Le Nouvel Économiste

La pub, meilleure amie des grandes causes

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Selon les données du ministère du Travail, la route a été la première cause d’accident mortel au travail en 2015, avec 483 décès. Que ce soit lors d’un trajet domicile-travail, ou pendant la

journée de travail. “Les entreprise­s, en particulie­r, ont un rôle de prévention fondamenta­l à jouer, en faisant oeuvre de pédagogie envers leurs salariés, en mettant à leur dispositio­n des véhicules sûrs et en leur donnant comme consigne le strict respect des règles, avance Jean Todt, président de la Fédération Internatio­nale de

l’Automobile. La nouvelle loi entrée en vigueur au 1er janvier 2017 concernant les infraction­s commises dans le cadre du travail constitue un progrès pour responsabi­liser davantage employeurs

et employés.” Depuis du 1er janvier 2017, l’employeur doit en effet révéler l’identité du salarié ayant commis certaines infraction­s routières avec un véhicule de société. Mais outre ce rôle de signalemen­t, les entreprise­s peuvent aussi agir sur la formation et l’environnem­ent de travail de leurs salariés pour faire baisser le nombre d’accidents dont ils sont victimes. Elles peuvent par exemple faire appel à des spécialist­es pour diagnostiq­uer les problèmes et mettre en oeuvre des solutions. “Il faut savoir que conduire dans le cadre profession­nel est assez différent de la conduite d’un véhicule à titre privé, prévient Geneviève Valette, directrice des activités mobilité de Code Rousseau. Un collaborat­eur peut parcourir 80 000 km par an, ce qui est autre chose que de conduire 5 heures pour aller sur

son lieu de vacances. L’exposition au risque est en conséquenc­e bien plus

élevée.” Pour comprendre le taux d’accidents d’une entreprise, Code Rousseau passera en revue une vaste gamme de critères, comme l’état de la flotte de véhicules, l’adaptation des véhicules au travail des salariés, la pratique de la conduite des salariés, les pratiques de management, l’existence ou non de primes, le niveau de stress des conducteur­s… Des mesures seront ensuite mises en oeuvre sur plusieurs années, avec obligation de résultat. Une démarche basée sur la pédagogie. “Les collaborat­eurs ont leur permis, ils savent conduire, explique Geneviève

Valette. Mais ils sont contents de faire un bilan avec un coach extérieur qui va leur expliquer dans leur cadre de métier comment ne pas s’exposer et exposer les autres à des accidents.” Car un accident même sans gravité représente du stress pour le salarié, et des coûts pour l’entreprise.

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