Le Nouvel Économiste

CONTRE COURANT

La France retrouve son rang de cinquième puissance économique mondiale, au détriment du Royaume-Uni

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Tout est aussi affaire de statistiqu­es

Lorsque le RoyaumeUni nous avait soufflé ce cinquième rang à la France il y a un peu plus d’un an, tous les médias s’en étaient fait le relais. Cette fois-ci, la nouvelle est passée quasi

inaperçue. Il faut dire que dans un pays qui ne s’aime pas, où les médias se plaisent à valoriser nos erreurs et à minimiser nos réussites, cela n’a plus rien de surprenant.

Voilà une nouvelle qui devrait redonner du baume au coeur à ceux qui pensent que la France a encore un bel avenir devant elle. En effet, notre pays est redevenu, de fait, la cinquièmeq ppuissance économique­q mondiale – derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne. Lorsque le Royaume-Uni avait soufflé ce cinquième rang à la France il y a un peu plus d’un an, tous les médias s’en étaient fait le relais. Cette fois-ci, la nouvelle est passée quasi inaperçue. Peu s’en sont fait l’écho. Il faut dire que dans un pays qui ne s’aime pas, où les médias se plaisent à valoriser nos erreurs et à minimiser nos réussites, notre savoir-faire et notre rayonnemen­t, cela n’a plus rien de surprenant. Qu’en est-il dans les faits ? Depuis le référendum du 23 juin dernier par lequel une majorité significat­ive (près de 52 %) de Britanniqu­es a voté pour le Brexit, la livre sterling est en repli constant face à l’euro et au dollar, qui reste la monnaie de référence pour les comparaiso­ns internatio­nales de PIB. Ce repli s’est encore amplifié il y a quelques jours, car les déclaratio­ns de Theresa May et les réactions en réponse de plusieurs leaders européens crédibilis­ent désormais la vraisembla­nce d’un Brexit dur, rapide et sans concession de part et d’autre. Au total, et c’en est là la conséquenc­e la plus directe, la livre est aujourd’hui à son plus bas niveau depuis quelque 30 ans.

L’Europe derrière les États-Unis

L’effet est mécanique. Le repli de la livre sterling entraîne une dévalorisa­tion de l’économie britanniqu­e et, de fait, une contractio­n du produit intérieur brut qui en est l’illustrati­on. Les prévisions de croissance pour le Royaume-Uni, actuelleme­nt plutôt peu optimistes, ne devraient pas permettre un retourneme­nt en 2016, et donc devraient conforter un retour a priori durable de la France en qualité de cinquième puissance économique mondiale. Le Brexit constitue de fait un facteur qui peut impacter favorablem­ent l’image véhiculée par la France au niveau mondial. En revanche, et c’est dommageabl­e pour son image, l’Europe à 27 sans le RoyaumeUni va perdre son statut de première puissance économique mondiale. En 2015, le PIB des 28 s’affichait en effet à 19 190 milliards USD, contre 17 946 milliards ppour les États-Unis. En perdant les quelque 2 400 milliards du Royaume-Uni, c’est l’Europe qui est dégradée. En politique internatio­nale aussi, tout est aussi affaire de statistiqu­es.

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