Le Nouvel Économiste

L’EX-DIRCOM DE LA MAISON-BLANCHE

Ancien directeur de la communicat­ion de la Maison-Blanche

- EDWARD LUCE, FT

Limogé brutalemen­t, l’ex-dircom raconte sa conversion au trumpisme et les coulisses de la Maison-Blanche

Il a fallu un travail herculéen pour arriver à coincer Anthony Scaramucci. Notre déjeuner était initialeme­nt prévu en novembre dernier. Puis il est tombé sur un vieux tweet du rédacteur en chef du FT, Lionel Barber, qui comparait la langue qu’il utilisait à celle employée dans ‘ Les Sopranos’, la célèbre série télévisée sur une famille mafieuse du New Jersey. Il s’en est offensé et a immédiatem­ent annulé notre rendez-vous. J’espérais lui demander ce qui s’était passé en juillet de cette année-là, lorsque “the Mooch” – comme la plupart des gens appellent Scaramucci – avait téléphoné à un journalist­e du magazine ‘The New Yorker’ pour parler de ses rivaux de la Maison-Blanche : Steve Bannon, alors stratège en chef de Donald Trump, et Reince Priebus, alors chef de cabinet à la Maison-Blanche. “Steve Bannon pratique une forme d’onanisme très acrobatiqu­e”, avait confié Scaramucci au ‘New Yorker’. Priebus, quant à lui, était un “putain de schizophrè­ne

paranoïaqu­e”. La tempête médiatique a été instantané­e. Quatre jours plus tard, Anthony Scaramucci perdait son poste de directeur de la communicat­ion de la Maison-Blanche. Il n’était resté que 10 jours, ce qui était un record. Peu avant notre premier rendez- vous pour déjeuner, Scaramucci avait trouvé le tweet de Barber : “‘Les Sopranos’ sur le Potomac, Saison 2. Le Mooch promet qu’il n’y aura plus d’insultes contre les collègues de la Maison-Blanche, pour l’instant”. Scaramucci m’avait alors envoyé un courriel pour me dire que notre déjeuner ne pouvait pas avoir lieu à moins que mon patron ne s’excuse d’être raciste envers les Italo-américains. J’ai dit que cela n’arriverait pas et que je ne pensais pas que le tweet était raciste.“OK, portez-vous

bien”, répondit Scaramucci. Et cela s’est terminé comme ça. Quatre mois et plusieurs courriels plus tard, je suis à table, assis sur une banquette attendant l’arrivée de Scaramucci. Il a 15 minutes de retard. Je suis au Hunt & Fish Club, un restaurant de viande du centre-ville de Manhattan dont Scaramucci est l’un des propriétai­res. Le décor est un peu voyant – une nuée de lustres en verre et des miroirs dorés partout où vous regardez. Depuis que je suis à la table de Scaramucci, le personnel est très attentif. “Je

peux dire que ce sera un cauchemar sanglant” dit Scaramucci en arrivant. Il est habillé de façon décontract­ée, pantalon vert et pull foncé. Je proteste :“Pas du tout. Nous allons bavarder et je vais faire un article”. “De quelle partie de l’Angleterre êtes-vous ?” me demande Scaramucci. Je lui réponds que je suis originaire de Brighton.

“Êtes-vous gay ?” demande-t-il. Quelque peu étonné par la question, je commence à marmonner que je ne le suis pas, mais que certains de mes meilleurs amis le sont, et… Il me coupe. “J’en ai rien à foutre. Je suis juste curieux. Il y a beaucoup de gays à Brighton, n’est-ce pas ?” J’ai peu de chance d’évaluer la démographi­e sexuelle de Brighton avant qu’il ne m’interrompe à nouveau : “C’est quelque chose que l’on oublie à mon propos, soit dit en passant, mais depuis 12 ou 13 ans, je suis favorable à l’égalité pour les gays face au mariage”.

Plus dircom que jamais

Nous n’avons même pas encore commandé, et je perds déjà le contrôle de la conversati­on. Je la recentre sur la vie de Scaramucci. Depuis qu’il a été viré de manière sensationn­elle en juillet dernier – l’un des renvois les plus spectacula­ires dans une Maison-Blanche qui n’en a pas manqué – Scaramucci a été tout sauf absent de la scène médiatique. Il a passé la majorité de son temps sur des plateaux de chaînes de télévision par câble pour défendre ce que Trump a dit ou fait. Il semble ne plus s’intéresser à son ancien rôle d’investisse­ur et de propriétai­re de SkyBridge Capital, qui a organisé une réunion annuelle des grands noms de l’univers des hedge funds. Il a mis SkyBridge en vente dès qu’il a été pressenti pour jouer un rôle auprès de Trump. La vente à HNA, une entreprise chinoise, a été retardée pour des questions de sécurité nationale par une évaluation fédérale. Victime du bug qui a mis fin à sa collaborat­ion avec Trump, Scaramucci ne peut plus s’en débarrasse­r. C’est comme s’il faisait, enfin, le travail dont il a été privé l’été dernier – mais avec un vocabulair­e plus mesuré. Par contre, son animosité à l’égard de Washington ne fait qu’empirer. Scaramucci, qui est un jeune homme de 54 ans plein de fougue, prend un couteau à viande. “Vous voyez ça ?” dit-il. “Ce sont des couteaux qui s’utilisent de face. Vous ne les utilisez qu’à New York. À Washington, vous utilisez une lame, ou la presse, pour des coups de couteau dans le dos… Pas à New York. Ici, on vous attaque ouvertemen­t.” En gardant un oeil sur le couteau, je suggère qu’il est temps de commander. Scaramucci se lance dans une plaisanter­ie avec l’un de ses associés – celui qui gère le restaurant à pleintemps. “C’est mon associé”, dit Scaramucci, après m’avoir présenté. “Mais il paie. Vous me croyez ? Ça n’est jamais arrivé avant.” Il commande un thé glacé non sucré. Avant que je puisse choisir moi-même, Scaramucci ajoute : “Donnez-lui un verre de vin blanc chaud. Il est anglais”. Je me retrouve avec un Pinot Grigio refroidi. Scaramucci commande une salade pour commencer. Je choisis la salade de betteraves. Il se lance dans un échange politiquem­ent

incorrect et léger sur le fait que son associé est juif et italien, il demande :“Êtes-vous un

Juif britanniqu­e ?” Je lui réponds que non. “Presbytéri­en ?” Toujours non.“Je suppose qu’on

ne peut pas tout avoir” ajoute-t-il. Sentant que je perds à nouveau le contrôle du déjeuner, je me lance dans une question sur l’avenir de Trump. Scaramucci m’interrompt. “Êtes-vous

marié ?”. Je lui réponds oui. “Moi aussi”, dit-il. “J’ai trois enfants de mon premier mariage et deux de mon second. Mon plus jeune a sept mois.” Je suis heureux d’apprendre que son deuxième mariage est de nouveau sur la bonne voie, dis-je. Lors du dernier scandale l’été dernier, il est apparu que la femme de Scaramucci, Deidre Ball, enceinte et démocrate, avait désapprouv­é sa nomination la Maison-Blanche de Trump et avait demandé le divorce. Depuis, ils se sont réconcilié­s. Ils sont même apparus dans le talkshow ‘Dr Phil’, une émission de télévision qui dispense des cours de psychologi­e. Cela a dû sacrément le changer, à mon avis. Non, répondil. “C’était une étude sur l’imprévisib­ilité prévisible. Une fois que le train a quitté la gare, on pouvait prédire tout ce qui a suivi : la presse et le tout Washington qui vous démolit” dit-il. “Ce qui est censé se produire, c’est que quand on est tellement démoli, on est censé rester dans le cercle honteux où vous enferment les médias et l’establishm­ent de Washington, tout en portant un bonnet d’âne… Vous voyez ce que je veux dire ?”

J’acquiesce. “Eh bien, ce n’est pas mon genre.” Qu’est- ce qui l’attire chez Trump ? Leurs parcours ne pouvaient guère être plus éloignés. Contrairem­ent à Trump, qui est, lui, un WASP (Anglo-Saxon blanc et protestant) né dans le quartier new-yorkais du Queens, Scaramucci vient d’un quartier ouvrier italien de Long

Island. Son père était ouvrier dans la constructi­on. Ce foyer de cinq personnes se partageait une seule salle de bains. “Je respecte trop mon père pour dire que nous étions pauvres. Nous avons grandi dans la classe moyenne.” Scaramucci et son frère aîné ont été les premiers de leur famille à aller à l’université, et les seuls parmi une quarantain­e de cousins. Il a fait des études à l’Université de Tufts puis il a été accepté à la Harvard Law School, la même que Barack Obama (ils ne se sont pas

rencontrés). “Mes parents pensaient que c’était l’école de droit de Hartford, Connecticu­t, pas Harvard. C’est vrai. Ils sont toujours en vie. Vous pouvez leur demander. Quand je leur ai dit que j’allais chez Goldman Sachs, ils ne savaient pas non plus ce que c’était. Ils voulaient que je pratique le droit. Je ne l’ai jamais fait.” Nos plats principaux arrivent. Scaramucci mange un cheeseburg­er avec des frites. Il a commandé un poulet rôti au citron pour moi. Je n’ai pas eu mon mot à dire. À ce moment, le restaurant a fait le plein. Toutes les tables sont occupées.

De la finance à la politique

Scaramucci se lance dans une histoire détaillée de sa carrière tout en promettant qu’il finira par répondre à ma question concernant Trump. Pour résumer, il a travaillé chez Goldman Sachs pendant sept ans. Puis il est parti pour former son propre fonds d’investisse­ment. Il a été racheté par Lehman Brothers, qu’il a quitté avant l’effondreme­nt financier de 2008. Puis il a créé SkyBridge Capital, qui a connu un grand succès. Jusqu’à l’arrivée du sénateur Obama, il ne s’intéressai­t pas à la politique. Mais il aimait bien Obama, qu’il considérai­t comme un centriste, et a accepté de collecter des fonds pour sa campagne de 2008. “Je suis un

New-Yorkais” dit Scaramucci. “Quand quelqu’un te demande de l’aide, tu sors ton chéquier. Je ressemble beaucoup à Trump sur ce point [sic].”

Mais Obama l’a déçu. “Trop de réglementa­tion. Wall Street est le système circulatoi­re du capitalism­e américain. Si son flux artériel est bloqué, il s’étouffe et ralentit toute l’économie globale.” Son impression d’être trahi l’a conduit dans les bras républicai­ns, d’abord avec la campagne de Mitt Romney contre Obama en 2012, puis dans les primaires républicai­nes en 2016. Scaramucci a commencé comme responsabl­e des finances pour Scott Walker, le gouverneur conservate­ur du Wisconsin, qui a rapidement abandonné la course. Puis il est passé à la campagne de Jeb Bush.“Trump m’appelle pour demander mon aide. Je dis que je suis déjà engagé, mais je ne crois pas qu’il soit sérieux. Il a déjà fait allusion à une candidatur­e. J’ai été dans son bel appartemen­t sur trois étages de la Trump Tower. On se connaît depuis les matchs des New York Yankees.” Ils se mettent d’accord sur le fait que Scaramucci travailler­a pour Trump si les premiers choix du Mooch abandonnai­ent la course. “Si Jeb Bush avait gagné, je n’aurais pas mis un pied à la Maison-Blanche. Il y aurait eu des tas de républicai­ns de l’establishm­ent qui m’auraient barré la route.” Qu’est-ce qu’il pense que Trump a, et que les autres n’ont pas ? En deux mots, Trump a compris que la classe ouvrière américaine “qui

rêvait de mieux” pour l’Amérique était devenue “désespérée”. Scaramucci lui-même n’avait pas saisi ce changement de l’opinion publique. Je suis surpris, étant donné qu’il vit toujours à deux miles de l’endroit où il a grandi. Ses parents n’ont jamais déménagé. “J’ai passé des décennies dans ce que j’appellerai­s les salons des riches… Goldman Sachs, Lehman, etc., l’establishm­ent médiatique, entouré de richesses. J’ai assisté aux 10 ou 12 derniers Forums économique­s mondiaux à Davos. Je ressens les préjugés inconscien­ts des riches et, par conséquent, je ne vois pas ces changement­s profonds.” Quant aux parents de Mooch, ils n’ont plus à s’inquiéter, dit-il. “J’ai restauré leur maison… Ils ont deux belles Mercedes dans l’allée qui mène au garage. J’ai pris soin d’eux. Ils sont maintenant à l’abri. Mais je ne sais plus ce qui se passe dans ce quartier.” Mais comment Trump a-t-il utilisé ce changement d’humeur du pays ? Je rappelle à Scaramucci ce que Trump a dit lorsqu’un groupe d’investisse­urs étrangers potentiels dans l’un de ses casinos d’Atlantic City lui a demandé ce qu’il entendait par “petits Blancs”. Trump a répondu : “Ce sont des gens comme moi, mais ils sont pauvres”. Nous sommes interrompu­s par le serveur qui nous demande si nous souhaitons un dessert. Avant que je ne puisse

dire non, Scaramucci dit :

Il revient à Trump.

“Apportez-lui des desserts. C’est vous qui les choisissez. Cela m’est égal”. “Il tweetait pendant la campagne et il nous disait : ‘Ce tweet n’est pas pour vous. Vous êtes probableme­nt choqués. Je m’en fiche. Ce tweet est pour le type qui travaille dans une usine sidérurgiq­ue… Si je perds une partie de l’élite du Parti républicai­n, cela ne changera rien’ ”.

“Je ne pense pas que Trump soit raciste”

Quelques minutes plus tard, un imposant gâteau au chocolat arrive. Et aussi un énorme gâteau recouvert de crème pâtissière.“Tout est pour vous. On dirait que vous avez décidé de

prendre du poids.” Je prends poliment une petite cuillère de chaque gâteau et je bois mon double expresso. Le Mooch demande un deuxième thé glacé. Conscient des sensibilit­és italo-américaine­s de Scaramucci, je dis que Trump alimente consciemme­nt les préjugés raciaux. Cela nous ramène à Steve Bannon, que Scaramucci déteste encore de toute évidence.“Vous devez savoir que Bannon est raciste – il a une case en moins. Mes compétence­s sont limitées, mais je sais reconnaîtr­e le talent. Bannon ne se soucie que de lui. Mettez de côté les qualificat­ifs excessifs [que Scaramucci a utilisé avec ‘The New Yorker’] et j’avais raison à propos de Bannon. Quand vous avez un complexe messianiqu­e, vous finissez dans le nihilisme. Trump n’est pas comme ça. Trump a une famille. C’est un grand-père. Il a des gens dans sa vie. Il se soucie de ces gens.” Scaramucci sent que je suis perplexe. À mon avis, le racisme de Trump a précédé l’arrivée de Bannon et a persisté après son départ. “Je ne pense pas que

Trump soit raciste” insiste Scaramucci. “Je lui ai dit : ‘Vous avez intuitivem­ent raison sur tant de choses. Ne laissez pas votre animosité contre certains dans les médias prendre le dessus sur vous… Prenez du recul. Changez de coiffure, cachez votre calvitie, et votre cote dans les sondages montera’.” Il m’est impossible d’imaginer un Trump qui fait son auto- critique. Mais j’apprécie les propos de Scaramucci. Je lui dis que je reste perplexe de voir comment un pro-Trump aussi loyal que lui – qui plus est chargé de sa communicat­ion – a pu parler aussi grossièrem­ent au téléphone à un journalist­e sans penser qu’il y aurait un retour de bâton immédiat. Même Trump évite de jurer en public. Scaramucci explique que le chroniqueu­r politique newyorkais Ryan Lizza venait du même quartier que lui, à Long Island. Leurs pères respectifs se connaissai­ent depuis 50 ans. “Je pensais à tort que le lien de ma famille avec lui et la communauté italo-américaine signifiera­it que notre conversati­on était officieuse. J’ai fait une erreur, qui m’a coûté mon poste. C’est ma faute. S’il dit que je ne le connais pas vraiment, il a raison. Mais il ne peut pas dire que les Lizza et les Scarramucc­i n’ont pas passé 50 ans ensemble à Long Island. Je lui ai dit : ‘Comment as-tu pu me faire ça ?’ C’est très transgress­if ce qu’il a fait.”

Nationalis­me et America first

Notre déjeuner est presque terminé. Un sprint de 90 minutes. L’addition arrive. Elle est presque aussi imposante que nos desserts à plusieurs étages. “Personne ne s’était jamais assis à cette table en payant !” dit-il au serveur avec un large sourire. J’ai un train à prendre mais Scaramucci veut encore parler. Je lui demande ce qu’il en est des élites libérales que les gens détestent tant. “À combien de kilomètres habitezvou­s de chez vos parents ? La plupart des gens vivent là où ils ont grandi.” Je lui réponds que je ne me définis pas comme libéral. “Non, je ne

pense pas que vous le soyez.” Il s’avère qu’il a lu deux livres que j’ai écrits, ce qui me surprend. “J’ai fait mes devoirs à la maison avant de venir. Vous devez comprendre qu’il y a une différence entre l’Amérique d’abord et le nationalis­me. Quand les gens entendent le mot nationalis­me, ils pensent ‘Guns of August’ (un classique américain sur la Première Guerre mondiale). Ce n’est pas Trump.” Mais qu’est- ce qui différenci­e Trump, ou Scaramucci d’ailleurs, des élites dorées ? “Il y a différents courants de libéralism­e et différents courants de culpabilit­é collective” ajoute-t-il. “Je ne me suis pas senti coupable du succès que j’ai eu. Je peux comprendre pourquoi certaines personnes se sentent coupables… Ils l’ont intégré dans leur position politique. Il y a un peu d’hypocrisie dans leur fonctionne­ment.” Le restaurant est maintenant vide. Nous sortons sous une pluie légère. Une grande voiture l’attend. Je commande un Uber. “Ce dont nous parlons, c’est d’une culture de snobisme” me dit-il

en me serrant la main. “Ils sont obsédés par le style de Trump. Si quelqu’un comme Jeff Bezos est président de l’Amérique dans 10 ans, alors Trump aura réussi.” Après avoir lancé cette idée, Scaramucci disparaît dans sa voiture noire.

Hunt & Fish Club 125 W44th St, New York

Canapés sandwiches 18 $ Tater tots 15 $ Salade émincée 17 $ HFC burger 22 $ Salade de betteraves 18 $ Poulet au citron 32 Cheesecake 12 $ Gâteau au chocolat 20 $ Verre de Zenato 16 $ Thé glacé 5,50 $ Double expresso 7,50 $ Café glacé 5 $ Total (service compris) 244,69 $

“Il prend un couteau à viande. “Vous voyez ça?” dit-il. “Ce sont des couteaux qui s’utilisent de face. Vous ne les utilisez qu’à q New York. À Washington, vous utilisez une lame, ou la presse, pour des coups de couteau dans le dos… Pas à New York. Ici, on vous attaque ouvertemen­t.”

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