Le Nouvel Économiste

Les retraites avantageus­es des cheminots

Âge minimum de liquidatio­n, pension moyenne et minimale, taux de cotisation­s et subvention d’État. Tout y est.

- FRANÇOIS ECALLE

Le régime spécial de retraite des agents de la SNCF est un élément essentiel de leur statut. Il a été rapproché de celui des fonctionna­ires en 2008 tout en restant plus avantageux. Il est exclu de la réforme de la SNCF annoncée par le gouverneme­nt car il devrait être modifié, ou pourrait disparaîtr­e, comme tous les régimes de retraite actuels...

Le régime spécial de retraite des agents de la SNCF est un élément essentiel de leur statut. Il a été rapproché de celui des fonctionna­ires en 2008 tout en restant plus avantageux. Il est exclu de la réforme de la SNCF annoncée par le gouverneme­nt car il devrait être modifié, ou pourrait disparaîtr­e, comme tous les régimes de retraite actuels pour créer un système universel. Il est néanmoins intéressan­t d’en connaître les principale­s caractéris­tiques (source : conseil d’orientatio­n des retraites) L’âge minimal de liquidatio­n de la retraite était 50 ans (agents de conduite) ou 55 ans (autres agents) jusqu’à 2017 ; il est progressiv­ement relevé pour être porté à 52 ou 57 ans. Ce relèvement de deux ans a lieu bien plus tard que pour les fonctionna­ires et les salariés du régime général. Les cheminots Le régimeg de retraite de la SNCF est équilibré par une subvention de l’État (3,4 MdsE en 2016), qui compense indistinct­ement le déséquilib­re démographi­que résultant de la baisse des effectifs de cheminots et leur âge précoce de départ en retraite partent en moyenne en retraite après l’âge minimal (54 ans pour les agents de conduite et 58 ppour les autres),) mais avant les fonctionna­ires de l’État (60 ans pour les “actifs” et 63,5 pour les autres civils), les fonctionna­ires locaux et hospitalie­rs (62 ans) et les salariés du secteur privé (62,5 ans). Malgré un âge de liquidatio­n plus précoce, la pension moyenne des cheminots (24 400 € par an) est supérieure à celle des fonctionna­ires de l’État (22 900 €), locaux et hospitalie­rs (15 200 €) et des salariés du secteur privé (13 300 € y compris retraite complément­aire). Les cheminots ont des carrières plus longues que les salariés du secteur privé, ce qui peut expliquer des pensions plus élevées, mais dans une proportion qui reste à mesurer. Le salaire de référence pris en compte pour calculer la pension est celui des six derniers mois d’activité comme dans la fonction publique, mais la part des primes qui est comprise dans ce salaire de référence semble plus grande que pour les fonctionna­ires. La pension minimale est plus importante dans le régime de la SNCF (1 216 € par mois, contre 1 099 € dans la fonction publique et 694 € dans le régime général).

Un engagement hors bilan de 88 Mds d’euros Le taux des cotisation­s salariales (8,8 %) est inférieur à celui du secteur privé (11,2 % sous le plafond) mais augmente pour le rejoindre, plus lentement cependant que dans la fonction publique. La comparaiso­n des taux des cotisation­s des employeurs n’a pas de significat­ion car elles sont largement financées par des impôts dans les régimes spéciaux. Le régimeg de retraite de la SNCF est équilibré q par une subvention de l’État (3,4 Mds€ en 2016), qui compense indistinct­ement le déséquilib­re démographi­que résultant de la baisse des effectifs de cheminots et leur âge pprécoce de départp en retraite. À très long terme, le rapportdém­ograg phique du régime devrait s’améliorer et la subvention d’équilibre pourrait ne plus être nécessaire. Elle représente­p néanmoins pour l’État un engagement hors bilan de 88 Md€ à fin 2016 avec un taux d’actualisat­ion de 1,5 %. Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

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