Pécresse veut dégraisser de 120 millions d’euros
La présidente de région souhaite mettre un terme aux gaspillages et réduire les subventions accordées par la région
C’était l’une de ses principales promesses de campagne pour la présidence de la région francilienne. Après dix-sept ans de gouvernance à gauche, l’ancienne ministre du Budget du gouvernement Fillon avait promis de remettre les finances de l’Ile-de-France à plat. Alors qu’elle doit présenter son budget annuel de fonctionnement en séance plénière le 18 et 19 mars prochains,Valérie Pécresse en a dévoilé les grandes lignes dans un entretien accordé au journal ‘Le Figaro’. Le ton est donné, ce sera une baisse de 120 millions d’euros sur un an, soit 5 % du budget total. “Du jamais vu” selon les mots de la présidente de région. Pour obtenir ce résultat, Valérie Pécresse souhaite se lancer dans une “chasse aux gaspillages”. Plusieurs leviers devraient être utilisés, notamment celui de la réduction des subventions accordées au milieu associatif. Les associations ne communiquant pas leurs comptes rendus d’activité se verront ainsi privées de subventions. Selon ses estimations, l’économie se chiffrerait à 22 millions d’euros. Le dispositif “Jeunes Violences Écoute” mis en place par la région en 2000 est également visé. Destiné aux personnes confrontées à la violence, en particulier aux victimes et aux témoins de violences, il est jugé inefficace par la présidente LR, compte tenu de son coût de fonctionnement : “1 million d’euros par an pour dix appels par jours”. Elle
prévoit aussi de baisser “de 10 % les dotations aux 31 organismes associés à la région”, qu’elle désire voir fusionner. Enfin, des restrictions plus anecdotiques sont mises en avant, comme la suppression d’une subvention de 100 000 euros destinée au peuple autochtone de Sarayaku en Équateur, “sans aucune retombée pour l’Ile-deFrance”. Cependant, si Valérie Pécresse ambitionne de mieux optimiser les subventions accordées par la région, elle souhaite également faire le ménage dans sa propre demeure. Cela doit passer par une réduction du train de vie de la région Ile-de-France. Le parc automobile devrait être divisé par trois. Au siège de la région, les départs ne seront pas renouvelés, tout comme les personnes employées en CDD par le conseil régional. Tout cela dans une volonté de “réorganisation des services de
la région qui ont besoin d’être décloisonnés et simplifiés pour plus d’efficacité”. Si le budget 2016 devrait donc être largement orienté sur la réduction des coûts de fonctionnement, Valérie Pécresse promet néanmoins une relance des investissements à hauteur de 4,6 %, soit 70 millions d’euros. “Cela représente +9 % pour les transports, un triplement des crédits de la sécurité qui avaient été divisés par cinq en dix ans, dont 3 millions d’euros débloqués en urgence pour la sécurisation d’une centaine de lycées”, affirme-t-elle dans les colonnes du ‘Figaro’. Finalement, concernant le secteur des transports, pierre angulaire de sa politique,Valérie Pécresse promet de dévoiler prochainement des mesures visant “à moderniser
les lignes existantes”. C’est sur la question des recettes que la présidente de la région se montre plus évasive. La valorisation du parc immobilier est évoquée, la recherche de “dizaines de
millions d’euros” de financements provenant de l’Union européenne aussi.