Pick-up étoilé
Puissant et luxueux, le Classe X de Mercedes se révèle être un excellent tracteur. Un véhicule qui peut intéresser des entrepreneurs pratiquant le caravaning ou tractant régulièrement de grosses remorques.
Le marché du pick-up reste un marché essentiellement professionnel (20 000 ventes estimées pour cette année), chefs d’entreprise et artisans ayant à la fois besoin d’un vrai « véhicule utilitaire » – si possible 4x4 – avec l’agrément du prestige
d’une grosse calandre et, depuis fin 2017, avec l’étoile Mercedes. Ce pick-up, construit avec la collaboration de Renault-Nissan, élaboré à partir de la base du Nissan Navara, tient à s’en différencier techniquement (équipement et planche de bord, voies élargies, freinage, etc.) et visuellement : la marque offre aussi à « son » pick-up double cabine une gamme d’accessoires de personnalisation (capot fermant, barres de style sur notre modèle, hard-top avec ou sans barres de toit…). Au niveau des motorisations, trois diesels sont proposés : le 200 d (163 ch) le 250 d (190 ch) et bientôt le V6 diesel 4x4 de 258 ch. Passons rapidement sur l’argumentaire technique des mensurations, qui permet une foultitude d’adaptations, pour nous intéresser plutôt à l’énorme charge utile (1 120 kg) et à l’agrément de conduite, au cas où l’envie viendrait de tracter une caravane.
Une bête à tracter
C’est presque une surprise, le Classe X est très agréable à conduire en traction tout simplement parce que l’appui sur le train arrière adoucit la suspension, la rendant moins sautillante que quand la benne est vide. Il est vrai qu’avec un chargement sur l’arrière dans la benne, on retrouve aussi cette réduction des trépidations propres à tous les pick-up. Au niveau de la position de conduite, le confort et le maintien des sièges font que l’on se trouve rapidement à l’aise. Les grands rétroviseurs n’ont pas forcément besoin d’être accompagnés de miroirs additionnels pour tracter, tout dépend de la largeur de la remorque. Nous avons attelé à notre Classe X d’essai une caravane lestée à 1 200 kg, histoire de rester dans un format de tou-
risme, même si le pick-up peut tracter beaucoup plus. En solo, la consommation raisonnable (8,1 l) passe à presque 50 % de plus en traction (11,8 l), il est vrai que nous avons tracté en 4x2 mais aussi en 4x4 (répartition de la motricité avant/arrière à 50/50), ce mode permettant d’avoir des trajectoires plus précises et presque plus aucun glissement dans les virages, quand la caravane pousse. Précisons que le mode 4x4 peut aussi passer en configuration vitesses courtes « 4 L », que nous avons bien sûr essayée sur terrain gras, une utilisation envisageable dans les allées d’un camping. En conduite, encore, la boîte séquentielle s’impose pour bloquer les rapports et obtenir le frein moteur nécessaire pour ralentir l’imposant convoi. En termes de vitesse de croisière, il est évident que l’on peut rouler tranquillement et en toute sécurité à 90 km/h (sur autoroute, à cause du PTRA supérieur à 3 500 kg) et à 80 km/h sur route… A 90 km/h, la 6e à 1900 tr/min tient, tandis qu’en 5e (2 200 tr/min), on est assuré d’avoir un peu de reprise. Attention au piège de la prise de confiance que donne ce pick-up, qui ferait accélérer et dépasser ces vitesses limites réglementaires, la suspension « utilitaire » et la hauteur d’attache importante peuvent créer au-delà de 110 km/h les conditions d’un léger louvoiement de la caravane. C’est toujours problématique, avec ce type de véhicule puissant, on a tendance à oublier qu’on tracte !