La gestion des déchets du tertiaire
Tri obligatoire dans les entreprises : les acteurs de l’hygiène et de la propreté se positionnent sur la gestion de déchets
Les entreprises restent d’importants producteurs de déchets, qui ne sont pas toujours recyclés. C’est le cas notamment des activités de bureaux, à l’origine de beaucoup de rebuts de papier. Pour changer les pratiques, un décret publié en 2016 a fixé les bases réglementaires du tri à la source. Celui-ci concerne cinq flux et s’applique à un nombre croissant de sociétés. Cette réglementation crée de nouveaux marchés. Pour les spécialistes de l’hygiène et de la propreté, il s’agit d’une opportunité pour se positionner sur la gestion de déchets. Ce service complémentaire leur permet d’élargir leur offre et de fidéliser leurs clients.
Pour les particuliers, recycler fait désormais partie des gestes du quotidien. Mais qu’en est-il des entreprises ? Le secteur tertiaire, qui regroupe les services, les transports et le commerce, produit environ 22 millions de tonnes de déchets par an, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Plus précisément, les activités de bureaux en génèrent 2,4 millions de tonnes. Papiers et cartons correspondent au premier poste de production de déchet de bureaux, soit 900 000 tonnes, dont seulement 35 % sont recyclés. Pour changer les pratiques en France, un décret publié le 10 mars 2016, dans le cadre de la loi de Transition énergétique pour une croissance verte, a fixé les bases réglementaires afin de mettre en oeuvre le tri à la source et la collecte séparée.
Nouveau décret
Ce décret impose le tri des flux de papier, plastique, verre, métal et bois pour la plupart des entreprises depuis le 1er juillet 2016. Elles ont l’obligation de séparer ces cinq types de matériaux du reste de leurs déchets, soit en les plaçant ensemble dans une même benne en vue d’un tri ultérieur, soit en instaurant directement un tri matière par matière. Sont concernées les entités qui n’ont pas recours aux services assurés par les collectivités territoriales, mais aussi celles qui l’utilisent et qui produisent plus de 1 100 litres déchets par semaine, une quantité correspondant à seulement deux conteneurs. Le décret fait également un focus sur les déchets de papiers de bureaux, une catégorie qui regroupe les imprimés papiers, les livres, les publications de presse, les articles de papeterie, les enveloppes et les papiers à usage graphique. Les administrations et les établissements publics de l’État ainsi que les entreprises de plus de 100 personnes doivent trier à la source ce type de déchet depuis le 1er juillet 2016. La règle s’élargit progressivement à d’autres organismes. Les structures de plus de 50 personnes sont concernées depuis le 1er janvier de cette année. Celles de plus de 20 personnes le seront à partir de l’an prochain.
Création de valeur
“Pour les producteurs de déchets, il y a trois enjeux principaux : environnemental, de responsabilité sociétale et d’optimisation de
gestion de ressources”, indique Alexandre Maltot, responsable environnement et déchet chez Onet, entreprise spécialisée dans le nettoyage. Ces gisements représentent en effet de la valeur, certains matériaux ayant une véritable valeur marchande. Et mieux les gérer peut stimuler le secteur. “Cette évolution réglementaire devrait créer de nombreuses opportunités pour lancer des petites structures spécialisées qui pourront grandir par la suite”,
déclare Isabelle Perru-Poupon, directrice
Les activités de bureaux génèrent 900 000 tonnes de déchets papier et carton, dont 35 % seulement sont recyclés. Pour changer les pratiques, un décret de 2016 a fixé les bases réglementaires du tri à la source