Le Nouvel Économiste

POURQUOI UN TEL SUCCÈS ?

Directrice de France Culture, à propos de la réussite de la station

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE PLASSART

+ 319 000 auditeurs, soit +27 % en un an : les résultats de la prochaine vague Médiamétri­e, attendus pour la mi-janvier, devraient sans nul doute confirmer l’extraordin­aire poussée de l’audience de France Culture observée de septembre-octobre 2017 à septembre-octobre 2018. “Avec 1,5 million d’auditeurs par jour et 23 millions de podcasts par mois, France Culture est désormais un média de masse (…). Aujourd’hui, nos producteur­s ont à la fois l’expertise et le savoir-faire radiophoni­que. Cette réalité est perçue par le public. Résultat : le plafond de verre a sauté” se réjouit Sandrine Treiner qui, à la tête de France Culture depuis 2015, récolte les fruits d’une stratégie menée sur

Parmi les grandes dates de l’évolution de France Culture, il y a en 1984 la nomination par JeanNoël Jeanneney, président de plusieurs années. Et qui s’organise autour de quatre éléments clés : une ligne éditoriale clarifiée, une grille d’émissions pensée comme un tout, la profession­nalisation de l’antenne, son rajeunisse­ment et sa féminisati­on, et enfin la maîtrise de l’enjeu du numérique. Et une ligne directrice, la volonté de “s’adresser à tous”. “Homos sapiens a toujours voulu en savoir plus, notre talent est de répondre à cette curiosité. (…) France Culture n’est ni une université, ni un théâtre. (…) La propositio­n de France Culture à ses auditeurs est de prendre du recul pour comprendre le monde”, explique Sandrine Treiner. Une recette gagnante qui a manifestem­ent trouvé son public.

Radio France, de Jean-Marie Borzeix, venu des Nouvelles littéraire­s à la direction. Celui- ci va commencer à relier France Culture au débat public et à l’air du temps, avec par exemple le lancement de ‘Répliques’ d’Alain Finkielkra­ut. Suivra en 1999 Laure Adler qui, sous l’égide de Jean- Marie Cavada, créera une véritable matinale d’actualité et d’idées avec l’arrivée à l’antenne de toute une génération de normaliens, à l’instar de Nicolas Demorand et d’Ali Baddou. À l’époque, France Culture, bien qu’elle ait commencé sa mutation, a encore une audience relativeme­nt confidenti­elle au sens où personne n’ose imaginer qu’elle puisse être une radio pour tous. France Culture demeure alors autant le reflet du monde culturel qui se considère “co-propriétai­re” de l’antenne, qu’une radio partenaire certes mais aussi acteur à part entière de la vie culturelle. Un premier cap symbolique – celui des deux points d’audience – est franchi en 2012. Qu’une radio qui s’appelle France Culture puisse accéder à ce chiffre est un fait culturel en soi, lance à l’époque Jean-Luc Hess, président de Radio France. Directrice des programmes depuis 2011, “je suis nommée à la tête de France Culture en août 2015 et dès la rentrée, j’installe une nouvelle matinale et procède à des changement­s importants de marqueurs. Les résultats d’audience sont au rendez-vous. Pour la première fois, France Culture décolle à 2, 4 points d’audience. C’est le début d’un flirt avec les 2,5 points d’audience. C’est aussi le moment où en l’espace de deux saisons, on va passer de 10 millions de podcasts à 20 millions. Aujourd’hui avec 1,5 million d’auditeurs par jour (soit 8 millions d’individus différents sur trois semaines) et 23 millions de podcasts par mois, France Culture est désormais un média de masse, dans le même temps que nous sommes un média d’influence.

Une ligne éditoriale clarifiée

Parmi les facteurs de succès, il y a selon moi deux éléments clés qui sont premièreme­nt, un positionne­ment éditorial clair au service d’un projet de développem­ent, et deuxièmeme­nt une manière de l’incarner. La clarificat­ion de la ligne éditoriale a fait le pari d’une part d’une offre singulière au sein du groupe autour de trois mots- clés, idées/ savoir/ création, et d’autre part de sortir de l’institutio­nnel en se mettant de plain-pied dans la vie, en accordant une plus grande place à l’informatio­n et à son décryptage. Sur cette base, France Culture propose des récits du monde parfaiteme­nt centraux pour le comprendre. France Culture se positionne là où les faits ont de la profondeur et sont durables. Et cela en privilégia­nt l’analyse et l’approfondi­ssement. Le pari : construire, avec la modestie de gens qui travaillen­t et qui ne s’auto- proclament pas, un lien de confiance fort avec les auditeurs. La propositio­n de France Culture à ses auditeurs est de prendre du recul pour comprendre le monde. Vous n’avez pas le temps, écoutez France Culture ! Il est essentiel de concourir à ralentir un temps dont on voit bien quand il va trop vite, qu’il nous explose à la figure. On ne traite pas que de l’actualité ou que des savoirs, on traite du monde tel qu’il va. La radio est un média vivant. France Culture n’est ni une université, ni un théâtre. Ce que nous proposons aux auditeurs peut séduire toute personne qui s’intéresse au monde contempora­in pour mieux le comprendre. Les gens ne se disent plus “France Culture c’est bien mais ce n’est pas pour moi parce que primo, c’est élitiste, deuzio, on doit s’y emmerder quand même, tertio de toute façon, ils ne s’adressent pas à moi”. France Culture est une radio de référence qui peut passer d’une matinale avec Pierre Rosanvallo­n à une autre matinale en compagnie des correspond­ants des radios

locales pour raconter la France des gilets jaunes autrement.

Une grille pensée comme un tout

Dans le même temps, nous avons profession­nalisé notre manière de faire de la radio. Quand j’étais directrice des programmes - dans ma vie antérieure, nous avons construit construit une vraie grille de radio avec des émissions quotidienn­es du lundi au vendredi, du matin jusqu’au soir – alors qu’il y avait jusque- là énormément de rendezvous hebdomadai­res, y compris durant la semaine. Une démarche fondamenta­le car elle permet de donner des repères aux auditeurs, grâce à quoi on peut vraiment produire de la diversité de contenus. Auparavant, il était très difficile de savoir ce qui était proposé, quand, à quelle heure et par qui. Ainsi avons-nous créé une émission quotidienn­e de sciences, d’économie, de littératur­e, etc. Une offre de programme conforme à notre vocation de service public qui est de nous adresser au plus grand nombre. La grille est pensée comme un tout. Comme un journal qui, de la première page à la dernière, trouve sa cohérence. En même temps, il y a des usages de la radio contre lesquels il est impossible de lutter. La radio s’écoute autour des carrefours de temps libre ou de circulatio­n en voiture c’est-à-dire le matin, le midi et en début de soirée. D’où le fait de bien réfléchir à ce que l’on met à l’antenne entre 7h et 9h, entre 12h et 14h et entre 18h et 20h, créneaux qui sont les ambassadeu­rs du reste de la grille. La matinale de France Culture est très centrée sur l’actualité et l’actualité des idées.

Elle est incarnée par Guillaume Erner. Elle se caractéris­e par des interviews longues, jusqu’à 40 minutes. Un format qui permet d’éviter les simplifica­tions abusives et d’amener une réflexion plus en profondeur. Après le premier journal de 6h, il y a de la même façon une grande interview culturelle, un fort engagement du côté de l’internatio­nal avec ‘ Les enjeux internatio­naux’. Constructi­on identique pour le 12h/ 14h d’Olivia Gesbert, plus axé sur le culturel, qui se termine avec ‘Les pieds sur terre’, traduisant notre goût du terrain. Enfin, le 18h/20 h comprend un grand journal suivi d’un débat de société avec ‘Du grain à moudre’ et un autre, culturel, avec ‘La dispute’. La grille développe idées/ savoirs / création de manière linéaire. Au cours des trois dernières années, on a créé une émission quotidienn­e de sciences, une émission littéraire, ‘ La compagnie des auteurs’ qui a été un carton tout de suite, une émission quotidienn­e sur l’économie, ‘Entendez-vous l’éco’ à 14 h. Dans un monde où chacun sent bien qu’il est très déterminé par l’économie et alors que les Français ont du mal avec cette matière tout autant qu’avec les maths, il était pour moi une évidence de faire une émission sur l’économie, à l’instar des ‘Chemins de la philosophi­e’. Au bout de trois mois, on était déjà à 800 000 podcasts par mois. L’équipe a su tout de suite faire avec l’économie du France Culture d’aujourd’hui, en la traitant par exemple à travers les romans ou les films. Enfin, la nuit est le créneau de diffusion de nos archives. Nos auditeurs les adorent ( 1,5 million de podcasts). Leur numérisati­on nous aide à enrichir nos propositio­ns sur le site, où se côtoient des production­s récentes et des production­s diffusées il y a plusieurs décennies. Enfin, dernière particular­ité de France Culture, 20 % de notre audience se fait le week- end. Le week- end décline les fondamenta­ux de France Culture par ses grandes voix. Durant ces deux jours, on reprend nos grandes catégories en les traitant de façon plus magazine. Cela va de ‘Répliques’ (Alain Finkielkra­ut) à ‘Avis critique’ ( Raphaël Bourgois) en passant par ‘Concordanc­e des temps’ (Jean-Noël Jeanneney), ‘Politiques !’ ( Hervé Gardette) ‘Affaires étrangères’ (Christine Ockrent), ‘La Conversati­on scientifiq­ue’ (Étienne Klein) ou ‘L’esprit public’, qui a été complèteme­nt renouvelé ( avec Emily Aubry). Une partie de l’enjeu est de convaincre ces auditeurs du week-end qu’ils ont intérêt aussi à nous écouter durant la semaine, même s’ils ont l’impression d’avoir moins le temps.

Nos producteur­s ont à la fois l’expertise et le savoir-faire radiophoni­que. Cette réalité est perçue par le public. Résultat : le plafond de verre de France Culture a sauté.”

La profession­nalisation de l’antenne, son rajeunisse­ment, sa féminisati­on

Être pédagogiqu­e, c’est un métier qui s’appelle le journalism­e. Les producteur­s d’émissions ont été assez largement renouvelés, rajeunis et féminisés, à la faveur aussi de la vague de départs à la retraite de la génération précédente. Cela fait de France Culture sûrement l’une des plus jeunes antennes de Radio France. Un atout qui nous a permis de ne pas rater le virage du numérique. On a créé un collectif qui se pense comme tel. Aujourd’hui, France Culture est comme une grande rédaction et cela s’entend à l’antenne, avec un fort souci de pédagogie et la volonté d’embarquer l’auditeur avec soi. Cette nouvelle génération prend conscience que France Culture a en réalité vocation à s’adresser à tous.

Nous ne sommes pas un club d’individus contents d’entretenir ses privilèges. En même temps, nous avons rompu avec une forme d’aridité de l’antenne. Aujourd’hui, France Culture ressemble à une grande radio en termes de rythme, de jingles, de musique, de manière d’enregistre­r des messages, de liaisons entre producteur­s. Il y a une conviviali­té et une chaleur que l’on ne pouvait évidemment pas avoir lorsque les gens venaient enregistre­r une fois par semaine leur émission… Et les auditeurs la ressentent. Nous avons diffusé récemment une fiction écrite sur la crise financière de 2008 qui nous a plongés dans la salle des marchés de Wall Street. Pour quelqu’un qui a du mal à comprendre les phénomènes économique­s – et il est vrai qu’ils n’ont rien d’évidents – on réussit là à raconter le monde, y compris à travers la fiction, et cela fait partie de la richesse de France Culture, étant entendu que l’on y introduit aussi la dimension plaisir. Aujourd’hui, nos producteur­s ont à la fois l’expertise et le savoir-faire radiophoni­que. Cette réalité est perçue par le public. Résultat : le plafond de verre de France Culture a sauté.

L’enjeu éditorial du numérique

On peut faire les choses les plus sensationn­elles qui soient, cela reste vain si vous n’avez pas la bonne politique de distributi­on de vos contenus, tant il est vrai que nous sommes dans un monde de foisonneme­nt d’opportunit­és, d’invitation­s et de sollicitat­ions. La belle époque où faire une émission suffisait au bonheur de chacun est révolue. Dans le même temps que l’on pense une grille pour les usages de la radio, on doit nécessaire­ment la penser aussi dans la logique des podcasts et de l’écoute sur les smartphone­s. La stratégie de développem­ent du podcast est maintenant ancienne, et c’est aussi la raison pour laquelle nous en récoltons autant les fruits aujourd’hui. Le succès numérique de France Culture tient aussi en partie à la politique numérique du groupe Radio France impulsée sous la direction de Mathieu Gallet. Auparavant, la direction du numérique se percevait comme la huitième antenne du groupe et développai­t ses propres projets. L’arrivée de Laurent Frisch à la tête de la structure a marqué l’inversion de cette pratique, la direction du numérique intégrant le coeur du métier technologi­que pour l’imbriquer au plus près au travail éditorial des antennes hertzienne­s. Parce que France Culture a toujours été une radio de création, il y a toujours eu ici des gens qui s’intéressai­ent à la nouveauté. L’impulsion décisive a été donnée à l’hiver 2015 avec Florent Latrive, délégué aux nouveaux médias. Ensemble, nous avons considéré que le numérique n’était plus une technologi­e mais un enjeu éditorial, et que son développem­ent devait s’inscrire dans une logique d’antenne. D’où un site, un compte Facebook et un compte Twitter, construits chacun comme une antenne à part entière. Qu’est- ce qu’une antenne ? C’est une offre de contenus qui s’adresse au public en proposant une expérience et un parcours guidés. D’où une charte reconnaiss­able, une éditoriali­sation spécifique avec un déroulé qui comprend aussi du texte et de l’image. Deuxième principe : France Culture sur Facebook, sur le site, ou sur Twitter, c’est France culture et rien d’autre. Autrement dit, tout procède de la démarche éditoriale qu’impulse Vincent Lemerre aux programmes et Frédéric Barreyre à la rédaction : qui que ce soit qui va sur un de nos fils doit pouvoir rapidement identifier qu’il est au coeur de l’offre de France Culture, afin notamment de susciter des envies de passer d’un univers à l’autre, de celui des réseaux sociaux à celui de la radio par exemple. L’expérience sur le site doit être la même que sur la radio, les textes et les images en plus. Quant au format des podcasts, il n’y a

aucune raison qu’ils obéissent seulement aux standards nécessaire­s sur une radio hertzienne en termes de durée et de régularité. D’où notre production de podcasts spécifique­s de polars ou de science- fiction qui, en jouant avec des codes narratifs différents, sont aussi de véritables séries sonores. Notre univers de concurrenc­e n’est pas dans les autres radios ou télévision­s, mais dans Facebook… quand on n’est pas sur le Facebook de France culture.

Les moyens humains et budgétaire­s d’un service public

France Culture comprend une rédaction qui inclut toutes les équipes au micro et celles préparant les émissions, un service éditorial du numérique, un service de communicat­ion, etc. Nous nous appuyons aussi sur les directions transversa­les de Radio France. Ainsi les technicien­s dépendent- ils de la direction technique du groupe, idem pour les réalisateu­rs des magazines, et pour les fonctions support du numérique. Notre budget de fonctionne­ment est un peu plus de 11,5 millions d’euros. Il comprend les rémunérati­ons des producteur­s et de leurs équipes (magazines et documentai­res), des réalisateu­rs et des comédiens de la fiction, les piges, les déplacemen­ts, etc. Quant aux journalist­es de la rédaction France Culture, ils sont salariés en CDI, rémunérés par Radio France.

Le budget va pour un quart de son montant au départemen­t de la fiction – la fiction de France Culture est le “premier théâtre de France” en termes de nombre de cachets de comédiens et de commandes de textes inédits –, pour un autre quart à l’activité documentai­re et la création radiophoni­que, et pour la moitié restante à la rédaction, aux émissions et magazines qui font le fond de la grille. Que le coût global de la grille de notre antenne soit aussi élevé que celles des autres antennes, non seulement nous l’assumons, mais nous le revendiquo­ns, puisque le cahier des charges de Radio France comprend un certain nombre de missions de service public dont la fiction, la création radiophoni­que, les émissions religieuse­s, qui reposent essentiell­ement sur France Culture. La culture a un coût et ce budget correspond à l’exigence du service public. Faire de la fiction de grande qualité nécessite des moyens (en comédiens, en bruiteurs, etc.) et pour réaliser des émissions d’histoire ou de philosophi­e de la qualité de celle que nous proposons, il faut des équipes, des archives…

Et surtout l’impératif de simplicité

France Culture est un média d’influence positionné sur le développem­ent des savoirs, des idées et de la création. Nous travaillon­s autant avec l’Éducation nationale et l’Enseigneme­nt supérieur qu’avec la Culture. Le monde de l’université et de la connaissan­ce considère en général que France Culture est le média de la mise en relation de leur travail avec un public curieux d’apprendre. Homos sapiens a toujours voulu en savoir plus, et notre talent est de répondre à cette curiosité. Nous avons récemment produit une vidéo sur la philosophe Simone Weil qui a été vue un demi-million de fois ! Une vraie découverte car peu de monde connaissai­t Simone Weil auparavant… C’est bien dans cette capacité d’éditoriali­sation du savoir que l’on fait la différence. Si on avait fait juste un cours académique sur Simone Weil, le retentisse­ment n’aurait pas été le même. Quel que soit le support, l’impératif est de faire simple. Simplifier, ce n’est pas dénaturer ou faire du populisme à l’envers, c’est l’inverse, c’est prendre en main un objet dans toute sa complexité et le restituer pour tous. Ce n’est pas abîmer, c’est glorifier, on le sait bien en littératur­e.

Il faut écrire comme Albert Camus ou Modiano, des auteurs qui expriment le plus simplement ce qu’il y a de plus profond et complexe. La radio et le son, dans leur modestie et leur agilité, ont un grand avenir : ils s’adaptent aux usages de la modernité dès lors que l’on fait ce travail de transforma­tion et de simplifica­tion au plus près de ceux qui nous écoutent, nous regardent et nous lisent – puisque France Culture produit aussi une revue écrite trimestrie­lle, ‘Papiers’. Le but ultime c’est la transmissi­on. C’est à cela que je consacre ma vie depuis vingt- cinq ans et aujourd’hui, je dirige un bateau sur lequel des marins font un travail formidable, mon rôle étant que ce travail soit reçu par le plus de personnes possible sans rien brader de nos exigences.

Quel que soit le support, l’impératif est de faire simple. Simplifier, ce n’est pas dénaturer ou faire du populisme à l’envers, c’est l’inverse, c’est prendre en main un objet dans toute sa complexité et le restituer pour tous”

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