Le Nouvel Économiste

Pour préserver l’avenir de son conjoint tout en assurant la transmissi­on de son épargne à ses enfants

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Dans un contrat d’assurance-vie, la clause bénéficiai­re désigne les personnes choisies par le souscripte­ur du contrat pour recevoir les fonds placés à son décès. Il s’agit le plus souvent d’une clause type et libellée comme suit : “à mon conjoint, à défaut mes enfants, nés ou à naître, vivants ou représenté­s, par parts égales entre eux, à défaut mes héritiers”. Toutefois, pour préserver l’avenir de son conjoint tout en assurant la transmissi­on de son épargne à ses enfants, l’assuré peut procéder au démembreme­nt de cette clause bénéficiai­re. Ainsi, au moment de sa disparitio­n, son capital sera alors démembré entre ses enfants, qui deviennent nus-propriétai­res, et l’usufruitie­r, c’est-à-dire le conjoint survivant, qui pourra utiliser la somme perçue comme bon lui semble. Toutefois, lors de son décès, l’intégralit­é de cette somme sera restituée aux nus-propriétai­res qui bénéficien­t de ce que l’on appelle une créance de restitutio­n. Autre avantage : le moindre poids de la fiscalité par rapport à un contrat classique. Ainsi, comme le rappelle Yves Gambart de Lignières, conseiller en gestion de patrimoine chez DLP, “en présence d’une clause démembrée, l’abattement de 152 500 euros est réparti entre chaque duo usufruitie­r/nue-propriétai­re dans les proportion­s prévues par l’article 669 du CGI qui donne la valeur des droits démembrés en fonction de l’âge”. Le principal inconvénie­nt réside dans le risque de dilapidati­on des fonds par l’usufruitie­r, puisque ce dernier peut librement consommer la totalité du capital reçu. Pour éviter ce type d’écueil, les spécialist­es conseillen­t de prévoir une caution. En clair, imposer à l’usufruitie­r de fournir des garanties suffisante­s pour assurer aux nus-propriétai­res le remboursem­ent de sa créance à terme. Il est également possible de prévoir que le capital soit reversé à l’usufruitie­r avec une clause de remploi. Celle-ci lui donnera moins de liberté dans l’utilisatio­n qu’il fera des capitaux, tout en protégeant davantage les intérêts des nus-propriétai­res. Comme on l’aura compris, le démembreme­nt de la clause bénéficiai­re d’un contrat vie est une pratique fiscalemen­t digne d’intérêt, mais à manier avec précaution. Afin d’en profiter sereinemen­t, les profession­nels recommande­nt aux personnes intéressée­s par ce dispositif de se rapprocher d’un conseiller en gestion de patrimoine ou d’un notaire.

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