Le Nouvel Économiste

Investir dans des PME

L’investisse­ment dans les PME est certes dans le vent mais impose des précaution­s d’usage : ne pas être pressé, diversifie­r ses actifs voire s’appuyer sur des profession­nels

- AUDREY FRÉEL

“Quand la croissance économique est bonne, comme c’est le cas en France depuis deux ans, les PME en profitent plus que les grands groupes”

Placer une partie de son épargne dans une PME permet à un particulie­r de diversifie­r son patrimoine et de profiter d’avantages fiscaux. Jusqu’alors réservé à une poignée d’initiés, ce placement tend désormais à se démocratis­er. Il existe différents dispositif­s pour investir dans des PME, que ce soit sur le marché public ou en private equity. Mais parier sur le potentiel des petites sociétés n’est pas sans risque. Pour limiter la casse et augmenter ses chances d’un réel retour sur investisse­ment, il est conseillé de s’appuyer sur des profession­nels de la gestion.

Lorsqu’il est question de placements à risque, les Français sont en général frileux. Mais le nouveau gouverneme­nt, qui multiplie les initiative­s pour réorienter l’épargne des particulie­rs vers les entreprise­s, pourrait changer la donne et permettre de démocratis­er

l’investisse­ment dans

les PME. “Ce type de placement était jusqu’à présent plutôt réservé aux personnes fortunées. Mais le contexte politique actuel tend à pousser l’épargne des Français vers l’innovation”, confirme JeanEmmanu­el Vernay, directeur

général du groupe financier All Invest. Investir une partie de son épargne dans une entreprise de taille petite ou moyenne présentera­it plusieurs avantages, selon les profession­nels du secteur. “Les grands groupes enregistre­nt généraleme­nt une croissance plus faible que les PME car ces dernières sont plus agiles pour se développer. Les PME sont souvent également un peu moins chères”, explique ainsi Jean-David Haas, le directeur général de NextStage AM, une société de gestion privée. Avant d’ajouter : “il y a aussi une dimension sociale lorsque l’on investit dans des PME, car elles créent des emplois en France”. Et le climat économique actuel semble propice à ce type d’investisse­ment, comme l’explique Léovic Lecluze, responsabl­e gestion actions chez Federal Finance, une filiale du

Crédit Mutuel Arkea. “À la différence des grands groupes, les PME françaises vendent essentiell­ement dans l’Hexagone. De fait, quand la croissance économique est bonne, comme c’est le cas en France depuis deux ans, les PME en profitent plus que les grands groupes, qui sont dilués dans plusieurs régions du monde et dépendent donc de la santé financière de ces pays.”

Être pprêt à tout pperdre, diversifie­r et prendre son temps

S’il offre des perspectiv­es de rendement alléchante­s, l’investisse­ment dans une PME reste risqué. Le modèle financier d’une PME est en effet moins solide que celui d’un grand groupe. Et bon nombre de petites entreprise­s mettent la clé sous la porte chaque année. “Il est possible de perdre la totalité de l’investisse­ment si l’entreprise fait faillite. Il y a également un risque de perte partielle lorsque la société est cotée en bourse et que sa valeur baisse”, avertit Jean-Emmanuel Vernay. Le facteur temps est également à prendre en compte. “Il ne faut pas investir dans une PME dans une logique d’un an, deux ans ou trois ans. L’échelle d’une PME n’est pas celle d’un grand groupe. Il faut partir sur un investisse­ment minimum de cinq ans. Nous conseillon­s d’ailleurs à nos clients d’investir plutôt sur dix ans”, explique Jean-David Haas. Pour limiter

les risques, il est donc important de se renseigner au préalable et de s’appuyer sur les conseils des équipes de profession­nels de la finance. “Il faut faire attention au risque de concentrat­ion et diversifie­r son investisse­ment, surtout pour les personnes ayant un patrimoine restreint”, conseille Jean-David Haas. Des propos corroborés par Léovic

Lecluze. “L’erreur que font souvent les particulie­rs est qu’ils ne répartisse­nt pas les risques sectoriels et vont mettre quasiment la totalité de leur épargne sur des entreprise­s d’un même secteur. Investir uniquement dans quelques entreprise­s d’un secteur précis est très risqué. Il ne faut jamais concentrer son portefeuil­le de cette façon”.

Bourse ou private equity ?

Lorsqu’un particulie­r souhaite orienter une partie de son épargne dans des PME, deux choix s’offrent à lui : investir en bourse (PME cotées) ou en private equity (PME non cotées). L’investisse­ment en bourse lui permet en général plus de flexibilit­é. Il a la possibilit­é de vendre rapidement ses actions dans une société en cas d’accident de croissance ou de besoin de liquidités. Le fonctionne­ment est en outre assez simple. Il lui suffit d’ouvrir un compte-titre, un plan d’épargne en actions (PEA) ou encore un PEA-PME et d’acheter

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