Mobilité
Deux-roues motorisés, le coup de cube
L’excellent mois de septembre 2016 marqué par l’été indien (+12,3 %) représente une salvatrice
bouffée d’air qui propulse sûrement et définitivement l’année
2016 dans le positif
Le marché en 2016 connaîtrait une hausse globale de +3,4 % pour 4 000 unités de plus
vendues
Les observateurs du marché du deux-roues en France se souviennent encore des chiffres prospères de l’avant crise économique de 2008. Des résultats si bons que certains constructeurs doutent aujourd’hui qu’ils aient été révélateurs de ce que pouvait réellement rapporter ce secteur. En 2016, les chiffres intermédiaires avant le dernier trimestre sont pourtant de nouveau dans le vert après des saisons tumultueuses. Les ventes des scooters de plus de 125 cm3 sont remarquables en début d’exercice, mais c’est du côté des grosses cylindrées que se trouve aujourd’hui le véritable accélérateur du secteur. La fin du bridage des 100 chevaux peut expliquer cette relative bonne santé, et ce n’est pas le seul atout des motos gros cubes dans ce marché facétieux.
Le mois de septembre 2016 est un bon révélateur du sursaut que le monde du deux-roues a connu au coeur de l’été, après un mois de juillet des plus inquiétants (- 8,7 % par rapport au même mois en 2015). Le fort rebond du mois d’août (+ 16,8 %) annonçait alors véritablement l’arrivée de l’été. Malgré tout, les chiffres demeuraient équivalents à la période 2015, qui avait auguré du meilleur avant un très décevant dernier trimestre. Ainsi, l’excellent mois de septembre 2016 marqué par l’été indien (+12,3 %) représente une salvatrice bouffée d’air qui propulse sûrement et définitivement l’année 2016 dans le positif. “Si nous continuons sur le mode des derniers mois, nous aurons fait infléchir la courbe descendante. Octobre est bien parti, ce qui laisse présager 145 000 unités vendues en fin d’année, contre 141 000 l’an passé”, espère Fabrice Recoque, directeur moto chez Honda France. Le marché connaîtrait alors une hausse globale de 3,4 % pour 4 000 unités de plus vendues. Des chiffres réconfortants, pourtant encore loin des résultats d’avant-crise. En effet, 2016 avait démarré comme une année atone, avec des ventes frémissantes, surtout du côté des scooters de plus de 125 cm3. “Le début de l’année fut particulier avec la première saison de l’abolition de la loi des 100 chevaux [Les deux-roues équipés d’ABS ne seront plus bridés à 100 chevaux, ndlr], explique Grégory Lejosne, directeur commercial de Yamaha. Jusqu’à fin mars, le marché était à la baisse, à cause de Yamaha notamment, car nous avions anticipé le retrait des 100 chevaux. Cet événement tardif nous a un peu plombés.” La marque se met en cause notamment en raison du tremblement de terre au Japon, qui a détruit partiellement l’usine de Kumamoto, lui faisant perdre plusieurs mois.
Fin de bridage pour les gros cubes
La fin de la loi des 100 chevaux constitue un bon point pour les constructeurs qui, en France et nulle part ailleurs, étaient bridés par l’interdiction de la vente de modèles supérieurs à cette puissance. Une mesure qui ne s’est d’ailleurs jamais montrée pertinente, et dont l’abolition n’aura
ému personne. Le niveau de l’accidentologie n’a pas de relation directe avec la puissance des moteurs, et les assureurs n’ont d’ailleurs pas relevé leurs tarifs depuis mi-avril avec le retour du “full power”. “Nous avons ressenti un gain d’intérêt, mais pas aussi fulgurant que celui espéré, reconnaît néanmoins Fabrice Recoque. Notre part de marché a augmenté de 1 %, surtout grâce à la nouveauté produit qui reste maître dans ce domaine, plus que la libération de
la puissance.” Son impact, bien que réel, reste impossible à quantifier en tant que déclencheur d’achat, d’autant qu’il s’agit d’un effet combiné avec les nouveautés, puisque les constructeurs avaient attendu ce moment pour présenter leurs dernières créations. “Les acquéreurs patientaient pour s’offrir une moto en full power, explique Xavier Crépet, directeur commercial et marketing de Harley-Davidson en France. Chez les constructeurs, notamment les Japonais, de nombreuses motos étaient en attente dans les concessions jusqu’à avril. On a commencé à bien vendre à partir de là.” Les chiffres des grosses cylindrées supérieures à 620 cm3 progressent en 2016 de 5,3 %, de quoi ravir Harley-Davidson dont c’est