Quartiers d’affaires en Ile-de-France
Les quartiers d’affaires traditionnels de Paris et du croissant ouest raflent la mise, en attendant la possible émergence de zones périphériques avec la mise en service du Grand Paris Express
On dénombre désormais 35 quartiers d’affaires à Paris et en Ilede-France. Combinant une bonne desserte, une activité urbaine ainsi que des prix intéressants, ceux situés au centre de la capitale et sur le croissant ouest absorbent l’essentiel de la demande placée. À l’inverse, certains parcs périphériques et vieillissants se trouvent en difficultés. Mais les lignes bougent, les quartiers émergents, tels que ceux de Pleyel, de Pantin ou encore d’Orly, attirent l’attention des entreprises. La création du Grand Paris devrait également entraîner des évolutions, en renforçant les pôles existants et en créant de nouveaux.
PAR VANESSA CARRONNIER
Qui dit “quartier d’affaires” pense certainement en premier lieu à La Défense. L’emblématique espace à l’ouest de Paris se maintient en tant que plus grande zone d’affaires en France et en Europe. Pourtant, les bureaux se sont multipliés dans sa région au cours de ces dernières décennies. Pour recenser les quartiers d’affaires, on peut s’appuyer sur les critères de l’Afnor, l’Association française de normalisation. Elle comptabilise les territoires qui disposent d’un parc de bureaux d’au moins 200 000 mètres carrés, où la proportion de bâtiments à usage de bureaux est majoritaire. On dénombre ainsi aujourd’hui 35 quartiers d’affaires en Ile-de-France, qui proposent près de 25 millions de mètres carrés de bureaux, soit un peu moins de la moitié des 53 millions de mètres carrés présents dans la région.
“On est sur un parc de bonne qualité, avec un volume de bureaux suffisant qui répond à la demande ; Paris et l’Ile-de-France ne manquent pas de disponibilité, y compris dans le quartier central des affaires”, commente Robin Rivaton, directeur général de l’agence régionale de développement, Paris Région Entreprises. On observe toutefois un phénomène de concentration.
“On assiste à un renforcement de l’attrait des quartiers traditionnels que sont Paris et le croissant ouest,
note William Morelli, directeur général adjoint de Nexity en charge des lignes bureaux et corporate solutions.
Ce secteur remportait 75 % de la demande placée en 2016 et la tendance s’est renforcée au ppremier trimestre 2017.” À cela plusieurs raisons, parmi lesquelles des prix ayant permis à certaines entreprises d’investir ces marchés, plutôt que celui de la première couronne.
La vedette incontestée : le QCA Le quartier le plus recherché reste sans conteste le quartier central des affaires (QCA). Son point d’orgue se situe aujourd’hui à Auber. Un glissement se produit, de l’ouest allant vers le centre de la capitale. Bénéficiant d’une grande qualité de desserte et offrant une vie de quartier dynamique, il s’agit de l’endroit le plus prisé, mais aussi le plus cher. “Comme nous avons un positionnement haut de gamme, nous misons sur des adresses prestigieuses qui donnent une belle image et parlent à une clientèle étrangère”, décrit Anne Guinebault, directrice de Servcorp pour Paris, qui propose ainsi des locaux sur le boulevard Haussmann. La clientèle de la zone s’est renouvelée. Elle est désormais investie par les acteurs de la nouvelle économie des services (cabinets de
conseils, comptables, etc.).
“Ces entreprises ont besoin d’être facilement identifiables par leurs nombreux visiteurs”,
fait remarquer Anne Guinebault. Les sociétés oeuvrant dans ces domaines cherchent aussi à apporter de l’agrément à leurs salariés, pour faciliter les embauches.
“Dès qu’il y a une contrainte sur le recrutement, les entreprises doivent faire des efforts sur la localisation pour attirer et conserver des talents”,
souligne Renaud Roger, économiste à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France.
Quartiers montants Alors que La Défense suscitait des inquiétudes il y a quelques années, elle se porte bien à présent. La zone, qui bénéficie du noeud de transport le plus important de la région, a notamment été investie par des entreprises de taille moyenne, qui ont profité de conditions financières attractives. Des projets de développement sont en cours, de nouvelles tours doivent sortir de terre d’ici 2020. En parallèle du développement de ces emplacements traditionnels, plusieurs quartiers ont récemment émergé.
“Le plus emblématique est celui de Pleyel Stade de France, à Saint-Denis, qui dispose d’entre 600 000 et 800 000 mètres carrés de bureaux,
précise Renaud Roger de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme.