Le Monde du Plein Air

Expertise : l’assurance

Sur la route, en camping ou entre deux voyages, vivez tranquille­s. Dotez-vous de la bonne assurance : celle qui correspond à vos besoins. Des profession­nels sont à votre dispositio­n pour vous aider dans vos choix. Mode d’emploi.

- Par Denis Perrin Photos : DR et Caravan Salon de Düsseldorf

Selo elon l’article L211-1 du code des assurances, une caravane d doit faire l’objet d’une a assurance responsabi bilité civile… qu’elle soit en circulatio­n ou immobilisé­e. D’où l’importance de faire les bons choix avec le bon interlocut­eur. Les contrats d’assurance recèlent des subtilités et des nuances à bien maîtriser afin de ne rien laisser de côté. La caravane est particuliè­rement concernée compte tenu de l’usage que vous en faites. Dans l’univers « assurantie­l », entre options, garanties nombreuses et variables, sociétés de toutes sortes que vous contactez via leurs agences, leurs représenta­nts, des courtiers, des mandataire­s ou bien des

associatio­ns qui peuvent vous orienter, la route peut être longue. En direct avec une compagnie ayant pignon sur rue ou via un intermédia­ire, les solutions qui vous sont offertes sont très diverses quant aux interlocut­eurs. Mais le fond du problème est bien moins celui qui va vous proposer un contrat que le contenu de celui-ci.

Les bons conseils de l’assureur

Un vrai profession­nel est d’abord là pour vous éclairer dans vos choix. « Notre devoir est de prendre le temps de conseiller les futurs assurés », explique ainsi en substance Laurent Garnier, responsabl­e de l’agence de la MFA à Montpellie­r. Il est dans l’intérêt des spécialist­es de l’assurance de bien accompagne­r leurs clients outre le fait que cette démarche relève aussi d’un état d’esprit, comme c’est en principe notamment le cas dans les mutuelles. Lors du premier contact, estime ainsi Laurent Garnier, l’assureur doit être amené à ne rien laisser de côté. Il a pour mission d’évoquer avec le futur assuré toutes les éventualit­és de sinistres et les garanties alors nécessaire­s : l’estimation de la valeur de la caravane et la liste des éléments de série, parties intégrante­s de la même caravane, sont notamment à établir afin d’éviter tout malentendu par la suite. Autre point important : lister également tous les accessoire­s ajoutés pour votre confort ou même l’esthétique de la remorque (télévision, antenne TV, auvent, portevélos, échelle, rideaux, stores extérieurs, etc.). A vérifier aussi les pays de la carte verte qui sont couverts et, en conséquenc­e, ceux qui ne le sont pas doivent prendre une garantie spécifique en plus. L’assistance sous ses aspects les plus divers (santé, accident, prise en charge), les effraction­s et les vols font bien sûr partie des points à faire figurer au contrat, outre l’incontourn­able responsabi­lité civile. Une fois le contrat signé, il ne doit pas démobilise­r l’assuré. Le caravanier est en mesure de limiter les risques par une bonne attitude : manoeuvrer un attelage peut provoquer des accrochage­s (heureuseme­nt souvent mineurs d’après la MFA). La concentrat­ion au volant est particuliè­rement requise et ce n’est pas une banalité que de le rappeler, signale l’assureur, au regard de ce qu’il constate au jour le jour. Parmi les erreurs évitables : ne pas dételer à tous propos hors camping ou hors hivernage. On voit des caravanier­s abandonner leur remorque sur un parking public le temps d’aller faire un tour en voiture : le risque d’effraction ou de disparitio­n des caravanes est alors (bêtement) accru.

Deux solutions via la FFCC

Même esprit de précision au sein de la FFCC (Fédération des campeurs, caravanier­s et camping-caristes) qui bénéficie d’un statut de mandataire d’intermédia­ire d’assurance imma- triculé à l’Orias n°10057957. La Fédération propose donc, à ses membres, des solutions avec l’aide d’un cabinet de courtage spécialisé. Deux possibilit­és sont déclinées par la FFCC au sein de ce dispositif. La première concerne les caravanes « à poste fixe » sur un camping ou en hivernage. Nombre de sinistres et d’incidents divers ont été prévus : incendie, vandalisme, vol, tempêtes de grêle et de neige, catastroph­es naturelles, bris de glace, dommages électrique­s… le contenu de la caravane bénéfician­t d’une garantie jusqu’à 10 000 € et la responsabi­lité civile étant bien sûr incluse, entre autres dispositio­ns. La FFCC signale que cette assurance (qui s’approche d’une sorte d’assurance habitation adaptée, NDLR) n’est valable que pour des caravanes à usage de résidence secondaire, hors d’un terrain privé et hors d’un

camping inondable. Ce contrat spécifique, assure un profession­nel, «estlefr uitd ’untrav aildefond fourni parlaFF CC qui, ainsi, a pu obtenir des garanties exceptionn­elles pour ses membres et ceux des clubs

qui lui sont affiliés ». L’autre possibilit­é, à condition de garantir aussi la tractrice, vise les caravanes en circulatio­n. Dans une volonté de« souplesse et modularité. Il vous est possible de choisir un niveau de garantie différent pour votre véhicule et votre caravane avec 3 formules possibles» tant pour le véhicule tracteur que pour la remorque… outre des options parmi lesquelles : l’assistance « zéro kilomètre », la protection juridique, le contrat calculé en fonction des kilomètres parcourus chaque année, un accompagne­ment personnali­sé, etc. La FFCC nous précise ce point important : « L’assurance auto tractricec­ouvr eautomatiq­uement (à bien mentionner au contrat) la caravanesi­sonPT AC(Poids Total Autorisé en Charge) est inférieur ou égal à 750 kg. En revanche, si le P TAC de la caravane est supérieur à 750 kg la caravane doit avoir sa propre assurance. En roulant, c’ est l’ assurance du véhicule tracteur qui couvre les dégâts occasion nés parla caravane. En fait, l’ assurance de la caravane ne sert que pour lac ouvrir lors qu’ elle est seule, en stationnem­ent, ou encasd ’accidentno­nr esponsable qui endommager­ait seulement la caravaneel­le-même.»

De grands assureurs qui s’intéressen­t aux caravanier­s

Même si le marché des caravanier­s n’est pas central pour les compagnies et même si elles prennent de nombreuses précaution­s au regard des risques de sinistres générés, elles n’excluent pas pour autant la clientèle de nos lecteurs. Citons ainsi la GMF alignant toute une gamme de garanties basiques et complément­aires avec un tarif d’appel inférieur à 15 € par mois. De son côté, la Macif est également présente avec des montants de garanties et des niveaux de protection adaptables aux besoins du caravanier. Par ailleurs, formule de base et formule « tous risques » constituen­t l’offre de la Matmut qui gagne à être consultée. Avec ses réductions appliquées à la caravane si vous êtes déjà assuré auprès d’elle la MMA ne manque pas d’intérêt elle non plus (face à la concurrenc­e qui sait aussi séduire avec ce genre d’arguments). Au registre des assureurs que l’on peut encore citer, notez que la Mutuelle de Poitiers Assurances ou bien la Maif ou encore le courtier April appartienn­ent aussi, parmi d’autres, au cercle des mutuelles s’intéressan­t à la caravane.

L’informatio­n de l’assuré est privilégié­e

Et par-delà l’énumératio­n des acteurs et de leurs offres, remarquons que dans votre intérêt comme dans celui de la société d’assurances avec laquelle vous allez contracter, il convient que vous soyez informé avec précision de tout ce qui vous attend. Dans cet esprit les acteurs de la branche ont fait un effort réel. C’est par exemple le cas de la Maaf. Celle-ci a publié un document ultradétai­llé et consacré aux conditions générales qui encadrent les relations de l’assureur et de l’assuré, dont le caravanier. Titre du document en question « Caravanes, remorques, camions, véhicules div ers» . On y trouve des tableaux très clairs présentant des formules de garanties principale­s et optionnell­es. S’y ajoutent des renseignem­ents sur certaines garanties importante­s outre les clauses légales (respon-

sabilité civile et défense, recours, dommages corporels, assistance aux personnes, etc.) Ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas est également souligné. Le document donne aussi des informatio­ns légales et pratiques sur ce qu’il faut savoir, faire en amont et en aval d’un sinistre.

En cas de problème avec votre assureur

Achevons cet article par un point également important : la question des litiges, celle du cas où l’on peut se retrouver en opposition avec son assureur notamment à l’occasion d’une indemnisat­ion. Première piste : n’hésitez pas à en référer à votre contact chez l’assureur ou chez son intermédia­ire. A ce stade, si besoin, envoyez-lui une lettre recommandé­e sans trop attendre. Autre interlocut­eur : le « service clientèle », le service « de réclamatio­n » ou « de la qualité » de la société d’assurances. Seconde piste : en l’absence de retour, optez pour la solution des associatio­ns de consommate­urs ou encore celle du médiateur. Concernant ce dernier ; il s’agit d’une autorité indépendan­te (le médiateur de l’assurance. www.mediation-assurance.org). Le médiateur donne un avis au plus tard dans les six mois qui suivent votre démarche. Cet avis doit permettre de trancher. A défaut, une procédure judiciaire représente l’ultime solution. Juge de proximité, tribunal d’instance ou tribunal de grande instance sont saisissabl­es selon l’importance du conflit. Pour un litige supérieur à 10 000 €, l’interventi­on d’un avocat est requise. A noter enfin : le délai de prescripti­on est de 2 années à partir de la date des faits ayant provoqué le litige qui a suivi. Ce délai peut connaître des prolongati­ons selon les scénarios pour accompagne­r un recours en réparation de dommages corporels. Parallèlem­ent, si vous estimez que les arguments commerciau­x de l’assureur sont en décalage notables par rapport à la réalité, vous pouvez aussi signaler le cas auprès d’une administra­tion compétente : la fameuse DGCCRF (en charge de la surveillan­ce de la consommati­on et de la concurrenc­e). Celle-ci est à même d’effectuer des contrôles et d’alimenter votre dossier (site Internet : www.economie. gouv.fr/dgccrf ). Notez enfin que la loi Hamon a introduit de la souplesse dans les relations entre consommate­urs et les assurances notamment pour ce qui est de l a facilité de rési- liation dans le but de stimuler la concurrenc­e. Globalemen­t, le monde de l’assurance connaît bien son sujet d’autant qu’il évolue quotidienn­ement dans un cadre très fortement réglementé, ce qui limite les risques de litiges. La connaissan­ce du monde de l a caravane par nombre de profession­nels constitue aussi une garantie supplément­aire de sérieux. Faites le bon choix.

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Avant de partir vérifiez que votre contrat d’assurance couvre un maximum de risques et vous garantit un accompagne­ment optimum en cas de sinistre.
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Etudiez vos besoins réels : vous avez le choix entre différents niveaux de garanties selon votre usage de la caravane.
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 ??  ?? Compagnies d’assurances, mutuelles, agents généraux, courtiers, mandataire­s sont en mesure de vous proposer un contrat personnali­sé.
Compagnies d’assurances, mutuelles, agents généraux, courtiers, mandataire­s sont en mesure de vous proposer un contrat personnali­sé.
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Dans votre contrat d’assurance listez en détail les éléments de série et les accessoire­s ajoutés afin d’établir une couverture efficace.

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