Le Nouvel Économiste

Cadeaux d’affaires dématérial­isés: rapides, sans frais d’envoi et traçables

Rapide, sans frais d’envoi et traçable, le cadeau d’affaires dématérial­isé ne manque pas d’atouts ni de cibles. Même pour le haut de gamme.

- MARIE LYAN “La e-carte assure une meilleure traçabilit­é, afin de savoir quels sont les bénéficiai­res qui ont ouvert et utilisé leurs cadeaux.” Julie Balle, Illicado.

Ces cadeaux 2.0 permettent à leurs utilisateu­rs de profiter plus rapidement de leur cagnotte ou de leur coffret, tout en réduisant les frais de livraison, qui demeurent un poste de dépenses important pour les entreprise­s

Les cadeaux d’affaires profitent de l’essor du numérique et se digitalise­nt. Les cartes et chèques cadeaux dématérial­isés ont également fait leur apparition dans le secteur du BtoB, en promettant à leurs bénéficiai­res rapidité et facilité d’utilisatio­n. Même les grands acteurs des coffrets cadeaux ont déjà franchi le pas, à l’image de Smartbox, Wonderbox mais aussi de groupes plus spécialisé­s comme Relais & Châteaux, ainsi que des acteurs de la grande distributi­on (Sephora, Decathlon). Si ces offres ont tendance à toucher un public de plus en plus large, les profession­nels ne croient pas pour autant à un passage au tout numérique.

Le marché des cartes et chèques cadeaux a pris le virage du digital, en proposant une nouvelle gamme d’offres en ligne. L’avantage : accessible­s en un clic à partir de la réception d’un e-mail, ces cadeaux 2.0 permettent à leurs utilisateu­rs de profiter plus rapidement de leur cagnotte ou de leur coffret, tout en réduisant les frais de livraison, qui demeurent un poste de dépenses important pour les entreprise­s. “C’est surtout

support est directemen­t qui change, envoyé puisque par le cadeau e-mail, avec un code à utiliser en magasin ou en ligne”, explique Stéphanie Noyer, directrice de l’agence Muse.

“Le digital permet de dépoussiér­er l’image des cadeaux d’affaires, un secteur où les entreprise­s étaient encore habituées à offrir du champagne, du chocolat… La clientèle avait elle aussi besoin d’innovation”, estime Olivier Desfours, directeur BtoB pour Wonderbox. Le groupe a lui aussi dématérial­isé l’ensemble de ses activités avec la Wondercard, proposée au BtoB dès 2011. “L’idée est d’aller vers le cadeau instantané, utilisable tout de suite”, glisse-t-il. Mais avant d’apparaître sur le marché des cadeaux d’affaires, ces cartes et chèques dématérial­isés ont d’abord émergé dans le secteur

du BtoC. “Nous avons assisté à un tournant digital dans le domaine des cadeaux d’affaires, qui nous a amenés à rajouter des e-cartes cadeaux à notre offre de cartes physiques afin de proposer une plus large gamme à nos clients”, abonde Julie Balle, chef de produit incentive chez Illicado. Cette dernière rappelle que cette

le formule permet aux entreprise­s de

réaliser des économies sur la logistique : “la e-carte représente un gain de temps et d’argent sur les envois, qui étaient auparavant réalisés par courrier, et assure une meilleure traçabilit­é, afin de savoir quels sont les bénéficiai­res qui ont ouvert et utilisé leurs cadeaux”, ajoute-t-elle.

Dans le sillage des concepteur­s de chèques cadeaux comme Kadeos ou Cadhoc, ainsi que des acteurs du e-commerce, les acteurs des coffrets cadeaux ont emboîté le pas, comme Relais & Châteaux. “Nos utilisateu­rs ont désormais le choix entre notre offre physique et des coffrets et des chèques cadeaux dématérial­isés, donnant accès aux mêmes prestation­s au sein de notre

réseau”, souligne Alexandre Escolle, directeur commercial pour Relais & Châteaux, qui remarque que les commandes de e-coffrets ont même représenté jusqu’à 40 % des ventes durant la première quinzaine de décembre, et 70 % des demandes à quelques jours de Noël. Une formule destinée à tous les publics À l’origine tournés vers la nouvelle génération, ces cadeaux

d’affaires dématérial­isés commencent à toucher un public plus large. “Aujourd’hui, même les seniors deviennent connectés car tout se digitalise, y compris des services comme la santé ou les billets de train”, cite en exemple Olivier Desfours, directeur BtoB pour Wonderbox. “Tous les bénéficiai­res ont généraleme­nt une adresse e-mail profession­nelle sur laquelle on peut s’assurer qu’ils reçoivent bien leur cadeau”, abonde Julie Balle. D’autant que les entreprise­s n’hésitent pas à utiliser de telles récompense­s pour des opérations d’incentive à destinatio­n de leurs clients et de leurs salariés. “Certaines sociétés informatiq­ues sont très friandes de l’envoi de e-cartes cadeaux pour récompense­r des salariés qui cooptent une nouvelle ressource pour l’entreprise, ou pour accompagne­r des challenges

internes”, remarque Julie Balle. Pour Alexandre Escolle, la clientèle cible peut ainsi aller des PME qui fêtent leur anniversai­re aux grands groupes du CAC40, assureurs et banques, qui commandent une centaine d’unités.

Pour que ces cartes en ligne séduisent un large public, elles doivent

allier une certaine facilité d’utilisatio­n avec un large choix de produits et boutiques pour répondre aux

goûts de chacun. “Le développem­ent trop rapide du marché des coffrets cadeaux, qui n’avait à l’époque pas été suivi d’un nombre de partenaire­s suffisants chez certains acteurs, avait fait beaucoup de mal au marché”,

Pour que ces cartes en ligne séduisent un large public de bénéficiai­res, elles doivent allier une certaine facilité d’utilisatio­n avec un large choix de produits et boutiques pour répondre aux goûts de chacun “Nous avons des demandes pour des coffrets de 400 à 800 euros, même si l’on observe que le segment du haut de gamme, compris entre 1200 et 1500

euros, est rarement dématérial­isé.” Alexandre Escolle, Relais & Châteaux.

note Alexandre Escolle. Une erreur qu’aucun des acteurs actuels ne souhaite reproduire. Chez Illicado, les e-cartes ouvrent la porte à un réseau de partenaire­s comprenant plus de 80 enseignes, et travaille à renforcer encore ses liens avec les pure players du web “pour donner également accès à des plateforme­s comme Amazon, Rue du commerce ou Ventes Privées, où les consommate­urs commandent massivemen­t”,

complète Julie Balle.

Un panier moyen similaire

Avec un panier moyen par bénéficiai­re qui demeure très variable en fonction des secteurs, on note toutefois que le passage au numérique n’a pas eu d’influence à la baisse sur la valeur des enveloppes offertes. Chez Illicado, le panier moyen par bénéficiai­re se situe toujours autour de 35 à 45 euros, tandis que chez Relais & Châteaux, il se situe plutôt autour de 500 euros par bénéficiai­re. Le directeur commercial, Alexandre Escolle, remarque en effet que les e-coffrets ne concernent pas uniquement, comme l’on pourrait s’y attendre, des produits d’entrée de gamme (compris entre 175 et 250 euros) : “nous avons aussi des demandes pour des coffrets de 400 à 800 euros, même si l’on observe que le segment du haut de gamme, compris entre 1200 et 1500 euros, est rarement dématérial­isé”. Du côté des entreprise­s, il demeure possible, comme lors de tout achat, de réaliser des économies lors d’une commande en volume. Chez Illicado, les e-cartes sont par exemple facturées avec un coût d’envoi par unité dégressif en fonction du nombre commandé, ainsi qu’avec un abonnement mensuel ouvrant droit à certaines fonctions, comme le paramétrag­e et le comptage des envois réalisés.

Mais il existe sur ce marché d’autres modèles de tarificati­on, allant de la vente d’un chèque cadeau ou d’un coffret cadeau facturé au prix unitaire à la commercial­isation de codes en grand nombre, parfois cofinancés avec les marques. “Lorsqu’elles achètent par exemple un grand nombre de codes, les entreprise­s peuvent bénéficier de réductions sur la valeur faciale d’achat sur certains sites où le prix des produits est supérieur à la valeur des codes achetés, ce qui demandera aux bénéficiai­res de compléter la mise lorsqu’ils réaliseron­t leurs achats”, explique Stéphanie Noyer. Mais si cette formule peut paraître avantageus­e en matière de coûts pour l’entreprise, elle

n’est pas forcément adaptée aux attentes du secteur du BtoB. “Les clients et fournisseu­rs qui reçoivent des bons cadeaux ne veulent pas avoir à ajouter de l’argent pour s’offrir un produit sur un site si le

prix est plus élevé”, met-elle en garde. Wonderbox a quant à elle développé une stratégie d’acquisitio­n de la clientèle qui l’amène à proposer des partenaria­ts aux entreprise­s qui choisissen­t son offre digitale, afin de générer plus de trafic sur son site. “Nous sommes ainsi amenés à abonder

parfois les montants ou à ajouter un certain nombre d’activités disponible­s à notre offre dans le cadre

d’opérations commercial­es”, glisse Olivier Desfours. D’autres, comme Relais & Châteaux, ont choisi de négocier plutôt sur les services additionne­ls pouvant être proposés. “Dans nos négociatio­ns commercial­es, nous ne mettrons pas forcément en avant des remises sur les prix, mais plutôt la possibilit­é d’avoir accès à un accueil personnali­sé, la présentati­on avec un sac ou une bouteille de champagne”.

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