Essai Audi Q8
Après le Q7 Audi s’attaque au segment premium des SUV coupés avec le Q8. Bien que conçus sur la même plateforme les deux véhicules sont bien différents. En effet, plus court, plus bas et plus large, le Q8 se veut être un vrai coupé haut de gamme avec des
Même si Audi affiche un certain retard par rapport à la mise sur le marché de ses principaux rivaux dont notamment le X6 BMW, le GLE coupé Mercedes ou encore le Range Rover Velar, le constructeur d’Ingolstadt a mis les bouchées doubles afin que le Q8 n’ait pas à pâlir de la comparaison. Au chapitre du design, ce grand SUV coupé se singularise par sa calandre octogonale et des optiques effilées originales à l’avant qui caractérisent la nouvelle identité des SUV Audi. En outre, pour souligner le côté coupé du véhicule, les vitres sont sans encadrement. Enfin, la chute de pavillon prononcée ne permet donc pas d’envisager une version sept places à l’avenir. A l’arrière, comme sur la berline A8, les feux forment un large bandeau rouge sur toute la largeur de la carrosserie. A l’intérieur, la planche de bord est complètement différente de celle du Q7 avec en particulier une technologie numérique embarquée qui se retrouve dans tout l’habitacle. En effet, face au conducteur on retrouve l’écran virtual cockpit déjà présent sur l’Audi A8 mais aussi deux écrans supplémentaires dont un pour le multimédia ainsi qu’un second pour commander la climatisation et la navigation. Ainsi toutes les fonctions et services s’affichent pour assurer une conduite plus sûre. Mais c’est aussi grâce aux nombreux dispositifs d’assistance dont dispose le Q8 que la sécurité du véhicule est parfaitement assurée. Ces dispositifs déchargent le conducteur d’un certain nombre de tâches et, par ailleurs, ils tendent à rendre le véhicule de plus en plus autonome. Que ce soit pour stationner, rouler en ville ou parcourir de longues distances, une pléiade de systèmes facilitent la conduite : « adaptive cruise assist », « efficiency assist », « crossing assist », avertissement de changement de voie, avertissement de proximité du
trottoir et caméras 360° sont autant d’équipements qui, pilotés par un système d’assistance, s’appuient en permanence sur les données de cinq capteurs radar, six caméras, douze capteurs à ultrasons et d’un scanner laser. En outre, dès 2019, une nouvelle technologie permettra sous le contrôle du conducteur de guider le véhicule pour rentrer et sortir d’un garage de façon totalement autonome. Toutefois, pour bénéficier de tous ces avantages, et laisser la technique prendre de plus en plus le contrôle, il faudra nécessairement piocher dans l’immense liste des options qui augmentent considérablement le prix de base du véhicule. Seule la motorisation n’est pas à choisir. En effet, le Q8 ne profite pour son lancement que d’un seul moteur qui, au reste, apparaît comme très adapté pour animer avec une certaine aisance la masse importante du véhicule. Il s’agit d’un 3.0 l diesel développant 286 ch et produisant un couple remarquable de 620 Nm dès 2250 tr/mn. Bien que puissant et adossé à une boîte tiptronic huit rapports, ce modèle n’incite pas à opter pour une conduite dynamique. En revanche, en conduite coulée, il frise la perfection, avec de bonnes reprises, un confort à bord irréprochable et un niveau sonore parfaitement maîtrisé. Quant à la consommation, qui se montre assez raisonnable, elle se trouve bridée grâce à la nouvelle technologie de micro-hybridation (MHEV) qui permet d’enclencher le Stop & Start dès 22 km/h et de rouler en roue libre entre 160 et 55 km/h en phase de décélération.
Facilités pour tracter
C’est en traction que nous allons particulièrement apprécier les nombreuses qualités du Q8. En effet, avec quatre roues motrices et directrices ainsi qu’une suspension pneumatique adaptative, la conduite en traction devient un véritable plaisir. La plus grande difficulté reste de respecter les vitesses auxquelles nous contraint la législation routière sur les remorques, qui nous oblige à ne pas dépasser 90 km/h sur autoroute. Attelée à une Hobby 540 de 2,30 m de large et 1 500 kg de PTAC, l’Audi Q8 décolle l’attelage avec une facilité déconcertante à tel point que l’incidence de la caravane n’est pas perceptible au niveau de la conduite. Le poids de l’Audi Q8 fait que l’ensemble est réellement collé à la route, pour peu que l’on choisisse le bon réglage de suspension, lequel
La boîte auto favorise une conduite coulée, adaptée à la traction
peut varier en fonction du poids tracté. L’attelage se maintient en ligne sans la moindre difficulté. Sur tracé sinueux, la caravane suit parfaitement les contours de la route et se replace franchement sans créer le moindre mouvement parasite sur la direction de la tractrice. C’est réellement un sans-faute pour remorquer dans d’excellentes conditions de sécurité tout en conservant un bon niveau de confort, même à l’arrière. Reste un obstacle : le prix. D’autant qu’il convient évidemment d’acheter certaines options utiles… Notons enfin que l’actuelle motorisation sera prochainement déclinée en 231 ch, ce qui devrait permettre de réaliser quelques économies. Par ailleurs, le Q8 devrait également profiter dans l’avenir d’un V6 essence de 340 ch, afin de mieux répondre aux incitations gouvernementales en matière d’écologie.