Le Nouvel Économiste

Moins de fonctionna­ires, le rythme n’y est pas

L’objectif de suppressio­n de 50 000 postes dans les services de l’État sur la durée du quinquenna­t est de moins en moins crédible

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

Le Premier ministre vient d’annoncer que 4 500 postes seront supprimés en 2019 dans la fonction ppubliqueq de l’État, après 1 600 en 2018, tout en maintenant l’objectif d’une baisse des effectifs de 50 000 sur la durée du quinquenna­t. Pour l’atteindre, il faudra donc supprimer en moyenne près de 15 000 postes par an sur les années 2020, 2021 et 2022.

C’est tout à fait possible ppuisque q les effectifs de l’État et de ses “opép rateurs” ont diminué de presque 30000 par an pendant les années 2008 à 2012 en ne remplaçant qu’un départp en retraite sur deux. La fonction publique d’État comptant 2,4 millions d’agents, cela suppose de faire des gains de productivi­té de 0,6 % par an pour assurer le même volume de services, ce qui n’a rien d’exceptionn­el.

Cependant, les armées ont contribué pour un tiers aux suppressio­ns de postes des années 2008-2012 alors qqu’elles n’employaien­tpy queq 17 % des effectifs de l’État, et la nouvelle loi de programmat­ion militaire prévoit 2000 créations de postes de 2008 à 2022. Des effectifs supplément­aires sont également prévus dans les services de police et judiciaire­s.

Bercy exemplaire

Le seul ministère important où des suppressio­ns de postes sont assumées est celui de l’économie et des finances,, qqui emploiep 7 % des agents g de l’État dont 5 % par la Direction générale des Finances publiques. Celle-ci a déjà vu ses effectifs diminuer de 20 000 en dix ans pour revenir à un peu plus de 100 000, et ce rythme pourrait être un peu accéléré, mais il ne peut pas y avoir plus de 4 000 suppressio­ns annuelles de postes dans l’ensemble du ministère.

La grande inconnue est l’évolution des effectifs des ministères del’Édug cation nationale et de l’Enseigneme­nt supérieur, qui emploient plus de la moitié des fonctionna­ires de l’État. Les effectifs de l’État ne pourront pas diminuer de 50 000 si on ne revient ppas en ppartie sur les 60 000 créations de postes dans l’Éducation nationale de la période 2012-2017. Or les réformes en cours, comme le dédoubleme­nt des classes dans les zones prioritair­es, vont plutôt dans le sens d’une hausse des effectifs. Des ballons d’essais ont certes été lancés sur une augmentati­on de la durée du travail et la polyvalenc­e des agents, qui facilitera­ient la réduction des effectifs, mais les mesures restent à prendre.

Au total, il est encore possible, et nécessaire,, de supprimerp­p 50 000 postes dans les services de l’État d’ici 2022, mais on voit mal comment le gouverneme­nt atteindra cet objectif, qui est de moins en moins crédible.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle

Les effectifs de l’État ne pourront pas diminuer de 50 000 si on ne revient pas en partie sur les 60 000 créations de ppostes dans l’Éducation nationale de la période 2012-2017

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