LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE
Toulouse nourrit l’ambition de devenir la deuxième porte d’entrée des Chinois en France, après Paris
Coopération sino-toulousaine
Loin de toute passion idéologique, des maires de nos villes, quelle que soit leur tendance politique,
s’engagent dans la coopération avec la Chine, dans une seule perspective :
gagnant-gagnant
La 11e édition de la table ronde des maires français et chinois s’est tenue à Toulouse à la fin du mois dernier. La ville n’a pas été choisie au hasard. Depuis 2004, des maires français et chinois se réunissent chaque année, alternativement en France et en Chine. Objectif : nouer des relations intercommunales dans les domaines aussi variés que la protection de l’environnement, l’industrie, en passant par l’accueil d’étudiants ou la protection du patrimoine culturel. Cette année, Dassault, Schneider et Suez étaient présents pour présenter aux maires chinois des projets innovants, comme la technologie intelligente de la gestion des villes en 3D, la gestion “propre” des énergies fossiles ou la récupération de chaleur dans le traitement des déchets. Sur le terrain de la coopération avec la Chine, Toulouse a accompli les progrès les plus remarquables, depuis 1982, quand la ville s’est jumelée avec Chongqing (14 millions d’habitants aujourd’hui), l’ancienne capitale de la République de Chine de Tchang Kaichek, au temps de l’invasion japonaise.
Partenariats multiples
Le point le plus spectaculaire de la coopération franco-chinoise à Toulouse est sans doute la prise de participation, il y a un an, du groupe Shandong Hi-Speed, à hauteur de 49,9 %, dans l’aéroport de ToulouseBlagnac. Cet investissement semble donner satisfaction sur place, où le nombre des touristes a sensiblement augmenté. L’aéroport a adopté un projet d’extension de sa surface et construit un hôtel étoilé. Pour accueillir les visiteurs chinois, il prévoit l’embauche de personnels parlant leur langue. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ne cache pas sa volonté d’accueillir davantage de touristes chinois, mais aussi des acteurs économiques et des investissements Toulouse a aussi mis sur pied des collaborations dans l’aéronautique et le football avec d’autres villes chinoises : Tianjin, ville largement consacrée à l’aéronautique, Shenzhen, ville “high-tech” par excellence, et Jinan, la capitale du Shandong. Toulouse espère établir des vols directs avec plusieurs grandes villes chinoises. Elle est actuellement la deuxième ville, derrière Paris, pour l’accueil d’étudiants chinois. Les Chinois sont particulièrement intéressés par Toulouse du fait des activités qui s’y déploient : aéronautique, bien sûr, mais aussi les équipements médicaux, la recherche sur le cancer, l’industrie pharmaceutique, l’informatique, avec de nombreuses entreprises innovantes. Aussi Toulouse peut-elle nourrir l’ambition de devenir la deuxième porte d’entrée des Chinois en France, après Paris. Il est intéressant d’observer que, loin de toute passion idéologique, des maires de nos villes, quelle que soit leur tendance politique – à la rencontre de Toulouse, on pouvait noter la présence des maires de Montpellier, Nice, Mulhouse, Besançon, Clermont-Ferrand ou Lyon – s’engagent dans la coopération avec la Chine, dans une seule perspective : gagnant-gagnant.