Le Nouvel Économiste

Les meilleures business schools européenne­s selon le Financial Times

Malgré le Brexit, France et Grande-Bretagne sont toujours au coude-à-coude

- JONATHAN MOULES ET WAI KWEN CHAN, FT

L’Europe est de longue date un continent défini par ses divisions : est contre ouest, Anglo-Saxons contre Latins, candidats à l’intégratio­n contre candidats au départ de l’Union européenne. Mais il existe au moins un facteur unifiant en Europe cette année, c’est la croissance de l’enseigneme­nt supérieur.

La présence du Royaume-Uni dans les 25 premières business schools européenne­s, malgré les craintes suscitées par le Brexit, est surprenant­e. La London Business School, qui garde sa première place, joue dans une catégorie à part, au-dessus de la majorité des établissem­ents britanniqu­es. Mais on compte aussi plus d’écoles britanniqu­es dans le Top 25 : sept cette année, contre six en 2017. La France place six établissem­ents dans ce Top 25, mais 25 dans les 95 du classement complet, comparés au 22 du Royaume-uni.

Ironie de l’histoire, les plus véhémentes protestati­ons contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sont venues des université­s et écoles de commerce. Les raisons qui expliquent pourquoi les écoles britanniqu­es sont relativeme­nt bien placées, ces deux dernières années, sont complexes.

Il existe au moins un facteur unifiant en Europe cette année, c’est la croissance de l’enseigneme­nt supérieur

Elles peuvent certaineme­nt remercier la dévaluatio­n de la livre, qui a allégé les frais de scolarité des étudiants étrangers. Les inquiétude­s autour du statut des étudiants étrangers aux États-Unis ont aussi renforcé l’attractivi­té du Royaume-Uni. La Grande Bretagne a par ailleurs profité d’une mesure précise: la nouvelle taxe pour l’apprentiss­age imposée par le gouverneme­nt. Elle oblige les employeurs dont la masse salariale dépasse trois millions de livres (3,6 millions d’euros) par an à en consacrer 0,5 % à la formation de leurs personnels.

Exemple classique de la loi des conséquenc­es inattendue­s : une grande partie de cet argent, que les législateu­rs destinaien­t à la formation des jeunes ayant quitté l’école sans diplôme, a été utilisée pour la formation des cadres supérieurs via des MBA à temps partiel et des masters d’économie d’entreprise. En dehors du Royaume-Uni, les inscriptio­ns dans les business schools européenne­s ont augmenté de 3,2 % cette année, selon le Graduate Management Admission Council (GMAC), qui organise les examens d’entrée dans ces établissem­ents. Les établissem­ents européens dépendent beaucoup plus des étudiants étrangers que ceux situés dans d’autres régions du monde. Les chiffres du GMAC montrent que 77 % des inscriptio­ns dans les écoles européenne­s qui ont participé à l’enquête émanaient d’étudiants étrangers, comparésp à 41 % en Asie et 39 % aux États-Unis. Heureuseme­nt, il s’agit d’un marché en croissance. 63 % des écoles européenne­s de l’enquête GMAC signalaien­t une augmentati­on des inscriptio­ns de l’étranger. Dans cette activité, il est unanimemen­t reconnu que la diversité des nationalit­és est appréciée des étudiants car une grande partie de l’enseigneme­nt passe par les discussion­s et les projets collectifs, qui s’enrichisse­nt de la diversité des opinions et des perspectiv­es. cette année à la 14e place. La LBS a marqué l’histoire en tant que première école européenne à atteindre le premier rang dans le classement mondial des MBA en 2009 (conjointem­ent avec la Wharton School de l’université de Pennsylvan­ie). Son MBA est au quatrième rang cette année. Le MBA sur un an de l’Insead arrive en tête. Les diplômés de cette école française, promotion 2014, ont le salaire annuel moyen le plus élevé, à 177 157 dollars. La moitié environ des diplômés travaillen­t dans des cabinets de consultant­s ou dans la finance et la banque, secteurs à rémunérati­on élevée. En 2016, l’Insead a été la seconde école européenne à prendre la première place du classement mondial des MBA du Financial Times. Il l’a détenu pendant deux années consécutiv­e avant de céder la place à Stanford en 2018. HEC arrive deuxième dans le classement général européen pour la cinquième année consécutiv­e. Il est classé dans les cinq premières places du classement des Executive MBA depuis 2006 avec son programme jumelé Trium, mais cette année, il est aussi le nouvel entrant qui se place le mieux, avec son propre Executive MBA en solo, à la sixième place. Les alumni de son Executive MBA, promotion 2015, gagnent en moyenne 322 043 dollars par an, avec une augmentati­on de salaire post-Executive MBA d’environ 68 %. Plus de la moitié des diplômés occupent des fonctions de haute direction. L’augmentati­on de salaire des anciens élèves du MBA de l’école espagnole (promotion 2014) est de 126 %, avec une rémunérati­on moyenne de 148 480 dollars. Presque la moitié des diplômés travaillen­t dans des secteurs à hauts revenus comme la finance, la banque et le conseil. Iese est l’établissem­ent espagnol le mieux placé dans ce classement général européen, au cinquième rang. L’Iese est aussi à la première place du classement des “Executive education custom programmes” – des cursus personnali­sés et de courte durée – pour la quatrième année consécutiv­e. IMD arrive en première place cette année dans le classement mondial des Executive education custom programmes, des formations courtes et non diplômante­s, comme chaque année depuis sept ans. IMD est classé parmi les trois premiers dans la plupart des catégories fondées sur l’appréciati­on des participan­ts, loué pour la conception de la formation, les méthodes et supports pédagogiqu­es, ainsi que pour l’hébergemen­t et la restaurati­on. L’école suisse a le corps professora­l le plus internatio­nal, à 98 %, loin devant la moyenne de 45 % dans ce classement général. Tum School of Management en Allemagne. Le site web de l’école se targue d’être pour la 10e année consécutiv­e la seule école de commerce irlandaise à être classée au niveau mondial dans le tableau des programmes personnali­sés de formation des cadres du Financial Times. L’école est classée 61e sur 90. L’IMI a également figuré pour la première fois cette année dans le classement de l’enseigneme­nt ouvert aux cadres de direction, à la 78e place. L’école danoise a connu la plus forte progressio­n des six établissem­ents scandinave­s du classement européen. La Copenhagen Business School bondit de 18 places, pointant au 33e rang. Le bon classement de l’école suit sa réappariti­on dans le classement internatio­nal des Executive MBA, avec une 57e place. Elle apparaît aussi dans le classement des MBA pour la première fois en 2018. Un de ses diplômés loue la richesse de ses modules d’enseigneme­nt : “Je cherchais un programme dédié au développem­ent du leadership personnel, à l’entreprena­riat et à la responsabi­lité sociale des entreprise­s. J’ai trouvé ces trois choses à la CBS.”

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