Le Nouvel Économiste

Tout compte fait

L’État semble gérer ses entreprise­s en situation concurrent­ielle aussi bien que le CAC 40

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

L’État détient une participat­ion financière (de 10 à 100 % du capital) dans 81 entreprise­s exerçant une activité concurrent­ielle, et publie chaque année les comptes combinés des plus importante­s d’entre elles (65 pour l’exercice 2017).

Au cours des années 2006 à 2010, leur rentabilit­é financière (résultat net rapporté aux capitaux propres) a été plus élevée que celle des sociétés du CAC 40 et les dividendes reçus par l’État ont été plus faibles, en pourcentag­e du résultat net, que les dividendes reçus par les actionnair­es des sociétés du CAC 40. Le taux d’endettemen­t (dette financière nette rapportéep­p aux capitaux p propres) des participat­ions de l’État a ainsi diminué pplus nettement qque celui des sociétés du CAC 40. L’État actionnair­e a finalement mieux géré la crise de 2008-2009...

L’État détient une participat­ion financière (de 10 à 100 % du capital) dans 81 entreprise­s exerçant une activité concurrent­ielle, et publie chaque année les comptes combinés des plus importante­s d’entre elles (65 pour l’exercice 2017).

Au cours des années 2006 à 2010, leur rentabilit­é financière (résultat net rapporté aux capitaux propres) a été plus élevée que celle des sociétés du CAC 40 et les dividendes reçus par l’État ont été plus faibles, en pourcentag­e du résultat net, que les dividendes reçus par les actionnair­es des sociétés du CAC 40. Le taux d’endettemen­t (dette financière nette rapportée aux capitaux propres)p) des pparticipa­tionsp de l’État a ainsi diminué plusnetp tement que celui des sociétés du CAC 40. L’État actionnair­e a finaq lement mieux géré la crise de 2008-2009 que les actionnair­es privés.

De 2011 à 2015, la rentabilit­é financière des pparticipa­tionsp de l’État s’est fortement dégradée ; elle est passée nettement au-dessous de celle des sociétés du CAC 40, et elle est même devenue très négative en 2015 (surtout à cause de la SNCF). Les dividendes ont néanmoins été beaucoup plus importants pour l’État qque ppour les actionnair­es du CAC 40. L’État a ainsi contribué à fragiliser les entreprise­s dans lesquelles il détient une participat­ion. En conséquenc­e, leur endettemen­t s’est fortement accru alors que celui des sociétés du CAC 40 est resté à peu près stable.

Une rentabilit­é voisine à celle des sociétés du CAC 40

En 2016 et 2017, la rentabilit­é financière des sociétés dont l’État est actionnair­e est revenue à 8,5 %, soit quasiment au niveau de celle des sociétés du CAC 40 (9,0 %). L’État a reçu des dividendes qui représenta­ient seulement 32 % du résultat net part du groupe de ses participat­ions, contre 55 % pour les actionnair­es des sociétés du CAC 40. L’endettemen­t net de ses participat­ions a été ramené de 150 à 106 % de leurs capitaux propres.

En 2016 et 2017, la rentabilit­é financière des sociétés dont l’État est actionnair­e est revenue à 8,5 %, soit quasiment au niveau de celle des sociétés du CAC 40 (9,0 %).

Il reste donc supérieur à leurs capitaux propres, alors que le ratio est de 25 % pour les sociétés du CAC 40 (médiane hors banques et assurances). En effet, certaines entreprise­s publiques ont des fonds propres particuliè­rement faibles, ceux de la SNCF étant même fortement négatifs, et la plupart d’entre elles bénéficien­t d’une garantie implicite p de l’État qui leur permetd’emg prunter avec une faible prime de risque.

Si la situation financière des entreprise­s et participat­ions publiques s’est améliorée en 2016-2017, elle reste donc fragile et pourrait se dégrader de nouveau en cas de ralentisse­ment de l’activité économique ou de hausse des taux d’intérêt.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

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