auvent, portevélos, échelle, rideaux, stores extérieurs, etc.). A vérifier aussi les pays de la carte verte qui sont couverts et, en conséquence, ceux qui ne le sont pas doivent prendre une garantie spécifique en plus. L’assistance sous ses aspects les plus divers (santé, accident, prise en charge), les effractions et les vols font bien sûr partie des points à faire figurer au contrat, outre l’incontournable responsabilité civile. Une fois le contrat signé, il ne doit pas démobiliser l’assuré. Le caravanier est en mesure de limiter les risques par une bonne attitude : manoeuvrer un attelage peut provoquer des accrochages (heureusement souvent mineurs d’après la MFA). La concentration au volant est particulièrement requise et ce n’est pas une banalité que de le rappeler, signale l’assureur, au regard de ce qu’il constate au jour le jour. Parmi les erreurs évitables : ne pas dételer à tous propos hors camping ou hors hivernage. On voit des caravaniers abandonner leur remorque sur un parking public le temps d’aller faire un tour en voiture : le risque d’effraction ou de disparition des caravanes est alors (bêtement) accru.
Deux solutions via la FFCC
Même esprit de précision au sein de la FFCC (Fédération des campeurs, caravaniers et camping-caristes) qui bénéficie d’un statut de mandataire d’intermédiaire d’assurance imma- triculé à l’Orias n°10057957. La Fédération propose donc, à ses membres, des solutions avec l’aide d’un cabinet de courtage spécialisé. Deux possibilités sont déclinées par la FFCC au sein de ce dispositif. La première concerne les caravanes « à poste fixe » sur un camping ou en hivernage. Nombre de sinistres et d’incidents divers ont été prévus : incendie, vandalisme, vol, tempêtes de grêle et de neige, catastrophes naturelles, bris de glace, dommages électriques… le contenu de la caravane bénéficiant d’une garantie jusqu’à 10 000 € et la responsabilité civile étant bien sûr incluse, entre autres dispositions. La FFCC signale que cette assurance (qui s’approche d’une sorte d’assurance habitation adaptée, NDLR) n’est valable que pour des caravanes à usage de résidence secondaire, hors d’un terrain privé et hors d’un
camping inondable. Ce contrat spécifique, assure un professionnel, «estlefr uitd ’untrav aildefond fourni parlaFF CC qui, ainsi, a pu obtenir des garanties exceptionnelles pour ses membres et ceux des clubs
qui lui sont affiliés ». L’autre possibilité, à condition de garantir aussi la tractrice, vise les caravanes en circulation. Dans une volonté de« souplesse et modularité. Il vous est possible de choisir un niveau de garantie différent pour votre véhicule et votre caravane avec 3 formules possibles» tant pour le véhicule tracteur que pour la remorque… outre des options parmi lesquelles : l’assistance « zéro kilomètre », la protection juridique, le contrat calculé en fonction des kilomètres parcourus chaque année, un accompagnement personnalisé, etc. La FFCC nous précise ce point important : « L’assurance auto tractricecouvr eautomatiquement (à bien mentionner au contrat) la caravanesisonPT AC(Poids Total Autorisé en Charge) est inférieur ou égal à 750 kg. En revanche, si le P TAC de la caravane est supérieur à 750 kg la caravane doit avoir sa propre assurance. En roulant, c’ est l’ assurance du véhicule tracteur qui couvre les dégâts occasion nés parla caravane. En fait, l’ assurance de la caravane ne sert que pour lac ouvrir lors qu’ elle est seule, en stationnement, ou encasd ’accidentnonr esponsable qui endommagerait seulement la caravaneelle-même.»
De grands assureurs qui s’intéressent aux caravaniers
Même si le marché des caravaniers n’est pas central pour les compagnies et même si elles prennent de nombreuses précautions au regard des risques de sinistres générés, elles n’excluent pas pour autant la clientèle de nos lecteurs. Citons ainsi la GMF alignant toute une gamme de garanties basiques et complémentaires avec un tarif d’appel inférieur à 15 € par mois. De son côté, la Macif est également présente avec des montants de garanties et des niveaux de protection adaptables aux besoins du caravanier. Par ailleurs, formule de base et formule « tous risques » constituent l’offre de la Matmut qui gagne à être consultée. Avec ses réductions appliquées à la caravane si vous êtes déjà assuré auprès d’elle la MMA ne manque pas d’intérêt elle non plus (face à la concurrence qui sait aussi séduire avec ce genre d’arguments). Au registre des assureurs que l’on peut encore citer, notez que la Mutuelle de Poitiers Assurances ou bien la Maif ou encore le courtier April appartiennent aussi, parmi d’autres, au cercle des mutuelles s’intéressant à la caravane.
L’information de l’assuré est privilégiée
Et par-delà l’énumération des acteurs et de leurs offres, remarquons que dans votre intérêt comme dans celui de la société d’assurances avec laquelle vous allez contracter, il convient que vous soyez informé avec précision de tout ce qui vous attend. Dans cet esprit les acteurs de la branche ont fait un effort réel. C’est par exemple le cas de la Maaf. Celle-ci a publié un document ultradétaillé et consacré aux conditions générales qui encadrent les relations de l’assureur et de l’assuré, dont le caravanier. Titre du document en question « Caravanes, remorques, camions, véhicules div ers» . On y trouve des tableaux très clairs présentant des formules de garanties principales et optionnelles. S’y ajoutent des renseignements sur certaines garanties importantes outre les clauses légales (respon-
sabilité civile et défense, recours, dommages corporels, assistance aux personnes, etc.) Ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas est également souligné. Le document donne aussi des informations légales et pratiques sur ce qu’il faut savoir, faire en amont et en aval d’un sinistre.
En cas de problème avec votre assureur
Achevons cet article par un point également important : la question des litiges, celle du cas où l’on peut se retrouver en opposition avec son assureur notamment à l’occasion d’une indemnisation. Première piste : n’hésitez pas à en référer à votre contact chez l’assureur ou chez son intermédiaire. A ce stade, si besoin, envoyez-lui une lettre recommandée sans trop attendre. Autre interlocuteur : le « service clientèle », le service « de réclamation » ou « de la qualité » de la société d’assurances. Seconde piste : en l’absence de retour, optez pour la solution des associations de consommateurs ou encore celle du médiateur. Concernant ce dernier ; il s’agit d’une autorité indépendante (le médiateur de l’assurance. www.mediation-assurance.org). Le médiateur donne un avis au plus tard dans les six mois qui suivent votre démarche. Cet avis doit permettre de trancher. A défaut, une procédure judiciaire représente l’ultime solution. Juge de proximité, tribunal d’instance ou tribunal de grande instance sont saisissables selon l’importance du conflit. Pour un litige supérieur à 10 000 €, l’intervention d’un avocat est requise. A noter enfin : le délai de prescription est de 2 années à partir de la date des faits ayant provoqué le litige qui a suivi. Ce délai peut connaître des prolongations selon les scénarios pour accompagner un recours en réparation de dommages corporels. Parallèlement, si vous estimez que les arguments commerciaux de l’assureur sont en décalage notables par rapport à la réalité, vous pouvez aussi signaler le cas auprès d’une administration compétente : la fameuse DGCCRF (en charge de la surveillance de la consommation et de la concurrence). Celle-ci est à même d’effectuer des contrôles et d’alimenter votre dossier (site Internet : www.economie. gouv.fr/dgccrf ). Notez enfin que la loi Hamon a introduit de la souplesse dans les relations entre consommateurs et les assurances notamment pour ce qui est de l a facilité de rési- liation dans le but de stimuler la concurrence. Globalement, le monde de l’assurance connaît bien son sujet d’autant qu’il évolue quotidiennement dans un cadre très fortement réglementé, ce qui limite les risques de litiges. La connaissance du monde de l a caravane par nombre de professionnels constitue aussi une garantie supplémentaire de sérieux. Faites le bon choix.