Le Nouvel Économiste

Cette nouvelle directive européenne est loin de faire l’unanimité chez les e-commerçant­s

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“La sécurité des paiements électroniq­ues est fondamenta­le pour garantir la protection des utilisateu­rs et le développem­ent d’un environnem­ent sain pour le commerce électroniq­ue.” C’est ce que stipule la directive sur les services de paiement 2 (DSP2), entrée en vigueur le 13 janvier dernier. “Tout ce qui a pour ambition de protéger le consommate­ur et de préserver le développem­ent du e-commerce est positif”, déclare Gilles Brabant, directeur commercial d’Ingenico France. Cette nouvelle directive européenne est toutefois loin de faire l’unanimité chez les e-commerçant­s. En cause : l’obligation à compter du 14 septembre 2019 de mettre en place une authentifi­cation forte (à deux facteurs) systématiq­ue pour les paiements en ligne de plus de 30 euros, et ce par les banques des e-consommate­urs. Or, les sites de e-commerce étaient habitués à une authentifi­cation forte optionnell­e, qu’ils pouvaient mettre en place eux-mêmes. “Il est possible d’éviter la fraude aux paiements sans avoir recours à une authentifi­cation forte systématiq­ue, même sur des montants élevés. Avec la DSP2, la prime au bon élève n’existe pas ; même si le e-commerçant fait un bon travail de prévention des fraudes, même si l’acheteur est bien connu, un 3D Secure sera imposé ; c’est la fin du “frictionle­ss’ ”, déclare Michaël Benisti, head of payments & revenue protection de Vestiaire Collective et farouche opposant à la directive. “La DSP2 implique que les acteurs du e-commerce revoient un certain nombre de paramètres, mais elle constitue une démarche plutôt saine. Il faudrait toutefois que cela n’entraîne pas de distorsion de concurrenc­e entre les plateforme­s européenne­s et celles des autres continents”, déclare Bertrand Pineau, responsabl­e veille, innovation, développem­ent de la Fevad. Car à la différence du RGPD, la DSP2 ne sera applicable qu’aux marketplac­es européenne­s. “La DSP2 et l’authentifi­cation forte sont peutêtre le prix à payer pour lutter contre la fraude dans le e-commerce”, commente Maître Haas.

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