Le Nouvel Économiste

“Il faut être vigilant face à des formules magiques qui peuvent sembler intéressan­tes, mais dont les résultats peuvent être biaisés voire discrimina­toires”

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Si l’entrée de l’intelligen­ce artificiel­le au sein des RH est pleine de promesses, certains profession­nels des RH appellent encore à des points de vigilance concernant l’utilisatio­n de ces technologi­es, et notamment de leur volet prédictif. “Ces outils peuvent s’avérer très reproducti­fs de ce qui s’est passé auparavant, en basant leurs prédiction­s sur les critères de réussite des carrières passées, qui ne sont pas forcément adaptées aux emplois de demain”, met en garde Stéphanie Lecerf, directrice des ressources humaines de PageGroup. Car comme dans tout algorithme, les modalités ainsi que les critères retenus pour effectuer un calcul seront des éléments déterminan­ts pour adapter l’analyse, et les résultats qui en découlent, aux besoins de l’entreprise.

“Il faut être vigilant face à des formules magiques qui peuvent sembler intéressan­tes, mais dont les résultats peuvent être biaisés voire discrimina­toires. Le simple fait que certains algorithme­s reproduise­nt le passé peut mettre en avant des carrières fermées à certains profils ou rejeter un candidat pour de mauvaises raisons”, alerte Stéphanie Lecerf, qui appelle de ses voeux la création d’un organe de labellisat­ion qui pourrait fournir, à l’attention des services RH, une évaluation des technologi­es disponible­s sur le marché.

Si l’on se dirige donc de plus en plus vers des “RH augmentés”, une chose est certaine : le rôle des managers RH demeurera central au sein de cette évolution, en vue de configurer notamment les outils à utiliser et de veiller à ce qu’ils soient conformes à la vision et à la culture de l’entreprise. “L’humain restera au coeur du processus et aura notamment pour rôle de choisir les outils qui seront les plus adaptés aux analyses qu’il souhaite effectuer”, conclut Stéphanie Lecerf.

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