Esprit camping : caravane vintage en Arizona
Tout au sud de l’Arizona, à une quinzaine de kilomètres de la frontière mexicaine, au coeur du Far West, le Shady Dell est un camping locatif qui immerge les voyageurs dans les années 50. Pour moi, cela a été un beau voyage dans le temps.
Bisbee est une petite ville du sud-Arizona qui s’est développée à partir de 1880 a autour d’une énorme mine d de cuivre à ciel ouvert, encore visible aujourd’hui. La recherche de l’or et de l’argent a complété le tableau pour en faire une localité typique du Far West. La fièvre du cuivre et de l’or est passée, mais la ville a gardé son aspect colonial qui attire les nostalgiques d’une autre époque. Ils sont nombreux aussi à sillonner à moto ou à vélo la route 80, une petite soeur de la mythique route 66 pour ceux qui traversaient les Etats-Unis d’un océan à l’autre. La route 80 est une route qui conduit de Savannah en Géorgie à San Diego en Californie. Elle offre une alternative plus méridionale que la route 66. Dans ce contexte tourné vers le vintage, le Shady Dell vient à point nommé pour proposer des nuits dans des caravanes typiques du milieu du siècle dernier, dont les noms font rêver les passionnés : Airstream, Spartan Royal Mansion, Boles Aero, El Rey. Les hôtes ont aussi la possibilité de louer un bus aéroportuaire de 1946 ou un bateau Chris Craft de la même année.
L’ambiance est soignée à tous les niveaux, avec un kiosque devant les emplacements et même dans les caravanes un vieux tourne-disques et les 33 tours d’époque, voire une authentique télé noir et blanc pour visionner un western, ou bien en arrière plan un vieux garage ou un drivein miniature. Attention on doit laisser sa
voiture moderne sur le parking extérieur et on ne peut pas venir avec son véhicule de loisirs. En été la canicule peut contraindre à la fermeture.
Une expérience unique
Campeur depuis mon plus jeune âge – ma mère aimait rappeler que j’avais fait mes premiers pas en camping dans les Vosges – je ne peux m’empêcher de dormir en camping, même aux Etats-Unis en novembre. A vrai dire pour le Shady Dell c’était la bonne période puisque dans le sud de l’Arizona l’été est torride. Le patron, bien sûr vêtu en habit des années 50, m’a expliqué qu’en plein hiver il pouvait aussi y avoir quelques coups de froid, car Bisbee est à près de 1 700 mètres d’altitude. Pour ma part, goûtant encore de temps en temps aux plaisirs de la petite tente sportive, histoire de me croire presque jeune, j’ai trouvé ma Spartanette de 1950 plutôt luxueuse. Un lit fait, une cafetière prête à l’usage et un tourne-disque à l’ancienne, voilà autant d’éléments de confort qui ne sont pas dans mes habitudes de campeur rustique. Et d’ailleurs si j’ai bien observé toilette et salle de bains à l’intérieur de la caravane, j’ai préféré avoir recours aux sanitaires collectifs. En échangeant avec les voisins, je me suis rendu compte que nous avions tous le sentiment d’être des privilégiés. Doublement. Parce que nous avions un peu arrêté l’inexorable machine du temps qui passe grâce à ce camping d’un autre âge, et bien sûr parce que nous pouvions goûter l’harmonie du camping, sa proximité avec la nature et sa convivialité. En 1971 lors de mon premier voyage aux Etats-Unis, bien avant de devenir un journaliste de la spécialité, j’avais dormi sous la tente dans les Montagnes Rocheuses. Pendant la nuit, je n’avais pas eu chaud et le matin, en mettant le nez dehors, j’avais découvert qu’il avait neigé. Une autre époque de ma vie, un autre bonheur et toujours le camping !
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