Une “quête perfectionniste du sommeil idéal” peut créer de mauvaises habitudes, voire une recherche obsessionnelle : l’orthosomnie
Ça ne date pas d’hier. Apple propose depuis longtemps l’appli Bedtime sur iPhone, qui permet d’établir un cycle optimal : phases de sommeil, réveil au bon moment, régularité, mélodies apaisantes pour s’endormir… Un principe “d’alarme biologique” vanté par l’appli Sleep Cycle depuis belle lurette.
Aujourd’hui, on va plus loin. L’éditeur de Sleep Cycle, Northcube, en lien avec l’Apple Watch, ajoute à sa panoplie… l’anti-ronflement. L’idée : envoyer une vibration au dormeur pour qu’il arrête de ronfler, sans le réveiller. Lors du CES de Las Vegas 2018, Nokia a présenté Nokia Sleep. Un capteur sous le matelas mesure le sommeil, très en détail : durée, interruptions, cycles, rythme cardiaque et respiratoire, mouvements de l’utilisateur, ronflements… L’utilisateur reçoit un bilan quantifié chaque matin. Lors du CES, Philipps a également présenté SmartSleep, bandeau connecté qui diffuse du bruit blanc pour mieux dormir. Holi Sleep Companion vante pour sa part les bienfaits de la luminothérapie pour s’endormir et s’éveiller en douceur. L’appli Twilight filtre la lumière bleue des smartphones qui retarde l’envie de dormir. En juin 2018, lors des annonces liées à l’IOS 12, Apple a annoncé l’arrivée de Do Not Disturb during bed time : lorsque ce mode est activé, les notifications sont bloquées jusqu’au matin.
Mais attention : la quête du sommeil parfait engendrerait troubles et effets pervers, selon une étude publiée dans le ‘Journal of clinical sleep medicine’. Aux États-Unis, 10 % des adultes suivent régulièrement leur sommeil, et 50 % envisagent de le faire. L’étude conclut qu’une “quête perfectionniste du sommeil idéal” peut créer de mauvaises habitudes, voire une recherche obsessionnelle : l’orthosomnie. En clair, les personnes sont si inquiètes de ne pas avoir un sommeil statistiquement idéal qu’elles s’auto-diagnostiquent des troubles du sommeil en dépit de ce que leur corps leur dit… ce qui devient une source réelle d’anxiété.