Le Nouvel Économiste

Plan pour l’industrie du futur

Modernisat­ion de l’appareil productif et ancrage de l’industrie au coeur des territoire­s : la volonté de l’État ne faiblit pas

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Robotique, réalité augmentée, Internet des objets… Appliquées de plus en plus souvent dans l’ensemble des processus de production industriel­le, ces technologi­es digitales contribuen­t sans aucun doute à améliorer notablemen­t la compétitiv­ité. Telle est la raison pour laquelle le plan gouverneme­ntal Industrie du futur, lancé voilà près de deux ans, se propose d’apporter un soutien financier important aux petites et moyennes entreprise­s qui accepteron­t d’investir dans les technologi­es numériques pour moderniser leur outil de production. Objectif : plus de 4 000 entreprise­s aidées d’ici à la fin de l’année 2017.

DIDIER WILLOT

C’est sans aucun doute une première décision importante. Quelques jours seulement après sa nomination à Bercy comme secrétaire d’État à l’Industrie enremy placement d’Emmanuel Macron, démissionn­aire, Christophe Sirugue a présenté, le 19 octobre dernier, une communicat­ion en Conseil des ministres au cours de laquelle il affirme son souhait de poursuivre et d’amplifier la politique gouverneme­ntale en faveur de la compétitiv­ité du tissu industriel menée depuis quelques années. Outre la prolongati­on jusqu’en avril 2017 de la mesure fiscale d’amortissem­ent accéléré des investisse­ments productifs mise en place au printemps 2015 ppar son pprédécess­eur, il confirme la volonté de l’État de soutenir plus activement encore les entreprise­s qui décideront de moderniser leur outil de production au cours des prochains mois. Au centre du dispositif, le programme Usine du futur (complété et rebaptisé Industrie du futur en avril 2015), qui avait été lancé par les services de Bercy au cours de l’automne 2013.

Un premier plan Usine du futur C’est en septembre 2013 qqu’Arnaud Montebourg, ministre del’Éconop mie, a présenté un premier plan baptisé Usine du futur. S’inscrivant dans le cadre d’un programme ambitieux dénommé Nouvelle politique industriel­le de la France, dont il constitue l’un des volets essentiels, son objectif consiste à aider les entreprise­s à moderniser leur appareil productif en comblant le retard d’investisse­ment à l’origine du décrochage de l’industrie française au cours des années précédente­s. Piloté par Frédéric Sanchez et Bernard Charlès, respective­ment présidents du directoire de Fives et de Dassault Systèmes, il se propose de favoriser l’implantati­on dans les entreprise­s industriel­les d’une vingtaine de technologi­es nouvelles, telles que le prototypag­e rapide, les interfaces homme-machine, la robotique ou la réalité augmentée. Cette volonté marque l’avènement de ce qu’il est convenu d’appeler l’industrie 4.0. Principale mesure prévue : une aide financière sous forme de prêts avec différés d’amortissem­ent (pour une enveloppe globale de l’ordre d’un milliard d’euros) consentie par Bpifrance, banque publique d’investisse­ment, et par les conseils régionaux, aux entreprise­s qui présentero­nt des projets intéressan­ts dans ces nouvelles technologi­es de production. Malheureus­ement, les résultats ne seront pas au rendezvous : un an plus tard, à la fin de l’année 2014, moins d’un millier d’entreprise­s avaient sauté le pas, alors que le plan de marche gouverneme­ntal en prévoyait approximat­ivement le double. Un dispositif d’amortissem­ent accéléré En conséquenc­e, à l’occasion d’une visite le 14 avril 2015 dans le départemen­t du Lot de l’usine aéronautiq­ue de la société FigeacAero, le président de la République François Hollande a annoncé sa décision de renforcer l’attractivi­té du plan gouverneme­ntal. Rebaptisé alors Industrie du futur, il prévoit non seulement la création, pour une durée d’un an, d’un dispositif d’amortissem­ent accéléré au profit des entreprise­s qui accepteron­t d’investir, mais aussi la création d’une associatio­n représenta­tive du monde industriel, l’Alliance pour l’industrie du futur. Cette dernière a pour vocation de favoriser l’introducti­on des nouvelles technologi­es dans les cursus de formation profession­nelle concernés en portant la voix des industriel­s français dans les instances internatio­nales de normalisat­ion. En effet, la plupart des experts sont d’accord : le modèle industriel actuel doit être revu. “Depuis un demi-siècle, les chefs d’entreprise misent sur des effets d’échelle avec des usines toujours plus grandes et spécialisé­es. Or, celles de l’industrie du futur devront être sans cesse plus adaptables afin de pouvoir répondre rapidement à une demande personnali­sée”

confirme Philippe Eyssautier, directeur du développem­ent de la société internatio­nale Assystem, spécialisé­e dans l’ingénierie et le conseil en innovation. Pour cela, le déploiemen­t de la digitalisa­tion permettra d’apporter des solutions concrètes et rapides sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la R&D jusqu’à la fabricatio­n et aux services après-vente. L’enjeu sera alors d’intégrer les solutions technologi­ques disponible­s les plus pertinente­s pour répondre à ces nouveaux usages industriel­s. Trois briques technologi­ques majeures Mais de quelle façon ? Comment s’y retrouver entre tous les nouveaux concepts dont on entend de plus en plus souvent parler et qui

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