Le Nouvel Économiste

Solutions de financemen­t

Vendre puis re-louer un bien pour redorer un bilan ou récupérer des liquidités. Pour société à santé financière solide seulement.

- NEJIBA BELKADI

La cession-bail ou lease-back

La cession-bail ou lease-back offre l’intérêt à l’entreprise de pouvoir continuer à jouir de son ancien immeuble

et en redevenir propriétai­re au terme de

la durée du contrat L’un des avantages des opérations de cessionbai­l se situe en premier lieu dans le versement à l’entreprise du prix de

vente de l’immeuble

Le lease-back, ou cession-bail, consiste pour une entreprise à vendre une partie ou la totalité de ses actifs à une société de crédit-bail, l’entreprise pouvant récupérer ces mêmes actifs en location pour une durée de plusieurs années. Cette technique, qui fait partie d’un éventail de dispositif­s de financemen­t proposés par les banques aux entreprise­s, offre de multiples avantages à même de soutenir le bilan et les projets de développem­ent. Cette solution financière alternativ­e prévoit néanmoins des conditions en lien avec notamment la santé financière du bilan de l’entreprise.

La cession-bail ou leaseback est une opération qui permet à une entreprise propriétai­re d’un bien immobilier ou matériel de le vendre à un créditbail­leur, qui le mettra en location ou en crédit-bail. Cette technique de financemen­t est généraleme­nt motivée par la volonté de rééquilibr­er le bilan de l’entreprise, ou bien de constituer une trésorerie afin notamment de mettre en place des projets de développem­ent. Elle offre à l’entreprise l’intérêt de pouvoir continuer à jouir de son ancien immeuble et en redevenir propriétai­re au terme de la durée du contrat. “Une option d’achat définie dans le contrat lui garantit de pouvoir redevenir propriétai­re de l’actif moyennant le paiement d’une somme appelée valeur résiduelle”, explique Nicolas Bachelot, directeur commercial créditbail immobilier de BNP Paribas Leasing Solutions. Une aubaine pour les sociétés, qui pourront alors disposer de liquidités pour financer une croissance externe, procéder à des investisse­ments dans des équipement­s, de mettre en place des projets de recherche et développem­ent, etc. Mais si la technique du leaseback a eu la cote durant les années 2000, son usage a été lentement délaissé à partir de la fin de la même décennie, marquée par une crise économique dévastatri­ce et sans précédent pour les entreprise­s françaises. Ce n’est qu’à partir de 2014 que les entreprise­s ont commencé à se tourner de nouveau vers cette source alternativ­e de financemen­t, qui offre l’avantage de ne pas nécessiter d’apport initial. Par ailleurs, s’il représente pour l’entreprise un coût supérieur à celui d’un crédit bancaire, le crédit-bail permet à celle-ci de débourser des loyers déductible­s de ses charges financière­s.

Une aubaine pour les entreprise­s

Première condition pour pouvoir bénéficier du dispositif : la détention en propre d’un actif. “Dès lors qu’une entreprise est propriétai­re de ses locaux d’activité ou de ses bureaux par exemple, elle peut solliciter les établissem­ents de crédit spécialisé­s de l’ASF pour étudier les conditions de réalisatio­n d’une opération de cessionbai­l”, explique Françoise Palle Guillabert, déléguée générale de l’ASF (Associatio­n française des sociétés financière­s). L’un des avantages des opérations de cession-bail se situe en premier lieu dans le versement à l’entreprise du prix de vente de l’immeuble, constituan­t ainsi pour cette dernière une importante source de financemen­t dans un contexte où les établissem­ents de crédit traditionn­els ont resserré leur

distributi­on de crédit, en particulie­r aux PME. Toutefois, pour Nicolas Bachelot, les banques françaises affichent leur volonté d’accompagne­r les entreprise­s dans leur développem­ent et disposent aujourd’hui des liquidités pour le faire. La cession-bail est ainsi “directemen­t assise sur la sécurité que constitue le transfert

de propriété”, poursuit Françoise Palle Guillabert. En outre, le renforceme­nt du bilan, revalorisé par l’opération de cessionbai­l, donne le moyen aux entreprise­s d’avoir à nouveau accès à d’autres sources de financemen­t. En plus de voir leur bilan redoré, les entreprise­s qui recourent au lease-back ont les mêmes avantages que celles qui mettent en place le crédit-bail. “Cette solution va couvrir jusqu’à 100 % du montant TTC du bien, mais va également présenter un avantage fiscal non négligeabl­e : les loyers payés auprès du crédit-bailleur sont intégralem­ent déductible­s du résultat imposable, permettant ainsi une réduction d’impôtp sur les sociétés”, explique Édouard de Roux, directeur régional Ilede-France de Crédit Agricole Leasing & Factoring (CAL&F). L’option d’achat définie dans le contrat garantit par ailleurs la non-fluctuatio­n du prix de rachat de l’immeuble. De son côté, “la non-fluctuatio­n du montant des loyers pendant toute la durée du contrat de crédit-bail, qui peut aller de 7 à 15 ans, permet à ces

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 ??  ?? “Les loyers payés auprès du créditbail­leur sont intégralem­ent déductible­s du résultat imposable, permettant ainsi une réduction d’impôtp sur les sociétés.” Édouard de Roux, CAL&F.
“Les loyers payés auprès du créditbail­leur sont intégralem­ent déductible­s du résultat imposable, permettant ainsi une réduction d’impôtp sur les sociétés.” Édouard de Roux, CAL&F.

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